La réunion du 11 avril sera probablement l’une des séquences les plus rapides de la Banque centrale européenne (BCE). Christine Lagarde a été claire en mars dernier : on peut s'attendre à une baisse des taux d’intérêt directeurs au mois de juin ainsi qu’à deux ou trois autres baisses plus tard cette année.

Par Kevin THOZET, membre du comité d’investissement

 

Kevin Thozet

Cinq semaines seulement  se sont écoulées depuis le dernier conseil des gouverneurs, et de fait peu de statistiques supplémentaires à considérer, il est difficile d’envisager  qu’une banque centrale, dont la politique monétaire se veut dépendante des données, dévie sa trajectoire.

Les dernières publications sur le front de l’inflation ont certes surpris le consensus à la baisse avec un chiffre de 10 points de base inférieur aux attentes, mais elles étaient de fait pleinement alignées sur les prévisions de la BCE. Pour l’instant, le scénario de madame Lagarde suit son cours. Ainsi les progrès réalisés sur le front de la désinflation, corroborent les prévisions de ses services et permettent d’envisager une première baisse des taux de politique monétaire début juin – si tant est que les données économiques restent bien orientées.

Plusieurs statistiques importantes seront publiées d’ici fin mai. Les résultats des entreprises, mais aussi les très attendus chiffres des salaires négociés ainsi que le détail du PIB pour le premier trimestre de cette année: productivité, marges, coûts unitaires du travail, notamment. Sauf à ce que l’on voit un risque baissier majeur se matérialiser – ce qui apparait peu probable compte tenu des signes de plus en plus nombreux qu’un rebond du secteur manufacturier se dessine – e message devrait être le suivant: circulez, il n’y a pas grand-chose de nouveau à voir.

Ainsi, nous nous attendons à ce que – en termes de séquence – la BCE procède à une baisse de taux en juin, puis qu’elle passe son tour en juillet. Conditionner sa politique monétaire aux données économiques signifie que le conseil des gouverneurs ne peut pas écarter le risque haussier sur la trajectoire inflationniste: les indices de prix dans les services restent à +4% sur un an, les cours des matières premières sont orientés à la hausse et les risques géopolitiques demeurent. Au-delà de l’été, beaucoup de choses pourraient se produire mais les trois à quatre baisses annoncées par l’institution monétaire impliqueraient une série de baisses consécutives à partir de septembre.

Un tel environnement constitue un contexte favorable pour les marchés du crédit européen; la résilience de l’économie induit des taux de défaut relativement contenus tandis que la désinflation (ou du moins une inflation cyclique sous contrôle) signifie que la politique monétaire peut être plus accommodante. En ce qui concerne les échéances privilégiées, nous privilégions les maturités courtes à intermédiaires. Des taux directeurs plus bas seraient synonymes de reflation et donc de rendements obligataires à long terme plus élevés, communément appelé mouvement de pentification de la courbe des taux, reflétant de meilleures perspectives de croissance.

 


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