Des conditions de marché difficiles ont pénalisé les volumes investis en fonds de placement.
Bien que les chiffres pourront encore être révisés le mois prochain, il apparait peu probable que ces corrections dépeignent une situation plus rose. L’année 2018 qui avait connu une belle progression des volumes investis en fonds de placement, dépassant les 1’140 milliards de francs en juillet, s’est finalement achevée dans le rouge suite à un mois de décembre catastrophique pour les marchés financiers. Le recul des volumes par rapport à fin 2017 représente 4.65%, soit 50.7 milliards de francs. Le total investi se monte à 1’041 milliards.
Alors que les flux nets avaient dépassé les 36.7 milliards de francs en 2017, ils n’ont atteint que 3.3 milliards en 2018, année qui aura vu 5 mois de flux nets positifs contre 7 mois négatifs.
Au niveau des grandes classes d’actifs, les fonds obligataires auront attiré le plus d’argent frais avec 5.8 milliards (contre 30.2 en 2017). Viennent ensuite les fonds d’allocation qui ont récolté sur 12 mois près de 4.7 milliards de flux nets. Matières premières et immobilier complètent le quartet gagnant de 2018.
Du côté des perdants, on retrouve les fonds monétaires qui ont fait face à des sorties nettes de 3.6 milliards, suivis des fonds alternatifs, dont les performances ont continué de décevoir les investisseurs, et qui ont vu des sorties nettes de 2.2 milliards. En troisième position, les fonds investis en actions, qui ont fait face à des désinvestissements nets de l’ordre de 2 milliards.
Les fonds d’actions représentent toujours la principale classe d’actifs en volume à 39.7% du total, suivis des fonds obligataires (32.8%), des fonds d’allocation (11.5%) et des fonds monétaires (8.8%).
«Pendant longtemps, tout semblait être une continuation de la tendance positive de l’année précédente, l’économie progressant dans toutes les régions. Aux États-Unis, les allègements fiscaux ont permis aux entreprises de réaliser une croissance extrêmement élevée de leurs résultats. Jusqu’à l’automne 2018, le marché boursier américain évoluait à un niveau record. Par la suite, cependant, l’ambiance s’est considérablement détériorée: en raison de risques géopolitiques, tels que le différend commercial entre les États-Unis, la Chine, sans oublier le Brexit, l’incertitude a été grande sur un large front, entraînant des effondrements importants des marchés boursiers mondiaux. Le marché suisse des actions a encore relativement bien performé, l’indice SMI rapporté à l’année (-7,1%) étant moins affecté que les autres indices. L’encours du marché suisse des fonds a régressé en conséquence. En décembre 2018, environ -2 milliards de CHF ont été retirés des fonds de placement, ce qui est étonnamment faible vu la situation actuelle du marché boursier, avec des flux de trésorerie nets annualisés de 8 milliards de CHF», a expliqué Markus Fuchs, directeur de la Swiss Funds & Asset Management Association SFAMA.