Les résultats de l’enquête mondiale menée par Natixis Investment Managers (Natixis IM) auprès de sélectionneurs de fonds professionnels montre que l'incertitude reste leur principal sujet de préoccupation en 2024, avec des tensions géopolitiques grandissantes, de faibles attentes de croissance économique et un environnement de taux d'intérêt élevés qui affecte leur confiance. Ils ont ainsi réduit leurs anticipations de rendement à long terme de près de 28% par rapport à l'année dernière (6,3% contre 8,8%), ce qui illustre la grande complexité de l'environnement de marché auquel les investisseurs seront confrontés en 2024.
A retenir
- Une récession inévitable : Le nombre de sélectionneurs de fonds estimant que la récession sera évitée a augmenté de 20% l’année dernière, mais près de la moitié d’entre des sondés (49%) pensent toujours qu’elle est inévitable.
- Une baisse des taux anticipée : Plus de la moitié des interrogés (54%) prévoient des baisses de taux en 2024 et 75% affirment que le momentum est crucial pour éviter un retour de l’inflation.
- Bouleversement des habitudes avec l’IA : Plus de la moitié des sélectionneurs de fonds (51%) ont commencé à utiliser l’IA pour faciliter leur analyse et 73% pensent qu’elle les aidera à débloquer des opportunités d’investissement qui n’étaient pas clairement visibles auparavant.
- Allocation : actifs privés et obligations sont à l’honneur.
Natixis IM a interrogé 500 professionnels de l’investissement dans 26 pays, gérant un total de 34 800 milliards de dollars pour le compte de fonds de pension publics et privés, d’assureurs, de fondations, de fonds de dotation et de fonds souverains.
Un contexte d’incertitude persistante
La perspective d’une croissance plus lente place la récession en tête des préoccupations des sélectionneurs de fonds (52%), suivie de près par la menace de guerre et de terrorisme (50%), et une erreur de politique monétaire de la banque centrale (36%). Cependant, bien que la plupart restent optimistes quant à la performance du marché cette année (56%), leurs prévisions sont nuancées par un degré élevé d’incertitude et des risques imprévisibles.
Selon l’enquête de Natixis IM, la majorité des sélectionneurs de fonds (69%) pense que les valorisations ne reflètent toujours pas les fondamentaux des entreprises, et 65% s’attendent à ce que la volatilité soit encore plus forte cette année que l’année dernière. Cependant, alors que 62% croient que l’économie de leur pays connaîtra un atterrissage en douceur, plus de la moitié (60%) identifient le risque principal comme étant la stagflation, avec des préoccupations particulièrement élevées en Asie (79%), en Europe (66%) et au Royaume-Uni (58%).
Pour renforcer les portefeuilles, les sélectionneurs privilégient des ajustements tactiques au niveau des classes d’actifs pour mieux préparer les clients à un nouvel environnement.
Marchés émergents: opportunités malgré le ralentissement de la Chine
Les craintes de récession pèsent également sur les marchés émergents. Après avoir constaté l’impact positif de la Chine sur les marchés émergents et l’économie mondiale au cours de la dernière décennie, peu (35%) pensent maintenant que les marchés émergents surpasseront les marchés développés cette année. En effet, 64% des sélectionneurs estiment que le marasme économique en Chine se poursuivra en 2024.
Toutefois, selon l’enquête de Natixis IM, les opportunités d’investissement demeurent, certains considérant les marchés émergents comme une valeur sûre. 35% pensent que des valorisations d’actifs moins élevées sont un élément clé à prendre en compte pour investir dans les marchés émergents, et huit sélectionneurs sur dix prévoient toujours d’augmenter (35%) ou de maintenir (46%) leur exposition à ces marchés.
En termes d’opportunités d’investissement, 48% considèrent l’Asie, hors Chine, comme leur choix privilégié. En dehors de l’Asie, les sélectionneurs estiment que l’Europe et l’Amérique latine (36% chacune) offriront les meilleures opportunités en 2024. La Chine (15%) figure en bas de leur liste des favoris pour l’année à venir.
Allocation: actifs privés et obligations en tête des priorités
Conformément aux prévisions de baisse des taux, près des deux tiers (66%) se montrent optimistes à l’égard des obligations cette année, les perspectives les plus attrayantes se situant en Europe (70%) et au Royaume-Uni (66%).
D’après l’enquête de Natixis IM: au niveau mondial, 62% des sélectionneurs de fonds prévoient que les portefeuilles d’obligations à longue duration surpasseront ceux à courte duration en 2024.
En complément des obligations, les actifs privés restent au centre des stratégies d’allocation, les sélectionneurs de fonds se montrant optimistes à la fois pour le capital-investissement (55%) et la dette privée (57%).
Parmi ceux qui investissement en capital-investissement (79% des répondants), 88% prévoient de maintenir (49%) ou d’augmenter (39%) leurs avoirs. Les sélectionneurs indiquent que les clients demandent davantage d’actifs privés (51%). Ils sont six sur dix à déclarer que satisfaire cette demande est facilité par la disponibilité de véhicules d’investissement mieux adaptés aux particuliers, favorisant ainsi la diversification.
Sophie Courmont, co-responsable du marché suisse et responsable des marchés pour la Suisse romande, Monaco et Israël chez Natixis IM, précise: «En termes d’allocation d’actifs, on notera la prédominance des actifs obligataires, de la dette privée et du private equity: trois expertises que Natixis IM mettra particulièrement en avant cette année grâce à une large palette de stratégies répondant aux attentes de nos clients.»
l’IA au service des sélectionneurs de fonds
Même si l’incertitude prévaut dans leurs perspectives macroéconomiques et de marché, les sélectionneurs de fonds se sentent plus confiants à l’égard du secteur technologique, qui a été l’un des principaux moteurs des rendements tout au long de la pandémie et de la reprise qui s’en est suivie. Toutefois, c’est l’IA qui booste les prévisions pour 2024, 47% des sélectionneurs de fonds estimant qu’elle représente une plus grande opportunité qu’Internet.
Au-delà de l’investissement dans des sociétés exposées à l’IA, les sélectionneurs de fonds voient des avantages directs à l’exploitation de cette technologie dans leur activité quotidienne. Près de trois quarts d’entre eux (73%) pensent qu’elle les aidera à débloquer des opportunités qui n’étaient pas clairement visibles auparavant, tandis que 64% pensent qu’elle les aidera à découvrir des risques cachés.
Selon l’enquête de Natixis IM, les taux d’adoption sont déjà élevés parmi les sélectionneurs de fonds, plus de la moitié d’entre eux (51%) utilisant déjà l’IA pour faciliter leur analyse.
Sophie Courmont commente: «Nous sommes convaincus que l’IA est un formidable atout au service des sélectionneurs et ce, notamment, pour gagner en efficacité pour les gestionnaires d’actifs et les investisseurs.»
La gestion active pour générer de l’alpha en 2024
Les gestionnaires de patrimoine ont consacré beaucoup d’efforts à trouver le bon équilibre entre les investissements actifs et passifs au cours de la dernière décennie, les sélectionneurs de fonds consacrant en moyenne 64% de leur allocation à des stratégies actives et 36% à des stratégies passives. Cela représente une augmentation d’environ 7% des investissements passifs au cours des trois dernières années.
Cependant, selon l’enquête de Natixis IM, 50% des sélectionneurs attribuent la récente surperformance des stratégies passives à la politique des banques centrales, à dix ans de taux d’intérêt artificiellement bas et à une inflation relativement faible.
Avec l’évolution actuelle du marché, près de six interrogés sur dix (58%) indiquent que leurs stratégies actives ont surpassé les investissements passifs en 2023. Alors que les taux d’intérêt devraient rester plus élevés pendant une période prolongée, 68% des sélectionneurs de fonds affirment maintenant que les marchés favorisent les gestionnaires actifs. Dans un contexte d’incertitude, 75% estiment que les investissements actifs seront essentiels pour générer de l’alpha en 2024.
Sophie Courmont conclut: «Il est évident que les sélectionneurs de fonds s’attendent à ce que le marché en 2024 soit tout sauf normal. Dans ce contexte, ils ont conscience des atouts de la gestion active qu’ils mettent à l’honneur en 2024.»
Accéder au rapport complet de l’enquête «Fund selectors survey 2024» de Natixis IM
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L’investissement durable se concentre sur les investissements dans des sociétés qui se rapportent à certains thèmes de développement durable et qui adhèrent à des pratiques environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) ; par conséquent, l’univers des investissements peut être limité et les investisseurs peuvent ne pas être en mesure de profiter des mêmes opportunités ou des mêmes tendances de marché que les investisseurs qui n’utilisent pas ces critères. Cela pourrait avoir un impact négatif sur la performance globale d’un investisseur, selon que ces investissements sont en vogue ou non.
La diversification ne garantit pas un bénéfice et ne protège pas contre une perte. Il n’y a aucune garantie qu’un portefeuille diversifié améliore le rendement global ou surpasse un portefeuille non diversifié. L’allocation d’actifs ne garantit pas un bénéfice et ne protège pas contre les pertes.