Le tableau est globalement positif pour le début du deuxième semestre. Toutefois, sous la surface se cachent de nombreux risques pour les marchés financiers. Citons par exemple un affaiblissement de la dynamique conjoncturelle, des indicateurs techniques au plus haut et un secteur technologique un peu plus faible. A cela s'ajoutent les incertitudes liées aux élections.
Par Laurent Denize, Co-CIO ODDO BHF et CIO
Une reprise fragile
En Europe, il y aurait des signes de fragilité de la reprise qui s’amorce, les indices des directeurs d’achat, l’indice allemand IFO du climat des affaires et l’enquête de la Commission européenne auprès des entreprises et des consommateurs ayant légèrement reculé en juin. Les espoirs de baisse des taux d’intérêt sont intégrés dans les prix et l’inflation dans la zone euro se rapproche de l’objectif de 2 %. Le commerce mondial est soumis à une forte pression en raison de l’augmentation des coûts de fret et du potentiel de perturbations plus fréquentes des chaînes d’approvisionnement. Cela devrait également avoir un impact sur la croissance du PIB mondial.
Vent contraire dû aux risques politiques
Les incertitudes liées à diverses élections pèsent sur les perspectives économiques et augmentent la probabilité d’une évolution plus volatile du marché au second semestre, sans direction claire. Nous sommes convaincus qu’une victoire électorale de Donald Trump représenterait un risque pour l’Europe et favoriserait les actions américaines. Les secteurs de l’automobile et des semi-conducteurs en pâtiraient. Le secteur du thé, qui s’est caractérisé par une extrême concentration, montre une certaine «fatigue». Dans l’ensemble, ce comportement indique un marché qui a besoin d’une bouffée d’oxygène.
Une saison des résultats attendue
La dynamique positive des bénéfices a aidé les actions européennes et américaines à supporter l’absence de baisse des taux cette année. Les attentes en matière de bénéfices sont toutefois trop élevées, comme le montrent le redressement des PMI et les données macroéconomiques. Compte tenu de l’affaiblissement de la conjoncture, de la détérioration du climat des affaires et de la pression sur les marges, le risque de nouvelles révisions à la baisse des bénéfices a nettement augmenté, tant en Europe qu’aux États-Unis.
Opportunités pour les petites et moyennes capitalisations
Nous restons neutres sur les actions avec une préférence structurelle pour les États-Unis par rapport à l’Europe. En ce qui concerne l’évaluation relative, nous continuons à privilégier les valeurs défensives, pour lesquelles nous voyons un plus grand potentiel de surperformance supplémentaire par rapport aux valeurs cycliques. Nous privilégions les secteurs de la santé et de l’intelligence artificielle. Les petites et moyennes capitalisations de la zone euro méritent également un regard plus attentif, car elles offrent des liquidités intéressantes, profitent de la récente baisse des taux d’intérêt et présentent des valorisations très intéressantes. Nous continuons toutefois d’éviter les actions axées sur la France, qui nous semblent actuellement trop risquées.