Face à l’engouement actuel pour les problématiques ESG, les gestionnaires d’actifs, les investisseurs et les conseillers doivent définir clairement leurs objectifs.

Catastrophes climatiques, injustices sociales, extinction des espèces, inégalités économiques, dévastation des océans, atteintes permanentes aux droits de l’Homme… Ceux-ci ne sont que quelques-uns des défis considérables auxquels le monde est aujourd’hui confronté. Ces défis semblent tous avoir été placés sous une même bannière: celle de l’investissement ESG (environnemental, social et de gouvernance).

À tel point que l’accélération de la demande en matière d’investissements durables semble déjà être un phénomène ancien. La multiplication des rapports de l’industrie et du marketing autour de «tout ce qui touche à l’ESG» a été telle au cours des 18 derniers mois, qu’il est facile d’être submergé par l’abondance d’affirmations grandioses. Selon Natixis Investment Managers, ces affirmations ne devraient pas rester sans réponse. Si le gestionnaire d’actifs reconnait l’importance et l’urgence des problèmes sociétaux, il lui semble que pour bien les aborder, reconnaître l’importance des enjeux, établir un diagnostic clair des problèmes et identifier des solutions ciblées, est essentiel.

NATIXIS - Jean Raby sur investir.chLors de la conférence PRI in Person 2019 à Paris, Jean Raby, alors directeur général de Natixis Investment Managers, déclarait: «Bien que j’aime à penser que notre secteur peut faire beaucoup, les gouvernements et les régulateurs ont un rôle essentiel à jouer aux côtés des institutions financières et des investisseurs. La coopération est certainement l’outil le plus puissant pour faire face à certains des problèmes les plus urgents, notamment dans la lutte contre les changements climatiques et les inégalités de toutes sortes… Les signataires des PRI, en tant que détenteurs ou gestionnaires d’actifs, gèrent ou représentent près de 90 000 milliards de dollars. Ensemble, nous avons le pouvoir de changer les choses à travers nos investissements.»

Que signifie avoir un impact positif?

En travaillant en collaboration avec des organisations comme les PRI, Natixis Investment Managers prend au sérieux la nécessité d’examiner de plus près les déclarations et les affirmations en matière d’ESG. De nos jours, il est très courant dans le secteur financier d’entendre dire qu’une approche ESG plus largement intégrée aurait de nombreux avantages. Certains parlent d’impacts sociaux, d’autres d’une planète plus saine. Pourtant, peu de preuves substantielles viennent étayer ces affirmations à l’heure actuelle au regard des pratiques ESG, si bien que l’investissement ESG est devenu en quelque sorte une «réalité fictive». Ainsi, si la croissance de l’ESG et l’augmentation du nombre de produits d’investissement peuvent et doivent être accueillis favorablement, les craintes de greenwashing ne sont pas sans fondement. De nombreux problèmes subsistent en ce qui concerne la subjectivité des labels, des définitions et des notations, ainsi que l’absence de normes claires pour mesurer l’impact, permettre la comparaison et suivre les progrès.

De quelle façon les investisseurs peuvent-ils avoir un impact?

Selon les estimations, 6 000 milliards de dollars par an seraient nécessaires pour atteindre pleinement les Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies. Les ODD sont en quelque sorte une «liste des tâches» à effectuer au niveau mondial pour résoudre les plus grands défis. Ils sont également devenus un cadre de référence incontournable pour la gestion et l’investissement à impact positif, de la lutte contre la pauvreté et la faim au développement de villes durables en passant par l’émergence de modes de production et de consommation responsables.

Il est évident que beaucoup reste à faire pour que les capitaux affluent, en particulier vers les pays en développement. La principale question pour les investisseurs est de savoir comment ils peuvent contribuer plus efficacement à relever certains des plus grands défis mondiaux.

Une approche innovante est résolument nécessaire en ce qui concerne le transfert des capitaux vers les domaines qui ont le plus besoin d’investissements. Le «financement mixte» constitue une solution viable. Celui-ci utilise des fonds publics pour encourager l’investissement privé, en vue de financer des projets ou des entreprises qui, dans des circonstances normales, seraient «non investissables». En règle générale, ces projets apportent non seulement des rendements financiers pour les investisseurs, mais également des avantages économiques, sociaux et environnementaux pour les communautés locales. Ces dernières années, grâce au financement mixte, des centaines de millions de dollars ont été investis dans des domaines comme la sylviculture, la pêche et l’agriculture durables afin de contribuer à la protection du monde naturel.

Les solutions telles que le financement mixte, bien que très complexes, ont plus de chances d’apporter des changements significatifs que les autres approches d’investissement à impact social qui sont devenues populaires. Bien entendu, cela n’est vrai que si le marché pour ce type de financement fait l’objet d’un engagement actif de la part des gouvernements et des entreprises.
Toutefois, les gouvernements ont un rôle plus important à jouer que la simple mobilisation de capitaux privés par le biais du financement mixte. En effet, la résolution des problèmes de durabilité, dans de nombreux cas, implique la transformation de secteurs entiers, ce qui ne pourra sans doute pas être accompli par le seul investissement durable, et exigera des mesures politiques de grande envergure.

Après tout, la résolution des problèmes de société incombe en premier lieu aux gouvernements. Cela ne signifie pas que les investisseurs ne peuvent pas ou ne doivent pas jouer un rôle, mais que les investisseurs qui souhaitent réellement participer à la résolution de ces problèmes doivent devenir les véritables catalyseurs des solutions d’investissement durable.

D’autre part, les investisseurs doivent davantage s’engager auprès de la direction des entreprises. L’engagement des actionnaires est probablement l’un des moyens les plus prometteurs de garantir l’impact des investisseurs, même si des points d’interrogation subsistent quant à la meilleure manière d’organiser l’activité d’engagement et de quantifier l’impact des activités d’engagement de manière comparable.

Les investisseurs qui souhaitent réellement s’attaquer au changement climatique peuvent, par exemple, se tourner vers des gérants de fonds actifs qui détiennent un pourcentage de participation important dans des entreprises et bénéficient d’une certaine crédibilité auprès de la direction de ces entreprises. En tant que gérants actifs, ils connaissent très bien la direction, les plans stratégiques et les défis concurrentiels de l’entreprise et sont les mieux placés pour inciter les dirigeants à planifier, voire à contribuer, à la transition énergétique.

L’heure d’un engagement collectif?

En ce qui concerne Natixis Investment Managers, 94% de ses actifs sont gérés par des signataires des PRI. La société de gestion travaille également avec les organisations suivantes: Coalition for Environmentally Responsible Economies (Ceres), Focusing Capital on the Long Term (FCLT), Institutional Investors’ Group on Climate Change (IIGCC) et Investment Leadership Network (ILN). Natixis Investment Managers est également membre du World Economic Forum’s Alliance of CEO Climate Leaders et du programme One Planet Asset Managers, qui fait partie de l’initiative One Planet Sovereign Wealth Fund, visant à intégrer la prise en compte des questions climatiques dans la gestion des fonds patrimoniaux.

Travailler en collaboration avec ces forums permet à Natixis Investment Managers de faire avancer sa réflexion sur certaines questions, en particulier le changement climatique, qu’elle considère comme un enjeu ESG majeur. Cela renforce également sa voix, en tant que gestionnaires d’actifs, auprès des régulateurs et des décideurs politiques. Travailler avec d’autres acteurs de l’industrie lui confère également un «soft power», qui lui permet d’influencer les entreprises et de créer de nouvelles opportunités d’investissement.

Son travail s’inscrit dans le cadre d’un programme international plus vaste visant à lutter contre le changement climatique et d’autres problématiques ESG. Certains de ses affiliés utilisent déjà les ODD et l’Accord de Paris sur le climat comme cadre d’investissement ESG. En règle générale, Natixis Investment Managemers adopte une approche sélective de ces initiatives. Elle participe uniquement si elle est certaine de respecter les principes de base du forum et de contribuer activement à sa mission ou à ses objectifs.

Selon Natixis Investment Managers, l’investissement durable devrait s’inscrire fondamentalement dans une perspective de changement. Les entreprises, les systèmes et les sociétés peuvent changer et changent effectivement au fil du temps, et les investisseurs ont un rôle à jouer en déclenchant ou en accélérant ce changement.

Dans leur article de 2020, Can Sustainable Investing Save the World?, les universitaires J. Kölbel, F. Heeb, F. Paetzold et T. Busch concluent que, d’un point de vue sociétal, l’impact des investisseurs est l’élément essentiel de l’investissement durable. Ils soulignent que: «Si l’investissement durable ne faisait aucune différence, les décideurs politiques n’auraient aucune raison de le favoriser et les universitaires n’auraient guère de raison de l’étudier.»

Les investisseurs peuvent-ils investir avec impact?

Natixis Investment Managers pense que oui, sans que cela soit le cas pour tous les investisseurs. Investir avec impact, par exemple, de manière à réduire la pauvreté, à atténuer les effets du changement climatique, à promouvoir la diversité, à permettre la construction de logements plus abordables, et ainsi de suite, est possible. Cependant, il est plus difficile de faire réellement la différence à travers ces investissements. Cela nécessite une compréhension approfondie, non seulement de ces thèmes, mais également de la manière de structurer les véhicules d’investissement complexes, de travailler avec les gouvernements, les banques de développement, les philanthropes ou les ONG.

Seuls les investisseurs qui comprennent véritablement la manière dont le capital évolue sur les marchés financiers et dont les décisions d’allocation du capital sont prises peuvent réellement donner une dimension sociale à leur investissement.

Philippe Zaouati, CEO de MIROVA parle d'ESG sur investir.chAvec ces éléments, l’investissement durable a le potentiel d’être transformateur. Dans son récent ouvrage Finance durable : l’heure de la seconde chance, Philippe Zaouati, directeur général de Mirova, société de gestion spécialisée dans l’investissement durable et acteur de référence de la finance verte en France et en Europe, indique: «Si la volonté politique est d’engendrer une véritable transformation de l’économie, la finance verte est prête à saisir cette nouvelle opportunité.»

 

Pour lire l’article complet et découvrir notre feuille de route ESG,
rendez-vous sur le site Natixis Investment Managers.

 


Achevé de rédiger le 29 janvier 2021

Mentions légales
Le présent document est fourni uniquement à des fins d’information aux prestataires de services d’investissement ou aux autres Clients Professionnels ou Investisseurs Qualifiés et, lorsque la réglementation locale l’exige, uniquement sur demande écrite de leur part. Le présent document ne peut pas être utilisé auprès des clients non-professionnels. Il relève de la responsabilité de chaque prestataire de services d’investissement de s’assurer que l’offre ou la vente de titres de fonds d’investissement ou de services d’investissement de tiers à ses clients respecte la législation nationale applicable.
En Suisse: Le présent document est fourni par Natixis Investment Managers, Switzerland Sàrl, Rue du Vieux Collège 10, 1204 Genève, Suisse ou son bureau de représentation à Zurich, Schweizergasse 6, 8001 Zürich.
Les entités susmentionnées sont des unités de développement commercial de Natixis Investment Managers, la holding d’un ensemble divers d’entités de gestion et de distribution de placements spécialisés présentes dans le monde entier. Les filiales de gestion et de distribution de Natixis Investment Managers mènent des activités réglementées uniquement dans et à partir des pays où elles sont autorisées. Les services qu’elles proposent et les produits qu’elles gèrent ne s’adressent pas à tous les investisseurs dans tous les pays.
Bien que Natixis Investment Managers considère les informations fournies dans le présent document comme fiables, y compris celles des tierces parties, elle ne garantit pas l’exactitude, l’adéquation ou le caractère complet de ces informations.
La remise du présent document et/ou une référence à des valeurs mobilières, des secteurs ou des marchés spécifiques dans le présent document ne constitue en aucun cas un conseil en investissement, une recommandation ou une sollicitation d’achat ou de vente de valeurs mobilières, ou une offre de services. Les investisseurs doivent examiner attentivement les objectifs d’investissements, les risques et les frais relatifs à tout investissement avant d’investir. Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur(s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle.
Le présent document ne peut pas être distribué, publié ou reproduit, en totalité ou en partie.
NATIXIS INVESTMENT MANAGERS Paris 453 952 681 Capital : 178 251 690 € 43, avenue Pierre Mendès-France, 75013 Paris www.im.natixis.com