La Fondation Ellen MacArthur vient de publier «Financing the circular economy: Capturing the Opportunity», rapport instructif qui met en lumière le potentiel économique de la transition vers l’économie circulaire et son attrait croissant pour les investisseurs. Fondée en 2010 par la navigatrice Ellen MacArthur, la Fondation veut amener les gouvernements, les chefs d’entreprise et les scientifiques à placer l’économie circulaire au cœur de leurs priorités. Pionnière dans ce domaine, la boutique genevoise Decalia y est mentionnée pour la gestion de l’un des très rares fonds actions consacrés exclusivement à ce thème. Pour l’année 2020, la fondation Ellen MacArthur n’en répertorie que 6. Lancé en 2018, le fonds Decalia Circular Economy a d’ailleurs été le tout premier à s’engager sur cette voie.
Comme le souligne l’étude, l’économie circulaire est l’un des axes majeurs autour desquels vont s’articuler la mise en œuvre des grandes politiques ESG qui s’esquissent en ce moment. «L’efficacité énergétique et le passage aux énergies renouvelables ne peuvent résoudre que 55% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, précise-t-elle. En limitant les demandes en énergie et en utilisant plus longtemps produits et matériaux en circulation, l’économie circulaire peut contribuer à lutter contre les 45% d’émissions restantes.
D’un point de vue strictement financier, les enjeux sont considérables comme l’atteste le volume pris par les investissements ESG qui atteignaient 31’000 milliards de dollars en 2018. Selon différentes estimations, l’économie circulaire pourrait générer à elle seule des opportunités s’élevant à 1’800 milliards d’euros d’ici à 2030 en Europe, et à près de 10’000 milliards de dollars d’ici à 2040 en Chine.
«De nombreuses opportunités liées à l’économie circulaire continueront à se multiplier et ce dans la plupart des secteurs», confirme Clément Maclou, gérant du fonds Decalia Circular Economy.
Aujourd’hui, les plastiques, la mode et l’alimentation sont les secteurs les plus concernés. Le cas des emballages plastiques est assez significatif. C’est un marché qui pèse aujourd’hui environ 250 milliards de dollars et de profonds changements l’attendent. Les déchets qui polluent aujourd’hui les mers et les océans couvrent désormais une superficie équivalente à celle de l’Inde. Il est devenu plus qu’urgent de s’assurer que les plastiques de la prochaine génération puissent être réutilisés, recyclés voire compostés dans la pratique.
L’économie circulaire va permettre le développement de solutions dans ce domaine et dans bien d’autres. Au cours des ces prochaines décennies, les consommateurs seront certainement amenés à changer leur comportement, mais les producteurs devront également trouver des alternatives. Il appartient désormais aux investisseurs de prendre la mesure de ces bouleversements, d’identifier les meilleures opportunités et d’adapter leurs allocations en conséquence».