D’après l’agence de presse russe TASS, citant le Kremlin «Le président Poutine a soutenu l’idée de Trump d’une renonciation mutuelle de trente jours aux frappes sur les infrastructures énergétiques, par la Russie et l’Ukraine, et en a donné l’ordre à l’armée». En Allemagne, le Bundestag a approuvé mardi une réforme historique du frein à l'endettement et la création d'un fonds d'infrastructure de 500 milliards d'euros.

Avant de se partager l’Ukraine, nos amis Trump et Poutine ont donc échangé leurs points de vue. La trêve de 30 jours ressemble plus à un poker menteur qu’à une poignée de main franche et virile. Pourquoi? Parce que Vladimir Poutine a de nouveau fixé des conditions à la trêve, parmi lesquelles la fin du «réarmement» de Kiev, selon la présidence russe. «La partie russe a souligné un certain nombre de points essentiels concernant le contrôle effectif d’un éventuel cessez-le-feu sur l’ensemble de la ligne de contact, la nécessité de mettre fin à la mobilisation forcée en Ukraine et au réarmement des forces armées ukrainiennes», rapporte le Kremlin dans un communiqué.

Pendant ce temps

En Allemagne, le Bundestag a approuvé mardi une réforme historique du frein à l’endettement et la création d’un fonds d’infrastructure de 500 milliards d’euros, mettant ainsi fin à des décennies de conservatisme budgétaire en Allemagne, qui pourrait relancer la croissance économique et soutenir les dépenses militaires du pays. Et en Suisse, le Groupe d’experts de la Confédération pour les prévisions conjoncturelles revoit légèrement à la baisse ses prévisions de croissance de l’économie suisse. Le PIB corrigé des événements sportifs devrait progresser de 1,4% en 2025 et de 1,6% en 2026 (contre respectivement 1,5% et 1,7% selon les prévisions de décembre) [1]. Ainsi, la croissance devrait être inférieure à la moyenne pour deux années supplémentaires. Ces prévisions se fondent sur l’hypothèse qu’il n’y aura pas d’escalade vers une guerre commerciale mondiale. En raison de la situation très incertaine qui prévaut, le SECO complète les prévisions du groupe d’experts par deux scénarios alternatifs. Les incertitudes autour de la politique économique et commerciale internationale et de ses incidences macroéconomiques sont particulièrement grandes. Les prévisions actuelles partent de l’hypothèse qu’il n’y aura pas d’escalade vers une guerre commerciale mondiale. Des évolutions bien plus extrêmes restent cependant de l’ordre du possible. Le ralentissement de la conjoncture internationale qu’induirait un tel scénario négatif aurait des conséquences notables sur le commerce extérieur de la Suisse et sur sa conjoncture. Mais dans la série « peut-être que oui ou peut-être que non », si la demande mondiale et la conjoncture européenne devaient connaître une évolution plus favorable que prévu, notamment sous l’effet d’un stimulus budgétaire de grande ampleur, comme celui actuellement recherché par l’Allemagne. Un tel scénario positif doperait la demande d’exportations suisses, entraînant à la hausse la croissance économique domestique.

Qu’en pensent les marchés?

À Paris, le CAC 40 a progressé de 0,5% à 8.114,57 points, tandis que le Dax allemand s’est hissé de 1,03% et le Footsie britannique s’est renforcé de 0,29%. L’indice EuroStoxx 50 a terminé la séance sur une hausse de 0,76%, tandis que le FTSEurofirst 300 inscrivait un gain de 0,56% et que le Stoxx 600 prenait 0,59%. En Suisse, le SMI a terminé sur un gain minime de 0,03%. Novartis (-0,2%) a également pesé, alors que Nestlé (+0,3%) a soutenu l’indice. Côté obligataire, l’emprunt à dix ans français a atteint mardi 3,48%, au même niveau que la veille en clôture. Son équivalent allemand, référence en Europe, est aussi resté stable à 2,81%.

Aux Etats-Unis, les investisseurs attendent la décision de la Fed mais encore plus les commentaires qui s’en suivront. Les marchés continuent leurs mouvements erratiques, bien que plutôt baissiers. Les 7 Magnifiques le sont de moins en moins. Nvidia a reculé de 3,43%, emportant dans sa chute une partie du secteur des semiconducteurs comme Broadcom (-3,00%), AMD (-1,00%) ou Micron (-1,35%). Alphabet, la maison-mère de Google, a perdu 2,34% après l’annonce par l’entreprise d’un « accord définitif » pour le rachat de la start-up américaine Wiz, spécialisée dans la cybersécurité, pour 32 milliards de dollars. Le titre Tesla  a pour sa part plongé de 5,34% après que RBC a abaissé son objectif de cours sur l’action du constructeur de véhicules électriques de 320 à 120 dollars, invoquant une baisse des attentes concernant le prix de ses véhicules entièrement autonomes et sa part de marché sur le segment des robotaxis. L’action est désormais en baisse de près de 44% sur l’année. Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est détendu à 4,28%, contre 4,31% la veille en clôture. A signaler les nouveaux commentaires de l’administration Trump concernant les droits de douane ou comment ajouter de la confusion à celle qui règne actuellement Le secrétaire américain au Trésor, Bessent a déclaré que les tarifs réciproques avec la Chine ne seront pas automatiquement de 25% plus 25% et que le président Trump lui a demandé de repenser le régime des sanctions américaines, tout en ajoutant que chaque pays obtiendra un chiffre tarifaire le 2 avril qui pourrait être faible pour certains pays et 15% des pays constitueront la majeure partie des tarifs, selon Fox Business News. Comprenne qui pourra…

Dans le secteur des matières premières les métaux étaient tous orientés à la baisse. Le cuivre de référence à trois mois sur le LME a glissé d’un plus haut de cinq mois et a baissé de 0,1% alors que l’aluminium a baissé de 0,2%, le plomb a glissé de 0,1%, le zinc a perdu 0,4%. Seul le nickel était en hausse en gagnant 0,5%. Le blé de Chicago a baissé, alors que le principal exportateur de céréales, la Russie, a accepté de cesser temporairement d’attaquer les installations énergétiques de son fournisseur rival, l’Ukraine, même si elle a refusé d’approuver un cessez-le-feu complet. Le maïs a chuté pour la deuxième séance, sous la pression des attentes d’une augmentation des semis aux États-Unis cette année, tandis que le soja a progressé.

Les cryptos souffrent. Le Bitcoin a reculé de 1,82% à 82’472 $, tandis que l’Ethereum (-1,42%) et le XRP (-3,51%) ont également chuté. Cependant, les ETF Bitcoin américains ont enregistré des flux nets de 274,6 millions de dollars, le plus important depuis le 4 février.

Ce matin en Asie

Les actions asiatiques ont été modérées mercredi et l’or a oscillé près de ses plus hauts niveaux alors que les inquiétudes économiques et un paysage géopolitique changeant ont maintenu l’appétit pour le risque sous contrôle, tandis que le yen s’est stabilisé après que la Banque du Japon () a maintenu les taux comme prévu. Le Nikkei japonais a augmenté de 0,69 %, restant proche des niveaux auxquels il s’échangeait avant la décision. L’or au comptant s’est maintenu à 3’029,70 dollars l’once après avoir atteint un pic historique de 3’038,26 dollars mardi. Par contre, L’argent au comptant a baissé de 0,3%, le platine a perdu 0,5% et le palladium a perdu 0,7%.

Les contrats à terme sur le pétrole Brent ont baissé de 0,24 % à 70,39 dollars le baril, tandis que le pétrole West Texas Intermediate a glissé de 0,2 % à 66,75 dollars dans les premiers échanges.

 

Source : Reuters, Le Monde, zonebourse, zerohedge