Sous la plume des commentateurs boursiers, beaucoup d’encre coule pour signaler de nouveaux records. CAC 40 par-ci, S&P 500 par-là, le franchissement de sommets s’affiche fréquemment en une ces derniers temps. Pourtant, en bourse les records ne sont pas aussi peu fréquents que l’on pourrait croire.

Par Clément Inbona, Fund Manager et Olivier de Berranger, CEO et Co-CIO

 

Clément Inbona
Clément Inbona

En se penchant sur des séries longues de données quotidiennes, comme celle du Dow Jones, dont l’historique remonte au début du XXème siècle, on constate que l’indice se situe à un nouveau sommet environ 5% du temps. Et encore, ce chiffre-là est valable pour une série qui ne tient pas compte du réinvestissement des dividendes, pourtant touchés par l’actionnaire. En les intégrant, c’est plus de 7% du temps que les cimes sont atteintes. Sur une fenêtre d’environ un siècle, l’autre indice phare des actions américaines, le S&P 500 se trouve un nouveau plus haut 6% du temps, auquel il faut rajouter 2% si l’on tient compte des dividendes.

2024 peut donner l’impression que les records s’enchainent. C’est vrai. A mi-année, le S&P a battu des records près de 30% du temps! En France, alors que la performance à mi-année n’est que de 2% pour le CAC 40, 20% des jours d’ouverture boursière ont inscrit de nouveaux plus hauts.

Comment l’expliquer?

Olivier De Berranger

D’abord parce que les variations des cours des actions bénéficient de moteurs puissants. Croissance économique, inflation, hausse des valorisations, croissance des bénéfices. Ce sont autant de catalyseurs qui permettent à cette classe d’actifs de progresser tendanciellement, et donc mécaniquement de battre fréquemment de nouveaux records.  Cette hausse tendancielle s’illustre bien par exemple avec les performances calendaires de l’indice global MSCI Worl: sur près d’un demi-siècle, il est en hausse 3 années sur 4. Les actions progressent plus souvent qu’elles ne reculent.

Alors qu’une pluie de records s’annonce pour les JO de Paris 2024, que ce soit de la bouche des commentateurs sportifs ou de celle des chroniqueurs boursiers, l’expression «les records sont faits pour être battus» a de beaux jours devant elle.


Les opinions mentionnées sont celles du gérant. Elles ne sauraient en aucun cas engager la responsabilité de LFDE.