La demande pour les médicaments contre l’obésité a explosé au cours de l’année écoulée, en raison d’une compréhension plus approfondie des causes fondamentales de l’obésité par les professionnels de santé et du rôle que jouent les traitements dans la prévention des affections connexes telles que les maladies cardiaques. Cette prise de conscience croissante a suscité un intérêt record, augmentant considérablement la demande des consommateurs et permettant à une nouvelle classe de médicaments coupe-faim de dépasser les prévisions initiales de croissance.
Par Valeria Korshunova, Responsable des partenariats
Compte tenu de cette tendance, Morgan Stanley Research a révisé ses prévisions du marché mondial des médicaments contre l’obésité, prévoyant désormais qu’il atteindra 105 milliards de dollars d’ici 2030, contre une estimation précédente de 77 milliards de dollars, avec un potentiel de croissance pouvant aller jusqu’à 144 milliards de dollars. En 2023, les ventes de médicaments contre l’obésité s’élevaient à 6 milliards de dollars.
Il ne fait aucun doute que les médicaments de perte de poids sont une tendance croissante. Grâce à son avantage de pionnier dans les traitements contre l’obésité, la société danoise Novo Nordisk est devenue la plus grande entreprise d’Europe en termes de valeur marchande, atteignant 572 milliards de dollars.
Le potentiel du marché est immense, car l’utilisation des médicaments contre l’obésité reste largement sous-exploitée. Selon les Centers for Disease Control and Prevention (CDC), 42% des Américains sont considérés comme obèses, mais seulement 4 millions de personnes, soit 1% de la population américaine, utilisaient des médicaments contre l’obésité GLP-1 l’année dernière (Source: BofA Global Research).
On s’attend à une augmentation de l’utilisation : les analystes de J.P. Morgan prévoient qu’à la fin de la décennie, plus de 5% de la population américaine prendra des prescriptions de perte de poids GLP-1 (Source: J.P.Morgan). Cette augmentation prévue explique pourquoi le marché des médicaments contre l’obésité, qui a atteint 6 milliards de dollars l’année dernière, pourrait se multiplier par plus de 16 pour atteindre 100 milliards de dollars d’ici 2030, selon les analystes de Goldman Sachs (Source: Goldman Sachs).
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Novo Nordisk a capitalisé sur la demande croissante de traitements efficaces contre l’obésité, et son succès avec Ozempic et Wegovy a joué un rôle majeur dans son ascension pour devenir la plus grande entreprise d’Europe en termes de valeur marchande, actuellement autour de 572 milliards de dollars. Les ventes de Novo Nordisk au premier semestre 2024 ont augmenté de 24% en glissement annuel (T2: +25%), stimulées par le segment Diabète et Soins de l’obésité, et les ventes devraient croître de 21% à 22% en 2024 et 2025.
Pfizer a subi un revers à la fin de l’année dernière lorsqu’il a arrêté de travailler sur son médicament oral à prendre deux fois par jour en raison de mauvais effets secondaires. Cependant, l’entreprise avance désormais avec un comprimé à prendre une fois par jour, et les revenus du deuxième trimestre, s’élevant à 13,3 milliards de dollars, ont augmenté de 2% en glissement annuel, dépassant les attentes. La version de Pfizer de l’agoniste du récepteur GLP-1 consiste en un comprimé au lieu d’une injection, ce qui pourrait être une percée majeure, car de nombreux patients préfèrent les médicaments oraux aux injections, ce qui pourrait augmenter considérablement l’adoption des traitements contre la perte de poids.
Roche a récemment annoncé qu’elle accélérait le développement de son médicament de perte de poids à la suite de données prometteuses issues des essais en phase précoce. Ce développement pourrait fournir une alternative sous forme de comprimé au Wegovy de Novo Nordisk et au Zepbound d’Eli Lilly, des injections pour la perte de poids. Le groupe est prêt à revenir à la croissance cette année, avec une augmentation prévue des ventes et des bénéfices. Les analystes partagent une perspective optimiste pour Roche, avec un consensus pour 2025 prévoyant une solide augmentation du bénéfice par action.
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