Les perspectives économiques continuent à s’améliorer en Europe, avec des signes de reprise de la croissance. Aux Etats-Unis, les deux interrogations économiques essentielles demeurent le ralentissement de l’inflation et l’affaiblissement hypothétique de la croissance.
Europe
Les perspectives économiques continuent à s’améliorer en Europe, avec des signes de reprise de la croissance. L’inflation a cependant légèrement rebondi en mai sur la zone. La BCE a laissé ses taux inchangés sur le mois. Toutefois, comme attendu, elle les a réduits de 25 points de base ce début juin. Il s’agit de la première banque centrale majeure à assouplir sa politique monétaire depuis le début de la poussée inflationniste liée au Covid-19, il y a trois ans. Cet assouplissement devrait néanmoins être progressif et prudent. A ce titre, le marché du travail continue à faire preuve de résilience, comme en témoigne le taux de chômage qui est descendu à un niveau historiquement bas de 6,4%.
Les marchés européens ont connu dans l’ensemble un mois de mai favorable. Les investisseurs ont notamment anticipé la baisse des taux d’intérêt de la BCE début juin. Les rendements des obligations souveraines ont cependant augmenté en Europe au cours du mois, notamment du fait de l’inflation plus élevée que prévu. Les Bund à 7-10 ans ont terminé le mois à 2,61%. Les spreads de crédit se sont sensiblement resserrés sur les obligations corporate, particulièrement sur le Haut Rendement, aidé par une dynamique entre offre et demande toujours favorable. Le Haut Rendement a ainsi surperformé l’Investment Grade, avec des performances respectivement de +0,99% et de +0,31%. Le rendement de l’indice corporate européen s’établit en fin de mois à 6,03%.
Etats-Unis
Aux Etats-Unis, les deux interrogations économiques essentielles demeurent le ralentissement de l’inflation et l’affaiblissement hypothétique de la croissance. Du fait de la résilience de l’activité américaine, la Fed n’a pas procédé aux réductions de taux tant attendues en début d’année. Les données ont cependant montré que la croissance et l’inflation se sont quelque peu affaiblies en mai, ce qui a réduit les craintes du marché. L’économie demeure malgré tout robuste. Plutôt qu’un effondrement, il est question d’une normalisation modérée. Ainsi, le marché de l’emploi reste résilient malgré l’augmentation des demandes d’allocations de chômage. Le prix du pétrole a de nouveau corrigé de -6% en mai, en raison des incertitudes géopolitiques et des inquiétudes persistantes concernant la demande en Chine. Enfin, l’attrait du dollar s’est essoufflé en mai, corrigeant au-delà de -1% par rapport au panier de devises principales.
Dans ce contexte d’inflation et de croissance moins vigoureuses, les rendements obligataires américains ont baissé en mai. Le rendement pour la fourchette 7-10 ans des bons du Trésor a ainsi clôturé le mois à 4,50%. L’inversion de la courbe reste relativement inchangée (-38 points de base), puisque les rendements des échéances à 2 ans et à 10 ans ont baissé dans le même temps. Sur le crédit corporate, le mois de mai a été marqué par une forte activité sur le marché primaire, qui a été facilement absorbé par les investisseurs. Au niveau des performances, le marché a suivi l’évolution des bons du Trésor au cours du mois. Les spreads sont restés relativement stables tant pour l’Investment Grade (-3 points de base) que pour le Haut Rendement (+5 points). Les spreads du segment Investment Grade sont revenus à des niveaux proches des 80 points de base, tandis que ceux des obligations à Haut Rendement se situent autour des 300 points. Le différentiel entre les titres notés BB et BBB est désormais inférieur à 80 points, témoin de la dynamique haussière du marché. Le rendement de l’indice corporate américain s’établit en fin de mois à 7,61%.
Marchés émergents
Dans les pays émergents, l’inflation a faibli plus rapidement qu’aux Etats-Unis, de façon globale. Cela a permis à certaines banques centrales d’abaisser leurs taux d’intérêt avant la FED. Cependant, les divergences en matière d’inflation ont rendu les perspectives de politiques monétaires de plus en plus contrastées dans la zone émergente. Facteur de soutien, la croissance économique mondiale devrait rester confortablement en territoire positif. Toutefois, les données relatives à l’activité en Chine soulignent que la deuxième économie mondiale continue de souffrir de déséquilibres entre l’offre et la demande, ce qui suscite des doutes quant à la pérennité de la reprise dans le pays.
Les obligations corporate des pays émergents ont elles aussi affiché des performances positives en mai, soutenues par la baisse des rendements du Trésor américain. Le Haut Rendement a en outre bénéficié d’un resserrement des spreads, tandis que ces derniers sont restés stables sur l’Investment Grade. Les performances ont été de +1,81% sur le Haut Rendement et de +1,68% sur l’Investment Grade. Le crédit corporate, en particulier sur les échéances à court terme, offre toujours des rendements historiquement attractifs dans un environnement qui demeure globalement favorable. En conséquence, les flux de capitaux nets dans les marchés émergents ont été positifs sur le mois, à +5,5 milliards de dollars. La dette a largement été plébiscitée, puisque +11,5 milliards de dollars sont entrés sur cette classe d’actifs, contre -6 milliards de sorties sur les actions. Le rendement de l’indice émergent termine le mois à 8,72%.
Entreprises en vue
Bite (EU)
Bite, opérateur de télécommunications lituanien, a publié des résultats solides pour 1er trimestre 2024, avec un chiffre d’affaires en hausse de 2,3% et une marge d’EBITDA en amélioration de 32,8% à 35,7%. La génération de flux de trésorerie a été significativement plus forte en glissement annuel grâce à un EBITDA plus élevé, à une meilleure trajectoire en matière de fonds de roulement et à des dépenses d’investissement plus faibles, conduisant à un FCF positif de 8 millions d’euros. Bite a fait état d’une dette nette de 751 millions d’euros, dont 58 millions de baux. La ligne de crédit renouvelable de 50 millions d’euros n’a en outre pas été utilisée. L’effet de levier net est ressorti à 3,5x, en légère baisse séquentielle. Bite a également profité de l’occasion pour émettre un emprunt obligataire de 920 millions d’euros, composé d’une tranche à taux fixe sur 7 ans avec un rendement de 6% et d’une tranche à taux variable de 300 millions (Euribor + 350 points de base), afin de rembourser les obligations existantes et de verser un dividende de 200 millions d’euros.
Pitney Bowes (US)
Pitney Bowes, société américaine de systèmes de gestion de courrier, de logistique et de documents, a organisé une conférence pour présenter son nouveau PDG par intérim et discuter des initiatives stratégiques récemment annoncées. La société a confirmé que son examen du segment Global E-Commerce devrait être achevé dans les 60 jours. La cession de ce segment déficitaire serait très positive pour le profil financier de l’émetteur. En outre, ce dernier a annoncé de nouvelles initiatives de réduction des coûts (de 60 à 100 millions de dollars en plus des réductions déjà annoncées) et son intention d’optimiser la trésorerie en rapatriant les liquidités internationales et en donnant la priorité au remboursement de la dette à coût élevé. Début mai, Pitney Bowes a publié des résultats solides pour le 1er trimestre 2024, avec un EBITDA ajusté en hausse de 33% par rapport à l’année précédente – bien que le chiffre d’affaires ait diminué de 1% – et un levier net en baisse de 0,5x, à 6,1x.
Pepco (EM)
Pepco, distributeur polonais, a publié des résultats positifs pour les six premiers mois de son exercice fiscal 2023/24. Le chiffre d’affaires net a en effet atteint 3,2 milliards d’euros, en hausse de 11,1% en glissement annuel à taux de change constant. L’EBITDA publié s’est élevé à 487 millions d’euros, en hausse de 133 millions en glissement annuel. Celui-ci reflète une augmentation de la marge de 280 points de base à 15,2%. La rentabilité a bénéficié de l’amélioration des conditions d’achat, du fait de la baisse des prix des matières premières et des taux de fret. L’effet de levier net publié est désormais de 0,9x (2,2x avec les chiffres ajustés), et la société anticipe une nouvelle amélioration. La réduction des ouvertures de nouveaux magasins et la saisonnalité favorable au 2nd semestre devraient en effet accentuer cette tendance.
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Date de rédaction : 11/06/2024