En Europe, l'activité économique montre des signes de ralentissement général et aux États-Unis, la croissance se maintient, bien qu'à un rythme plus lent et de manière plus inégale entre les secteurs.
Europe
En Europe, l’activité économique montre des signes de ralentissement général. La consommation se révèle peu dynamique, avec des chiffres qui varient cependant selon les pays: l’Allemagne est à la traine, tandis que l’Espagne affiche des résultats plus favorables. Les indicateurs prévisionnels ont baissé dans l’ensemble des régions et des secteurs, à l’exception notable de la France, où les Jeux olympiques ont apporté un soutien aux services. Concernant l’inflation, celle-ci se rapproche des 2% sur l’ensemble de la zone. L’inflation des services a toutefois augmenté pour atteindre 4,2%, son niveau le plus élevé depuis dix mois. En Allemagne plus particulièrement, l’inflation est restée en dessous de l’objectif de 2% en août, une première depuis mars 2021. Sur le plan politique, la France est en voie de nommer son nouveau gouvernement, un processus qui s’avère complexe étant donné l’absence de vainqueur net des dernières élections. La coalition allemande au pouvoir semble quant à elle de plus en plus fragilisée.
La Banque du Japon a récemment décidé de relever son taux directeur, une mesure inattendue qui a eu des répercussions sur les marchés financiers mondiaux, en mettant fin à plusieurs stratégies de «carry trad ». Les marchés obligataires ont notamment été impactés, avec une hausse des rendements des obligations d’État japonaises en réponse à cette politique monétaire plus restrictive. Les investisseurs ont cependant rapidement réajusté leur attention vers les données fondamentales. En Europe, les Bunds allemands à 7-10 ans ont clôturé le mois relativement stables à 2,21%. Sur le marché du crédit, le Haut Rendement a surperformé au cours du mois à +1,17%, grâce notamment à un léger resserrement des spreads. Les spreads sur le segment Investment Grade se sont modérément élargis, et la performance a été moindre, à +0,31%, du fait notamment des tensions politiques. Le rendement de l’indice corporate européen s’établit en fin de mois à 5,66%.
Etats-Unis
Aux États-Unis, la croissance se maintient, bien qu’à un rythme plus lent et de manière plus inégale entre les secteurs. La Réserve fédérale pourrait commencer à réduire ses taux lors de sa réunion de septembre, une décision encouragée par de nouvelles données favorables sur le recul de l’inflation. En parallèle, le marché du travail s’est détendu. Les créations d’emplois ont été inférieures aux prévisions, et le taux de chômage a atteint des niveaux à la hausse jamais vus depuis octobre 2021. Le prix du pétrole a reculé de plus de 4% en août, sous l’effet de la montée des tensions géopolitiques au Moyen-Orient et de la dégradation des perspectives en Chine, principal consommateur mondial. Le dollar a baissé de -2,3% par rapport à un panier de devises majeures, enregistrant ainsi sa plus mauvaise performance mensuelle de l’année. Les entreprises ont publié des bénéfices supérieurs aux prévisions pour le 2e trimestre, témoin malgré tout de la résilience de l’économie.
Sur les marchés, le mois d’août a été marqué par les conséquences des mouvements sur les titres japonais et les craintes d’un atterrissage plus brutal de l’économie américaine. Les incertitudes liées aux élections ont également accru la volatilité, incitant les investisseurs à se tourner vers les obligations, considérées comme des placements plus sûrs en période d’instabilité. Les marchés obligataires ont donc prolongé leur tendance positive sur le mois et restent bien orientés dans un contexte de baisses de taux à venir de la part de la Fed. La courbe des rendements du Trésor américain s’est pentifiée de manière haussière, c’est-à-dire que les rendements à court terme, plus sensibles à la politique monétaire, ont davantage baissé que leurs homologues à plus long terme. Ainsi, le rendement à 2 ans a baissé de 34 points de base au cours du mois et est désormais égal à celui à 10 ans. Conséquence de ce mouvement, la courbe n’est plus inversée pour la première fois depuis plus de deux ans. Du côté du crédit corporate, les obligations à Haut Rendement ont enregistré la meilleure performance (+1,62%). Les spreads sur ce segment se sont encore légèrement contractés et restent historiquement serrés, mais les rendements demeurent néanmoins attractifs. Les spreads sur l’Investment Grade ressortent quant à eux quasi-inchangés. Le rendement de l’indice corporate américain s’établit à 6,92% en fin de mois.
Emergents
Dans les pays émergents, l’économie chinoise continue à montrer des signes de faiblesse, pénalisée notamment par la crise prolongée du secteur immobilier. Ce manque de dynamisme affecte à la fois les consommateurs et les entreprises, tandis que les efforts récents des autorités pour stimuler la demande intérieure n’ont pas encore produit les effets escomptés. Le pays reste dépendant du secteur manufacturier et de la demande extérieure pour atteindre son objectif de croissance de 5%. Les tensions commerciales au niveau mondial, avec le renforcement des velléités protectionnistes, pèsent sur les exportations et exacerbent les défis de production. Sur les marchés des matières premières, l’or a atteint un nouveau sommet en août, soutenu par la baisse des rendements des bons du Trésor américain et la faiblesse du dollar. L’attrait pour ce métal précieux, toujours considéré comme valeur refuge, se renforce dans ce contexte de recul des taux.
Les obligations des marchés émergents ont enregistré un nouveau mois de performances positives, portées elles aussi par la baisse des rendements obligataires mondiaux, l’affaiblissement du dollar et le léger resserrement des spreads. Les segments Investment Grade et Haut Rendement ont tous deux affiché des gains significatifs, avec des performances respectives de +1,87% et +1,61%. Les marchés d’Amérique latine, qui affichent traditionnellement un taux de portage élevé, ont sous-performé sous l’effet conjugué du dénouement du «carry trade» contre les monnaies asiatiques et de situations politiques spécifiques à certains pays de la région. A fin de mois, le rendement de l’indice émergent s’établit à 8,02%.
Entreprises en vue
Almaviva (EU)
Almaviva, entreprise du secteur IT, a publié de solides résultats au 1er semestre 2024, avec un chiffre d’affaires en hausse de +6,7% en glissement annuel à 590 millions d’euros, porté par la croissance des services informatiques (+9,5%) et de DRM international (+6,1%). L’EBITDA ajusté a augmenté de +17,4% en glissement annuel à 118 millions d’euros, tandis que la marge a augmenté d’environ 183 points de base à 20,1%. L’effet de levier net publié s’est établi à 1,6x, en hausse principalement en raison de la constitution d’un fonds de roulement de 115,4 millions d’euros liée au paiement de dettes commerciales à court terme, afin d’optimiser les relations avec les fournisseurs tiers. La liquidité était à un niveau confortable, à 147 millions d’euros de cash et 70 millions d’euros de crédit renouvelable entièrement disponible. La société a également annoncé l’acquisition d’Iteris, fournisseur américain de solutions logicielles et matérielles pour la gestion des infrastructures de mobilité intelligente, à un montant estimé d’environ 300 millions de dollars. Enfin, les perspectives de l’entreprise pour l’exercice 2024 restent positives, avec un carnet de commandes dans le secteur des technologies de l’information solide offrant une visibilité sur les revenus pour ce segment. Le management anticipe également à un fonds de roulement positif pour l’année.
Nordstrom (US)
Nordstrom, chaine américaine de grands magasins, a reçu une offre de la part de la famille fondatrice et de la chaine de grands magasins mexicains Liverpool pour acquérir le reste des actions qu’ils ne détiennent pas, pour 23 dollars par action. La famille Nordstrom détient actuellement environ 33,4% des actions, tandis que Liverpool en possède environ 9,6%. Si l’offre est acceptée, l’actionnariat après l’opération serait de 50,1%/49,9%. La famille Nordstrom financerait l’acquisition en espèces, tandis que Liverpool pourrait utiliser à la fois ses liquidités disponibles et un financement sans recours. Malgré des mouvements défavorables sur le niveau des stocks, Nordstrom a enregistré des résultats satisfaisants pour le 2ème trimestre 2024, avec des ventes nettes en hausse de +3,4% et une augmentation de +23% en glissement annuel de l’EBITDA ajusté.
Rede D’Or (EM)
S&P a relevé ses notes à la fois au niveau émetteur et au niveau des obligations de Rede D’Or, l’une des principales chaînes d’hôpitaux brésiliennes. Elles passent ainsi de BB+ à BB, avec perspective stable. Ce relèvement reflète l’amélioration continue des activités hospitalières de l’entreprise, ainsi que l’intégration réussie des activités de la société Sul America. En effet, Rede D’Or a augmenté de façon constante son prix unitaire moyen et réduit les coûts grâce à des synergies liées à sa taille. La société a également adopté une allocation prudente du capital qui devrait l’aider à générer des flux de trésorerie positifs à l’avenir.
Date de rédaction : 12/09/2024
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