Tel aurait pu être l’intitulé de la présentation de Patrick Armstrong, gérant du fonds Prosper Global Macro de passage à Genève mi-janvier.
Même si les fonds multi-actifs ne font en général plus rêver, rien ne semble arrêter la dynamique de ce dernier, ni le sell-off de 2018, ni le Covid en 2020, ni la guerre en Ukraine, ni la hausse des taux ; contre vents et marées, il démontre une régularité et une résilience hors pair, réincarnant au niveau financier la parabole du lièvre et de la tortue.
Dans un univers pléthorique de fonds multi-actifs où la promesse de flexibilité n’est parfois qu’illusoire, le fonds Prosper Global Macro est l’exception qui confirme la règle ; il démontre ce qu’une gestion 2.0 ultra flexible d’un fonds diversifié disposant d’outils novateurs peut réaliser. Ses performances positives en 2022 (+2.3%) et en 2023 (+4.7%) en euro, deux années diamétralement opposées, ne sont pas passées inaperçues. Le fonds obtient une performance cumulée largement positive (+7.2%) sur ces deux dernières années contre des résultats de portefeuilles gérés en moyenne toujours dans le rouge (cf les indices Performance Watcher).
Ce fonds UCITS, 5 étoiles Morningstar, est en fait un fonds hybride entre un hedge fund et un fonds patrimonial multi-actifs traditionnel dont la colonne vertébrale repose sur une allocation d’actifs flexible et dynamique. Il permet au gérant de détenir des positions short tout en offrant une liquidité quotidienne à ses investisseurs ; le meilleur des deux mondes en quelque sorte.
Retour aux fondamentaux de l’investissement
L’inflation est une machine à broyer le patrimoine et le pouvoir d’achat; une bonne stratégie d’investissement consiste à préserver le capital autant que possible dans tous les scenarios économiques et faire grandir ce capital en battant l’inflation sur un cycle économique complet. Sans battre l’inflation, votre portefeuille peut grandir mais votre patrimoine s’érode avec le temps. C’est donc cette double mission que vise le fonds Prosper Global Macro, protéger le capital et battre l’inflation, le tout avec une volatilité inférieure à 8%.
Les vues actuelles du gérant
Le scénario central de Patrick Armstrong est que la FED est en bonne voie de gagner son pari: combattre l’inflation et la ramener à un niveau acceptable sans pour autant plonger l’économie américaine en récession; le fameux soft landing qui, avec un marché de l’emploi toujours très solide, va permettre à l’économie de continuer à croitre. Le fameux Goldilock tant vénéré sera peut-être à mettre au crédit de Jerome Powell qui serait ainsi le premier dirigeant de la FED depuis des décennies à opérer un pivot sur les taux avant que la récession ne survienne; traditionnellement ses prédécesseurs attendaient la récession avant de les baisser.
Le marché du travail aux US est toujours bien orienté et les hausses salariales obtenues vont permettre au consommateur américain de continuer à alimenter la machine économique «Corporate America»; la consommation représentant 70% de l’économie américaine, de nombreux secteurs vont continuer à en bénéficier, tels que l’énergie, la technologie ou la pharma, qui font partie des positions longues du fonds.
Le consensus de marché anticipe 6 baisses de taux en 2024. Si l’équipe de gestion de Prosper Global Macro n’en anticipe pas autant, c’est qu’elle demeure plus confiante dans la résilience de l’économie américaine.
La BCE quant à elle sera vraisemblablement contrainte de baisser ses taux plus rapidement que la FED, compte tenu d’une situation économique plus fragile qu’aux Etats-Unis; cette baisse des taux aura un impact sur l’attractivité de l’Euro, une position short du fonds.
L’originalité du fonds, sa flexibilité et la rigueur de son processus d’investissement
Flexibilité : Il existe de nombreux fonds flexibles mais bien peu d’entre eux utilisent toute la latitude à leur disposition ; les grandes sociétés de gestion sont sous la contrainte de ne pas trop dévier de leur benchmark, de leurs pairs et de leur allocation stratégique. Il est rare de voir l’un de ces fonds passer de 50% action à -10%, même si les circonstances l’exigent. Le fonds Prosper Global Macro lui n’hésite pas à utiliser pleinement les bandes de fluctuation stratégiques des différentes classes d’actifs allant parfois en territoire négatif si besoin comme le graphique ci-dessous le démontre. Par exemple l’exposition de la poche obligataire a fait le grand écart entre 2018 et 2023, passant de -30% nette short à +55% nette long aujourd’hui.
Processus d’investissement : depuis quelques années, un outil d’intelligence artificielle développé spécifiquement par l’équipe de gestion est venu enrichir la gestion du fonds afin d’éliminer tout biais émotionnel dans la prise de décision sur les actions. Un processus qui s’appuie également sur un budget de risque et un outil propriétaire développé pour mesurer en tout temps le risque du portefeuille dans son ensemble et simuler la valeur ajoutée d’une nouvelle position afin de garder la volatilité sous contrôle (max 8%) et de protéger le capital des investisseurs sur 12 mois glissants.
Et après demain?
Si l’inflation revient dans une zone acceptable, elle ne disparaîtra pas pour autant ; au contraire. Dans la décennie à venir, les risques nationalistes, populistes, géopolitiques plutôt que le niveau d’endettement des états forceront certainement les gouvernements à faire de nouveau tourner la planche à billets pour relancer les économies. Cela aura inévitablement pour conséquence la résurgence de l’inflation.
Face à ces risques et aux incertitudes qui nous entourent, une solution attractive est d’investir une partie de son portefeuille dans un fonds peu volatil, régulier, performant, tel que Prosper Global Macro, capable de battre l’inflation à long terme tout en protégeant le capital à court terme. Au final, c’est toujours la tortue qui gagne!