Après dix années où le marché a préféré les valeurs de croissance au détriment des titres décotés, les performances du fonds Alken Fund Small Cap Europe depuis trois ans tendent à soutenir la thèse du retour en grâce de la gestion value. Et cela ne serait qu’un début selon Nicolas, Walewski, le fondateur d’Alken Asset Management et gérant par délégation des stratégies actions de l’Alken Fund. Explications.
A l’approche de la fin de l’année, quel bilan dressez-vous sur le marché des small caps européennes?
Je pense que les performances du fonds Alken Fund Small Cap Europe sont là pour témoigner que ce segment de la cote reste l’un, sinon le plus porteur de ces dernières années. A fin octobre 2022, sur 10 ans, notre fonds surperforme l’indice Stoxx Europe TMI Small Net Return de 82.67% et sur trois ans la surperformance est de 20.72%. Autrement dit, notre portefeuille s’est révélé suffisamment bien diversifiées pour affronter des contextes macroéconomiques compliqués et capter de la valeur. Je pense que cela devrait continuer.
Vous semblez très confiant alors même que les small caps souffrent tout de même d’une forme de désamour de la part des investisseurs. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi?
Ces dernières années en effet, c’est le style «croissance» et particulièrement les grandes valeurs qui ont eu le vent en poupe. Grâce notamment à un afflux massif de liquidités. Mais puisque les «arbres ne montent pas jusqu’au ciel», il est tout de même temps de réaliser que cette période est bel et bien terminée. Pour être efficient, le capital doit circuler. Et la vague «croissance» a contribué à délaisser certains secteurs pourtant clés de l’économie. Sans oublier que la remontée des taux d’intérêt devrait peser lourdement sur ces fameuses valeurs de croissance dont les valorisations sont devenues, pour certaines, difficiles à justifier. Or face à elles, vous pouvez investir dans des sociétés très bien gérées, souvent peu suivies par les analystes et dont les valeurs d’actifs très faibles apparaissent complètement déconnectées de la réalité du terrain.
Il serait donc temps de revenir au style de gestion value si l’on veut espérer faire fructifier ses placements. C’est bien cela?
Tout à fait. Et pour s’en convaincre, il suffit de faire le point sur la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui. Tout d’abord, la croissance économique va ralentir dans les prochains mois à venir et cela impliquera que la hausse des taux d´intérêt devrait se calmer. Ensuite, l’écart de valorisation entre les petites et les grandes capitalisations se situe aujourd’hui à des niveaux historiques. Or, vous n’êtes pas sans savoir qu’à long terme, la valorisation est ce qui explique 80% de la performance réalisée en bourse. Conclusion, la période qui vient de s’ouvrir pourrait être celle du retour du stock-picking en gestion fondamentale.
Ces dernières années, au-delà des actions de croissance, un certain nombre d’investisseurs se sont aussi tourné vers le private equity. Pensez-vous que celui-ci soit encore attractif?
Tout comme les grandes valeurs, le private equity a bénéficié de l’afflux massif de liquidités. Cela a permis aux valorisations de progresser fortement. A présent que l’afflux a ralenti et qu’il menace de s’inverser, les valorisations devraient logiquement s’en ressentir. L’autre question que pose un investissement dans le private equity est celui de sa liquidité. Choisir un fonds comme le nôtre c’est bénéficier d’une liquidité quotidienne. Et vous pouvez ajouter à cela le fait qu’investir dans une société faiblement valorisée en bourse constitue une protection intéressante. Cela procure sur la durée deux solides arguments pour envisager l’avenir avec une sérénité. C’est le grand retour de la gestion value et il me semble que l’investisseur de moyen-long terme a tout intérêt à y prendre sa part.