«Simply Put», la chronique hebdomadaire de l'équipe Multi Asset Group de Lombard Odier Investment Managers
Par Florian Ielpo, Head of Macro
Les points à retenir:
- Les mois de décembre présentent une surperformance bien connue des investisseurs.
- Cette surperformance est historiquement encore plus prononcée les années d’élection américaine et les années à forte performance action à novembre.
- Cette surperformance est historiquement homogène et moins forte pour la technologie et les actions de croissance – une lueur d’espoir pour les investisseurs diversifiés.
On en parle souvent parmi les gérants de portefeuilles, mais comme nombre de curiosités statistiques inexpliquées, le «Santa Rally» reste un sujet tabou du monde de l’investissement. A mi-chemin entre analyse technique et finance comportementale, le mythe du rallye de décembre a la vie dure. Que peut-on dire de ce phénomène qui anime nos fins d’années? Les mois de décembre sont-ils réellement plus profitables que les autres? Quels indices en profitent le plus ? Y a-t-il des secteurs qui délivrent des rendements plus importants que les autres? Et enfin, les années d’élections US sont-elles davantage sujettes au rallye de Noël? Le flux de nouvelles géopolitiques et politiques restant complexe, penchons-nous sur des raisons d’espérer une fin d’année clémente pour les portefeuilles diversifiés.
En décembre, les indices montent
L’analyse des indices MSCI depuis 1970 ne laisse que peu de place au doute: les mois de décembre présentent un profil de rendement qui tient de l’anomalie. Celle-ci peut être résumée en deux points:
- Si la performance mensuelle de long terme des actions monde atteint en moyenne 0.64%, la performance des mois de décembre fait plus que doubler ce chiffre pour atteindre 1.9%.
- Si la fréquence des performances positives mensuelles s’établit à 60%, celle des mois de décembre atteint 73%.
L’anomalie est trop forte pour être ignorée, et ce d’autant plus que l’on est un investisseur diversifié: la «prime de Noël» pour les actions monde s’établit donc à 1.24% – une confortable surperformance pour finir l’année. On le lit sur le graphique 1, et on y reviendra, c’est d’autant plus le cas que cette surperformance touche un large nombre de marchés actions. Mais ce n’est pas tout: les années d’élections américaines (soit les 13 dernières élections depuis 1970), cette surperformance est encore plus prononcée pour de nombreux indices. Par exemple, dans le cas du MSCI China, la surperformance pour un mois de décembre classique atteint 1.47%, mais cette performance dépasse les 4% en moyenne les années d’élections US. Coté actions monde, l’effet des élections américaines se fait timide en termes de performance, mais se perçoit davantage dans les fréquences de rendements positifs: 85% des mois de décembre suivant une élection américaine présentent des rendements positifs. Les deux seuls cas pour lesquels la performance a été négative en décembre étaient en 1980 (à la suite de l’élection de R. Reagan) et 1996 (à la suite de la réélection de B. Clinton).
Enfin, si l’on s’intéresse à la performance des mois de décembre suivant une année de forte performance, les chiffres sont encore plus marquants (quoi que moins nombreux): les années avec une performance supérieure à 10% sur les actions monde à fin novembre présentent en moyenne une performance en décembre de plus de 2.5%, et une performance positive dans 78% des cas. On lit bien ici la particularité de l’effet du mois de décembre: il s’agit vraisemblablement d’un effet moutonnier conduisant les investisseurs à suivre un peloton de tête tentant une échappée de fin d’année (généralement sur fonds de rachats d’actions par les entreprises de la cote). Quel que soit le bout de la lorgnette par lequel on analyse ces chiffres, le mois de décembre présente des caractéristiques hors du commun. Ce rallye touche il cependant l’ensemble des actions?
Et ça monte globalement
La Figure 1 présente un certain nombre de détails autour du rallye de décembre, en termes de secteurs et géographies. Quelques éléments peuvent sembler intéressant étant donné l’hétérogénéité actuelle des performances des marchés actions régionaux et sectoriels :
- Tout d’abord, une vaste majorité de secteurs et de géographie semblent tirer leur épingle du jeu en décembre. Historiquement, le rallye de décembre est un rallye qui profite au plus grand nombre et c’est une bonne nouvelle pour nombre d’investisseurs institutionnels qui n’ont pas fait le choix de la concentration en 2024.
- En termes de géographie, on le lit clairement sur les graphiques, les émergents et les grandes capitalisations européennes profitent davantage des mois de décembre que les actions US. Lorsque l’on analyse les résultats, on y trouve le facteur essentiel de ce succès: les mois de décembre sont en moyenne des mois au cours desquels le Dollar recule, sur fonds de détente des taux court. Ce recul du Dollar explique une part importante de la surperformance des actifs qui souffre de ses phases de montée.
- En termes de secteurs, les différences sont moins marquées que dans le cas des géographies: la vaste majorité des secteurs et des styles profitent des mois de décembre. Seule une minorité d’entre eux semble à la traine: principalement la technologie et l’énergie coté secteurs alors que coté styles, la value surperforme à la fois croissance et petites capitalisations.
Ces différents éléments ne sont bien évidemment que des moyennes historiques et décembre 2024 sera un nouveau cas particulier venant s’agréger aux autres pour former les chiffres qui viennent d’être présentés. On notera cependant la surperformance de secteurs, de géographies et de styles qui apporteraient à 2024 une meilleure homogénéité à une performance qui reste anormalement concentrée. On se souviendra aussi que des 13 derniers mois de décembre à performance négative, 2018 (sur fonds de guerre commerciale), 2022 (sur fond de guerre contre l’inflation) et 2002 (sur fonds d’éclatement de la bulle technologique) ont su marquer négativement les portefeuilles : ils sont les pires mois de décembre de l’histoire post-Bretton Woods – un message de prudence pour décembre… 2025?
Ce que cela signifie pour All Roads
L’allocation de portefeuille de nos stratégies continue d’afficher une remarquable diversification entre obligations, actions et matières premières pour le moment. Un hypothétique rallye de décembre profiterait à notre allocation d’autant plus qu’il se produirait sur fonds de détente des taux longs, et donc de performances positives du coté obligataire également. Notre allocation n’étant par nature pas concentrée sur un petit nombre d’actifs, les perspectives d’un rallye de Noël «classique», et donc large et homogène, nous permettrait de finir l’année sur une solide performance en décembre.
Pour dire les choses simplement, les mois de décembre sont généralement des mois très positifs pour les porteurs d’actifs cycliques.
Coin macro/prévision immédiate
L’évolution la plus récente de nos indicateurs exclusifs de prévision immédiate pour la croissance mondiale, les surprises d’inflation mondiale et les surprises de politique monétaire mondiale est conçue pour suivre la progression récente des facteurs macroéconomiques qui animent les marchés.
Nos indicateurs de nowcasting indiquent actuellement:
- Nos signaux de croissance continuent de souligner le climat de reprise actuel, avec 57% de données en progression au cours du mois.
- Nos signaux d’inflation sont clairement en mouvement: là où il y a encore quelques semaines les surprises d’inflation étaient positive et en croissance, elles sont désormais positives mais décroissante, un signal positif pour les obligations d’Etat.
- La politique monétaire devrait rester accommodante, quelle que soit la zone que l’on analyse. Aux Etats-Unis, les récentes minutes du FOMC sont cohérentes avec le message de nos indicateurs.
Note de lecture : l’indicateur de prévision immédiate de LOIM rassemble différents indicateurs économiques à un moment précis, afin de déterminer la probabilité de survenance d’un risque macroéconomique donné, comme la croissance, les surprises en matière d’inflation et les surprises en matière de politique monétaire. Les indicateurs en temps réel vont de 0% (croissance faible, surprises en matière d’inflation modérées et politique monétaire accommodante) à 100% (croissance forte, risque élevé de surprises en matière d’inflation et politique monétaire restrictive).
Source : Bloomberg, LOIM
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