Dans l’attente des informations sur la discussion de Trump et Poutine sur le partage de l’Ukraine, les marchés se retiennent avant les réunions de différentes banques centrales: Réserve fédérale américaine et Banque du Japon mercredi, Banque d'Angleterre et Banque nationale suisse (BNS) jeudi. Pendant ce temps l’Empire contre-attaque. Le premier ministre canadien est à Paris avant de s’entretenir avec les dirigeants d’autres capitales européennes.

Un peu d’économie…

L’économie mondiale est restée résiliente en 2024, avec une croissance robuste de 3.2 % en rythme annualisé sur le second semestre de l’année. Cependant, les indicateurs d’activité récente laissent entrevoir une modération des perspectives de croissance de l’économie mondiale. La confiance des entreprises et des consommateurs s’est dégradée dans certains pays. Des tensions inflationnistes persistent dans de nombreuses économies. Parallèlement, les incertitudes au niveau de l’action publique sont élevées, et d’importants risques subsistent. La poursuite de la fragmentation de l’économie mondiale constitue une source de préoccupation majeure. Une inflation plus élevée que prévu entraînerait une politique monétaire plus restrictive et pourrait donner lieu à des corrections de prix perturbatrices sur les marchés financiers. À l’inverse, des accords prévoyant une baisse des droits de douane par rapport à leur niveau actuel pourraient renforcer la croissance. L’OCDE s’attend désormais à une croissance de 3,1% en 2025, contre 3,3% dans ses précédentes projections en décembre. Les Etats-Unis, dont le président Donald Trump a déclenché une guerre commerciale avec ses principaux partenaires, devraient voir leur PIB augmenter de 2,2% cette année, avant 1,6% l’année prochaine selon l’OCDE, qui abaisse ainsi respectivement de 0,2 et 0,5 point ses perspectives de croissance dans le pays.

2025.03.18.Croissance PIB

Les experts de l’OCDE voient l’inflation accélérer à 2,8% cette année aux Etats-Unis (+0,7 point par rapport à sa prévision précédente), après 2,5% en 2024.

2025.03.18.Inflation

Un peu de Trump..comme d’habitude

Pourquoi le Canada est dans la ligne de mire du président américain? Pétrole, métaux de base? Et bien selon Tricia Stadnyk (The Conversation du 13 mars 2025), Trump voudrait mettre de l’eau dans son vin californien. Explication. L’intérêt des États-Unis pour l’eau du Canada est préoccupant, même s’il n’est pas nouveau. Dernièrement, les États-Unis ont interrompu les négociations sur le traité du fleuve Columbia, un accord clé sur le partage de l’eau entre les deux pays. Les tensions géopolitiques, associées à une demande supérieure à une offre en baisse dans un contexte de changement climatique, constituent une menace imminente et bien réelle pour le Canada. Un projet hydraulique abandonné, connu sous le nom de North American Water and Power Alliance (NAWAPA), a été déposé par le corps des ingénieurs de l’armée américaine dans les années 1950. Il est considéré comme un projet zombie, qui refait toujours surface, mais qui n’est jamais mort. Ce n’est pas pour rien que l’eau est considérée comme l’or bleu.

Et les marchés alors?

Les Bourses européennes ont fini hausse alors que l’économie américaine a confirmé sa perte de dynamisme, à deux jours de la réunion de la Fed. L’indice CAC 40 a gagné 0,57% à 8073,98 points et l’EuroStoxx50 a progressé de 0,69% à 5441,46 points. En Suisse, dans l’attente de la décision de la BNS jeudi prochain, le SMI termine en hausse de 1,09%. Novartis se reprend et gagne 2,3%. L’autre poids lourd pharma, Roche (+1,7%) a également soutenu l’indice tout comme, moins nettement, Nestlé (+1,2%). Les rendements obligataires allemands ont reculé après avoir touché la semaine un plus haut depuis octobre 2023 grâce à l’accord sur la réforme du frein à l’endettement en Allemagne. La révision à la baisse des prévisions de croissance de la première économie européenne par l’institut Ifo aide aussi au repli des rendements. Le rendement du Bund allemand à dix ans a reculé de 7,1 points de base à 2,8030%. Le deux ans a fini la séance en légère baisse à 2,1810%. En France, le rendement de l’OAT à dix ans a perdu 9 points de base à 3,4780%.

Aux Etats-Unis, l’image est plus contrastée. Le Dow Jones a avancé de 0,85%, l’indice Nasdaq a pris 0,31% et l’indice élargi S&P 500 a gagné 0,64%. Le géant pétrolier américain Chevron a gagné 1,08% après avoir annoncé l’achat d’environ 5% des actions de l’entreprise pétrolière Hess Corporation. Intel a bondi (+6,82%) après la publication de documents faisant état de l’achat de 25 millions de dollars de ses actions par son nouveau patron, Lip-Bu Tan. Le rendement des obligations américaines à 10 ans a augmenté de 0,6 point de base à 4,314 %, contre 4,308 % vendredi dernier. Le rendement des obligations à 30 ans a baissé de 1 point de base à 4,6045%, contre 4,615% vendredi soir. Le rendement des obligations à 2 ans a augmenté de 4,4 points de base à 4,059 %, contre 4,015 % vendredi soir.

Dans le secteur des changes, l’euro qui a progressé au cours des dernières séances, porté par les espoirs d’un accord budgétaire allemand, était en hausse de 0,4% à 1,092$. La monnaie commune était juste à côté des 1,0947 $ qu’elle a atteint la semaine dernière, son plus haut depuis le 11 octobre. Le dollar était en hausse de 0,4% par rapport au yen, à 149,160 yens, non loin du plus bas niveau de 146,52 yens atteint la semaine dernière. Pendant ce temps, le yuan chinois s’est rapproché de son niveau le plus élevé en quatre mois dans les échanges offshore, changeant de mains à 7,233 pour un dollar. Dans les cryptomonnaies, le bitcoin était en hausse de 1,6% sur la journée à 84’552$.

L’or au comptant était en hausse de 0,2% à 3’008,08 dollars. L’argent au comptant a gagné 0,2%, le platine a ajouté 0,5% et le palladium a augmenté de 0,5%.

Dans le camp des matières premières, le prix du cuivre sur le London Metals Exchange (LME) s’est maintenu à son plus haut niveau depuis cinq mois mardi, à 9’864 dollars la tonne, stimulé par le plan de relance de la Chine et la faiblesse du dollar américain.  L’aluminium est aussi resté stable, le plomb a glissé de 0,1%, le zinc a perdu 0,2%, l’étain a baissé de 0,5% et le nickel de 0,8%.

Les prix du pétrole augmentent lundi après que les États-Unis ont marqué leur détermination à attaquer sans relâche les Houthis du Yémen. Les données économiques publiées en Chine plus tôt dans la journée ont par ailleurs alimenté les espoirs d’une augmentation de la demande. Le Brent prend 0,43% à 70,88 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) gagne 0,31% à 67,39 dollars.

Les contrats à terme sur le blé à Chicago ont bondi lundi, les tempêtes de vent dans les régions céréalières américaines ayant fait craindre des dommages aux cultures et les négociants espérant que la réduction des exportations russes pourrait générer une plus grande demande pour les approvisionnements américains, selon les analystes. Les cours du soja ont baissé en raison de chiffres de production inférieurs aux prévisions, tandis que les cours du maïs ont légèrement augmenté.

Ce matin en Asie

Le Hang Seng était en hausse de 2% dans les échanges du matin et son gain de 23% depuis le début de l’année est le plus important de tous les grands marchés financiers. Les actions de la Chine continentale ont enregistré des gains plus modestes, tandis que l’indice MSCI Asie-Pacifique a augmenté de 1% avec les marchés de Séoul, Sydney et Taipei également en hausse. Le Nikkei a rebondi de 1,5%.