Les graphes macroéconomiques sélectionnés et commentés par Nicolas Blanc, Responsable de l’Allocation chez Ellipsis AM.

US : Ralentissement des indicateurs régionaux

Enquêtes sur l’industrie aux US

L’indicateur Philly Fed s’est inscrit en baisse en juin, à 0,3 contre 10,4 attendu et 16,6 le mois précédent. Ce niveau correspond juste à une stabilité de l’activité et ses composantes étaient, sans surprise, assez décevantes. Les livraisons, l’emploi et les nouvelles commandes étaient en retrait. A noter que l’Empire manufacturing avait également pointé vers un ralentissement de l’activité, avec une baisse mensuelle d’un niveau record. Il est évident que ces deux baisses sont la conséquence des incertitudes créées par la guerre commerciale sino-américaine. Paradoxalement, leur effet sur le marché est assez ambigu, car elles plaident pour le soutien monétaire et le règlement rapide du conflit.

Chine : des données mitigées

Chine: ventes au détail, investissements et production industrielle

Les données chinoises d’activité pour le mois de mai ont légèrement déçu les attentes. La production industrielle a ralenti à son plus bas niveau depuis 2009 (+0,3% m/m et 5,0% y/y), tandis que l’investissement en actifs tangibles n’a crû que de 5,6% YtD y/y, avec la baisse des dépenses d’infrastructures et celle des investissements immobiliers. Les ventes de détail, en revanche, se sont bien tenues, avec une hausse de 2,1% sur le mois. Cet écart peut être partiellement expliqué par la création d’un jour férié en mai (qui pénalise la production et favorise la consommation). Il faut s’attendre cette année à une accélération des dépenses d’infrastructures et une réduction de celles de l’investissement privé (voir la note macro de cette semaine).

Resserrement des spreads souverains en zone euro

Spread périphériques vs Bund à 10 ans

Le rebond du marché en début d’année a marqué le début d’une phase de resserrement pour les spreads souverains périphériques. Avec les annonces d’assouplissement monétaires aux US puis en zone euro, les choses se sont accélérées. Le cas de l’Italie est évidemment particulier, puisque la Commission cherche à enclencher une procédure de déficit excessif. L’équilibre est fragile entre les partisans d’une certaine orthodoxie (Tria et Conte) et la rhétorique agressive de Salvini, qui, fort de ses succès aux européennes, cherche à faire passer des cadeaux fiscaux avant de lancer une élection générale. L’assouplissement de la BCE arrive à point nommé pour lui, en lui procurant une baisse des coûts de financement.

Zone euro: rattrapage en cours des immatriculations

Zone euro: immatriculations

Après les très fortes perturbations qui ont été causées par le nouveau régime de test d’émissions polluantes, la situation semble s’être enfin stabilisée. On avait d’abord vu un pic d’immatriculations cherchant à passer avant la mise en oeuvre du nouveau régime, suivi d’un effondrement dû à la fois à cet excès préalable et aux difficultés propres à la nouvelle réglementation. Les immatriculations sont désormais revenues au-delà du niveau qui prévalait avant l’annonce des nouvelles mesures. Toutefois, le retard n’est pas encore comblé, comme le montre la moyenne 12 mois des immatriculations, ce qui pourrait venir soutenir la consommation dans la zone au cours des mois à venir.

 

Sources : Ellipsis AM, Bloomberg, BCE