Cela fait près de 10 séances que ça va dans tous les sens, que l’on entend tout et rien comme théories, quel les intervenants courent dans tous les sens tel un troupeau de moutons qui ne savent pas où ils vont. Et soudainement, il y a comme un silence assourdissant et plus rien ne se passe.
L’Audio du 12 décembre 2018
Il est évident que c’est extrêmement difficile de s’exciter plusieurs fois pour la même nouvelle. Quand les marchés financiers étaient rationnels – il y a bien longtemps et pendant une durée très brève – les investisseurs utilisaient les informations distillées par la presse comme un moyen de prendre une décision. Une fois.
Le couteau suisse de la news
De nos jours, avec l’arrivée de la technologie qui est censée nous apporter tellement plus qu’avant, nous sommes capables de nous prendre la tête plusieurs fois par semaine avec la même information, tout en nous sentant « hyper-intelligents » quand même.
En ce moment, l’excuse de la Trade War est multifonctionnelle. C’est même carrément devenu le couteau suisse de l’investissement.
Le fait que les Américains et les Chinois se causent peut être à tout moment considéré comme un bonne ou une mauvaise nouvelle. Lundi c’était PAS une bonne nouvelle en début de séance, ça allait mieux après, ce qui nous déclenché un rebond. Puis mardi, on a été carrément dans tous les sens avant de terminer nulle part.
L’Europe en mode pédalage
Ça c’était aux USA. En Europe on a rattrapé le retard accumulé dans le rebond de lundi soir. C’était d’ailleurs presque étrange de voir que tout était en vert en Europe, tellement on avait perdu l’habitude.
Mais globalement il était intéressant de voir que les « intervenants » étaient – selon la presse – rassurés par le développement des négociations des tarifications douanières entre les deux superpuissances.
En gros, il y a deux Américains, dont Mnuchin, le Secrétaire du Trésor, qui ont eu une conférence téléphonique avec un «Vice-Ministre » Chinois et ça c’est bien passé. Dans la foulée, les Chinois ont annoncé qu’ils coupaient les taxes sur les importations de voitures de 40% à 15%.
Ford et GM ont à peine bougé à la hausse. Ce que c’est mou.
Qu’on me donne l’envie. L’envie d’avoir envie
C’est clair qu’avec des infos pareilles, ça donne envie de restructurer son portefeuille de A à Z, de changer ses allocations de manière drastique, parce qu’il est clair que la conversation téléphonique d’hier va changer la face du monde de manière presque aussi importante que l’on fait les accords de Yalta ou le débarquement de Normandie.
Ok, je le conçois je ne suis pas crédible. Ça n’est pas crédible et des journées comme hier devraient carrément interdites. Quand on a tellement rien à dire à ce point, on devrait fermer sa gueule.
Et quand on voit ce qu’il y a à dire sur la journée d’hier, je crois que la meilleure chose, c’est de se taire et de se dire qu’hier n’aura servi à rien, que l’on a brassé de l’air et que l’on à tout simplement chercher à donner de l’importance à des nouvelles qui n’en ont aucune.
Entre rien et pas grand-chose
Les USA n’ont rien fait et l’Europe a rattrapé un peu de son retard. En même temps, y a de la marge pour que l’Europe rattrape son retard.
L’or est à 1249$, le pétrole est à 52 et des poussières, le Bitcoin a cassé ses supports et se traite à 3375$ et vivement ce week-end.
Pendant ce temps, en Asie on tente le rebond de l’année, là encore on se dit que les « discussions se passent bien » et Tokyo qui s’est fait démonter ces derniers jours récupère près de 2% ce matin, alors qu’Hong Kong avance de 1.5% et que la Chine ne fait pratiquement rien.
Nouvelles neuves réchauffées
Côté nouvelles du jour, on va reparler du cas de la CFO de Huawei, puisqu’elle a été libérée sous caution, bien qu’elle n’ait pas le droit de quitter la région de Vancouver. Pendant ce temps les Chinois ont aussi arrêté un ancien diplomate canadien.
On reparle du BREXIT et des négociations de Theresa May dans le FT. Je ne sais pas si quelqu’un s’y intéresse encore, mais une chose est sûre, une fois que cette histoire sera bouclée ; elle ne va pas nous manquer. Ni Theresa May, ni la thématique du BREXIT.
Good guy ce Powell
Et puis Trump a parlé hier en disant que, selon lui la FED ne devrait pas monter les taux. Ce n’est pas nouveau. En revanche, il a déclaré que Powell était « un type bien ». ça, en revanche, c’est nouveau.
On dirait que le Président tente d’amadouer le patron de la FED, histoire que la semaine prochaine, il renonce à monter les taux.
Si cela devait être le cas, la surprise serait totale, mais en même temps si l’on espère encore avoir un « Christmas Rally », c’est la seule et unique solution pour sauver l’année du S&P500. En ce qui concerne les indices européens, on sait déjà que c’est foutu.
Chut!!!
Bref, quand il n’y a rien à dire, autant se taire donc.
Les futures sont en hausse de 0.8% et on attend les chiffres du CPI cette après-midi. On a presque envie de dire que si ils sont faiblards, les intervenants vont commencer à croire au fait que la FED ne montera pas les taux mercredi prochain.
En conclusion : vivement les vacances et vivement que ça se termine. Ça fait quand même depuis le mois d’octobre qu’on aimerait passer à autre chose. Le seul problème, c’est que c’est de loin pas sûr que le passage à l’an 2019 change la problématique.
Excellente journée à tous et désolé pour le manque d’inspiration flagrante de ce matin, il y a des journées comme ça, où c’est quand même vachement dur de trouver ça intéressant. Je conclurai en empruntant les paroles de Numérobis qui disait « c’est trop calme, j’aime pas trop beaucoup ça, je préfère quand c’est un peu trop plus moins calme ».
À demain si les Gilets Jaunes le veulent bien.
Thomas Veillet
Investir.ch
« Life begins at 40 – but so do fallen arches, rheumatism, faulty eyesight, and the tendency to tell a story to the same person, three or four times. »
Helen Rowland