Avec l’arrivée au pouvoir de l’administration Joe Biden et d’une «vague bleue» prenant le contrôle de trois branches du gouvernement américain, à savoir le Congrès, le Sénat et la Présidence, il y a un sentiment général d’optimisme que le statut de stupéfiant prohibé du cannabis pourrait être abrogé. Si cela se produit, cela pourrait donner aux sociétés de cannabis d’Amérique du Nord cotées en bourse l’occasion d’augmenter potentiellement leurs revenus.
Les perspectives réglementaires prometteuses pour la croissance du cannabis aux États-Unis ont entraîné une mobilisation importante des émetteurs du secteur du cannabis depuis l’élection présidentielle du 7 novembre 2020. Bien que cet engouement rappelle un peu la fièvre que nous avons connue chez les émetteurs du secteur canadien du cannabis fin 2017 après l’annonce de la légalisation fédérale, il pourrait être motivé par de réelles opportunités de croissance potentielle pour le secteur.
La loi MORE : une politique américaine qui profite aux producteurs canadiens?
Le 29 novembre 2020, le chef de la majorité démocrate à la Chambre des Représentants des États-Unis, Steny Hoyer, a annoncé que ladite Chambre voterait sur la loi de réinvestissement et de réhabilitation relativement à la marijuana, intitulée Marijuana Opportunity Reinvestment and Expungement Act (aussi appelée la loi «MORE»).
La loi MORE est beaucoup plus progressiste que la loi précédemment envisagée relative au renforcement du dixième amendement en laissant le choix aux États, la Strengthening the Tenth Amendment Through Entrusting States Act (la loi «STATES»). La loi MORE propose de légaliser le cannabis à l’échelle nationale, en le retirant de la loi américaine sur les substances contrôlées. Le projet de loi a été adopté par le Congrès le 4 décembre 2020 et sera soumis au Sénat et à la Présidence en 2021 aux fins d’approbation.
De la plus haute importance pour les investisseurs du secteur du cannabis, la loi MORE permettrait aux entreprises canadiennes d’acheter et de constituer des actifs aux États-Unis. Elle prévoit également la réhabilitation du casier judiciaire et la mise en œuvre d’une taxe de vente fédérale.
Dans notre dernière mise à jour, nous expliquions que le plus grand défi pour les producteurs autorisés canadiens était qu’ils étaient «coincés au Canada». Ces sociétés ont accès à une large base d’investisseurs puisqu’elles sont généralement cotées auprès de grands marchés boursiers, parfois même cotées à la fois aux États-Unis et au Canada. Cependant, la majorité de leurs revenus proviennent actuellement du marché canadien. Ce marché a dépassé les attentes de croissance en 2020 d’un point de vue général, la COVID-19 et le télétravail ayant contribué à une augmentation significative de la consommation de produits liés au cannabis. Pourtant, la taille du marché canadien est dérisoire par rapport aux revenus générés aux États-Unis.
À ce rythme, les ventes canadiennes de cannabis récréatif devraient dépasser 2 milliards de dollars canadiens en 2020, ce qui est un exploit impressionnant étant donné que les marchés clés, comme l’Ontario, continuent d’avoir des problèmes de distribution. Pour les grands producteurs canadiens autorisés, ce n’est pas du Canada que viendra leur future croissance, mais principalement des États-Unis, selon les prévisions. À plus long terme, BDSA, l’un des principaux fournisseurs d’analyses du secteur de la marijuana, prédit que les ventes mondiales de cannabis atteindront 47,2 milliards de dollars américains d’ici 2025, soit un taux de croissance annuel composé («TCAC») de 22%, l’essentiel de cette croissance provenant du marché américain, qui devrait atteindre 34,5 milliards de dollars américains d’ici 2025, soit un TCAC de 18%.
Les producteurs canadiens autorisés ont accès aux marchés boursiers et aux investissements des grandes institutions financières, y compris ceux des grandes banques canadiennes, mais en revanche, ils ne peuvent pas prendre leurs réserves de capital et aller les investir directement aux États-Unis.
À la place, des opérateurs multiétatiques ont connu une forte augmentation de leurs bénéfices en créant un réseau diversifié de commerces variés «de la graine à la vente» dans les principaux États où la marijuana à usage adulte est légale au niveau étatique, y compris les États très peuplés comme la Californie, le Colorado, le Nevada et, plus récemment, l’Arizona et le New Jersey en 2021. Selon les estimations de MJ Biz Daily, cela a généré un total de ventes diversifiées sur le marché américain probablement situé entre 15 et 18 milliards de dollars américains, même sans la mise en place de la légalisation fédérale.
L’écart entre les évaluations des opérateurs multiétatiques et celles des producteurs canadiens autorisés est assez frappant: le groupe Marchés mondiaux CIBC souligne dans ses Perspectives sur les actions 2021 que les opérateurs multiétatiques génèrent une EBIDTA positive, tandis que l’EBIDTA est négative pour les producteurs canadiens. De fait, la Banque CIBC estime que les opérateurs multiétatiques généreront près de 9 milliards de dollars de ventes en 2021, contre 3,6 milliards de dollars de ventes estimées pour les producteurs canadiens autorisés, et qu’ils se négocieront à un quotient «valeur d’entreprise sur les ventes» nettement inférieur de 4,4 par rapport à 7,7 pour les producteurs canadiens autorisés.
Pourquoi ces évaluations relatives sont-elles élevées pour les producteurs canadiens autorisés? En un mot, c’est en raison de l’accès des investisseurs: ce sont les émetteurs auxquels les investisseurs particuliers ont facilement accès. Il existe désormais une autre voie vers la rentabilité: si ces producteurs canadiens autorisés parviennent à accéder au marché américain durant la mise en œuvre de la légalisation, ils pourraient commencer à générer un potentiel de vente correspondant à leurs évaluations. Cela explique pourquoi le FNB Horizons Indice marijuana sciences de la vie («HMMJ»), qui n’a actuellement aucune exposition aux opérateurs multiétatiques américains, a augmenté de 42,05% au cours du mois de janvier 2020.
Mise à l’échelle : préparation à l’entrée sur le marché américain
La fusion d’Aphria et de Tilray a été annoncée mi-décembre. Cette fusion proposée formerait le plus grand cultivateur et distributeur de marijuana au monde, dont le chiffre d’affaires pourrait dépasser 1,2 milliard de dollars américains, selon Marchés mondiaux CIBC.
L’objectif principal de cette fusion est d’effectuer une expansion mondiale, en particulier en Europe et, à un moment donné, aux États-Unis. En réalité, Aphria se retirera de la bourse canadienne et maintiendra la nouvelle entité fusionnée uniquement sur la bourse des États-Unis une fois la fusion réalisée.
Les deux graphiques ci-dessous présentent le contexte entourant ce qu’Aphria et Tilray tentent d’accomplir. Si l’on regarde la croissance moyenne des ventes des placements de HMUS, qui est principalement composé d’opérateurs multiétatiques américains, on constate que la moyenne est bien plus élevée, la croissance moyenne des ventes des principaux placements sous-jacents atteignant environ 124% à la fin du 31 décembre 2020, contre environ 93% de croissance des ventes pour les placements de HMMJ. Par comparaison, Aphria affiche une croissance de ventes d’environ 60%, et Tilray d’environ 48%. Pris à part, ce sont de bons résultats de croissance des ventes, mais le prix de vente des actions est inférieur à celui de leurs homologues américains. S’il existe un moyen d’accéder au marché américain ou du moins de mettre en évidence le potentiel de croissance des ventes aux États-Unis, cela donne beaucoup plus d’impulsion aux émissions canadiennes.
La croissance du marché américain se refléterait probablement davantage dans HMUS, mais HMMJ pourrait également bénéficier d’une légalisation élargie aux États-Unis, et ce, pour plusieurs raisons.
HMMJ pourrait ajouter des opérateurs multiétatiques américains qui participent à la culture et la production du cannabis (qui sont actuellement inclus dans un index sous-jacent, mais pas au sein des placements de HMMJ) si et quand la légalisation fédérale est autorisée.
Les larges titres de HMMJ, tels que Canopy Growth, ont un potentiel d’exposition au marché américain. Par exemple, Canopy serait en mesure d’acquérir entièrement Acreage Holdings, un important opérateur multiétatique, dès la mise en œuvre de la légalisation fédérale aux États-Unis, d’après les contrats existants.
Quoi qu’il en soit, nous pourrions voir une grande convergence entre les deux secteurs régionaux en 2021, ce qui pourrait finir par représenter une étape importante pour l’industrie mondiale du cannabis.
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HMUS devrait investir dans l’industrie du cannabis dans certains États américains qui ont légalisé le cannabis à des fins thérapeutiques ou pour les adultes, ce qui est interdit par la législation fédérale américaine actuelle. HMUS procèdera à des investissements passifs dans des entreprises exerçant des activités dans le secteur du cannabis aux États-Unis, là où la législation de l’État américain réglemente et autorise ces activités, ainsi que dans des entreprises actives dans le secteur du cannabis légal au Canada. Ni HMMJ, ni HMUS ne participera directement à la fabrication, à l’importation, à la possession, à la consommation, à la vente ou à la distribution du cannabis, que ce soit au Canada ou aux États-Unis. Veuillez lire la déclaration complète sur les risques contenue dans le prospectus avant d’effectuer un placement.
HMMJ n’investira pas sciemment dans des émetteurs constituants qui sont exposés au marché de la marijuana à des fins médicales ou récréatives des États-Unis, à moins que ou jusqu’à ce que cela devienne légal. HMMJ ne participera pas directement à la fabrication, à l’importation, à la possession, à la consommation, à la vente ou à la distribution du cannabis, que ce soit au Canada ou aux États-Unis. Veuillez lire la déclaration complète sur les risques contenue dans le prospectus avant d’effectuer un placement.