«Joe l’endormi»? Mais où Donald Trump a-t-il été chercher cette expression pour qualifier son adversaire aux élections présidentielles?

Par Christophe Lhote, Senior Advisor

 

«Joe l’endormi»? Un homme qui se révèle hyperactif, sur la scène intérieure comme à l’international? Un homme qui en 100 jours a administré plus de 240 millions de doses de vaccin contre la COVID-19 et dépensé 6’000 milliards de dollars (6’000’000’000’000!) en trois plans (relance de l’économie, rénovation des infrastructures et aides aux familles), soit autant que les PIB de l’Allemagne et de l’Italie réunies!

Le plan Biden

Pour financer ce vaste programme, «Joe le pas si endormi» apporte la réponse: l’impôt sur les sociétés sera relevé de 21 à 28%. Plus intéressant, les entreprises américaines qui paient un impôt à l’étranger inférieur à 21% se verront taxées aux Etats-Unis de la différence. Et Jo Biden d’aller encore plus loin en proposant à tous les pays du monde entier de fixer à 21% le taux minimum d’imposition des sociétés, visant ainsi les grands groupes internationaux qui optimisent leur fiscalité avec l’aide de pays à la fiscalité trop accueillante.

Taux d'imposition des sociétés

Dans la ligne de mire, on retrouve l’Irlande, la Suisse, Hong-Kong, Singapour ou le Luxembourg et son célèbre «ruling fiscal». La France et l’Allemagne ont d’ores et déjà annoncé qu’elles y étaient favorables. Tu m’étonnes… Enfin, Joe Biden a proposé de relever de 20 à 39.6% le taux d’imposition des plus-values et de 37 à 39.6% le taux marginal d’imposition des 500’000 foyers gagnants plus d’un million de dollars. Un programme à faire rougir Bernie Sanders…

Dette nationale américaine

 

Ailleurs dans le monde

Et pendant ce temps, toutes les banques centrales continuent d’abreuver les marchés de liquidités destinées à maintenir les taux le plus bas possible: actuellement, la FED rachète pour 120 milliards de dollars d’obligations sur les marchés chaque mois. Mais des voix commencent à s’élever pour demander de commencer à parler de «l’ajustement» de ces rachats, Robert Kaplan, président de la FED de Dallas, en premier.

D’ailleurs, la Banque Centrale du Canada a annoncé qu’elle commençait à réduire le montant de ses rachats d’actifs dès le 26 avril. Le début de la fin de l’argent gratuit? Il va falloir surveiller les taux de très près.