Stratégie d'investissement
Par Jan Viebig et Laurent Denize, co-CIO
Après un impressionnant rallye de fin d’année, les investisseurs en actions semblent être devenus plus songeurs en ce début d’année. L’attente d’une baisse des taux d’intérêt qui sous-tend le rallye doit encore se concrétiser avant que la fête ne puisse vraiment continuer. La question n’est pas tant de savoir si les taux d’intérêt seront réduits, mais quand et dans quelle mesure. Compte tenu de la forte croissance et de l’amélioration des conditions de financement, la Fed peut attendre de voir si l’inflation recule durablement et agir alors avec prudence. Pour la BCE, la situation est plus difficile. Une récession se profile en Europe, l’octroi de crédits par les banques est au point mort et le conseil des gouverneurs n’est pas du tout d’accord sur les prochaines étapes. Il est donc conseillé aux investisseurs de modérer leurs attentes quant à une clarification rapide et une poursuite sans faille du rallye des cours.
Les obligations sont attractives
En ce qui concerne les mois à venir, Viebig et Denize préfèrent les obligations aux actions, plus volatiles, en raison de leur rendement réel plus élevé. Selon Viebig et Denize, l’un des arguments en faveur d’un investissement dans des obligations d’État à long terme est qu’il s’agit désormais de l’un des rares placements présentant une convexité, c’est-à-dire pour lesquels la valeur de l’obligation augmente davantage lorsque les taux d’intérêt baissent qu’elle ne diminue lorsque les taux d’intérêt augmentent. Cela assure un certain tampon de risque. Selon ODDO BHF, les obligations d’entreprises continuent également d’offrir un bon profil risque/rendement. Cela vaut aussi bien pour le segment investment grade que pour les obligations à haut rendement. ODDO BHF adopte une position neutre sur les titres à revenu fixe tant que les rendements à court terme restent élevés. Les obligations à haut rendement à court terme offrent un portage intéressant et ne devraient pas présenter de taux de défaut élevés, même en cas de légère récession. C’est pourquoi elles sont actuellement surpondérées.
Actions : Focalisation sur les tendances de croissance – L’IA a encore du potentiel
Dans un scénario où la récession est évitée malgré le ralentissement de la croissance, où la tendance désinflationniste se poursuit et où les premières baisses de taux d’intérêt interviendront dans le courant de l’année, il est recommandé, selon ODDO BHF, d’adopter un positionnement prudent sur les actions associé à une concentration sur les tendances de croissance à long terme dans quelques secteurs choisis comme l’IA, la transition écologique, les produits de luxe et la santé. « Même les valorisations élevées des actions de l’IA, que nous avons déjà vu exploser l’année dernière, peuvent se justifier en comparaison historique. Lors de l’introduction des ordinateurs personnels, des téléphones portables et des technologies cloud, le nombre d’utilisateurs et donc le potentiel de revenus ont toujours été largement sous-estimés. Cela pourrait se reproduire », estiment les stratèges en investissement d’ODDO BHF. Alors que l’année dernière, c’est surtout l’infrastructure d’intelligence artificielle qui a été le moteur de la croissance, les applications basées sur des apps pourraient donner de nouvelles impulsions dans les années à venir. En outre, il pourrait être intéressant d’entrer dans des secteurs d’importance stratégique pour le gouvernement chinois.
Ne pas s’engager trop tôt
En cas de stagnation économique, ODDO BHF conseille d’opter pour des actions défensives et une exposition au yen. Les matières premières seraient la meilleure option pour se prémunir contre un éventuel retour de l’inflation. Les experts d’ODDO BHF conseillent de modérer ses attentes et de ne pas s’engager trop tôt. Ils peuvent ainsi saisir les opportunités offertes par des développements imprévus et surprenants.