Dans le doute ne bouge pas

La Réserve fédérale (Fed) américaine, qui a sans surprise laissé ses taux inchangés mercredi, a évoqué un surcroît d'"incertitude" et dégradé ses prévisions pour la première économie mondiale deux mois après le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

A l’issue de deux jours de réunion, la communication de la Fed montre que ses responsables sont moins confiants dans la santé de l’économie américaine. Selon la première actualisation de leurs prévisions depuis décembre, ils anticipent une croissance du produit intérieur brut (PIB) bien moins soutenue, à +1,7% à la fin de l’année (contre 2,1% prévu auparavant). Ils prévoient aussi une accélération de l’inflation à 2,7% (contre 2,5% en décembre).

En Europe quelques prises de bénéfices

À Paris, le CAC 40 a fini sur un gain de 0,70% à 8.171,47 points. Le Footsie britannique a grignoté 0,02%. Le Dax allemand, plombé par des prises de bénéfice dans les valeurs de la défense, a reflué de 0,34%. L’indice avait par ailleurs inscrit un record la veille, à 23.476,01 points. L’indice EuroStoxx 50 a gagné 0,46% et le FTSEurofirst 300 0,28%. Le Stoxx 600 est monté de 0,26%, tiré essentiellement par le compartiment de l’énergie (+1,53%), dans un contexte de risque géopolitique. Les groupes de défense Renk Group, Rheinmetall et Hensoldt ont perdu de 4,53% et 9,31% sur des prises de bénéfice au lendemain du feu vert du Bundestag à une réforme du frein à l’endettement qui devrait soutenir les dépenses militaires du pays. L’inflation en zone euro est ressortie à 2,3% sur un an en février, un rythme un peu inférieur à la première estimation, montrent les données définitives publiées par Eurostat. Le rendement des obligations d’Etat allemandes à dix ans a fini en repli d’environ deux points de base (pb), à 2,798%, après avoir atteint en séance un plus bas de deux semaines, à 2,748%. Il avait grimpé à 2,938% la semaine dernière, son plus haut niveau depuis octobre 2023. L’attention des investisseurs se porte sur la Fed et les droits de douane américains. En Suisse, le SMI a terminé en repli de 0,16%. Les poids lourds Roche (-1,0%), Nestlé (-0,8%) et Novartis (-0,2%) ont pesé sur l’indice tout comme UBS (-1,6%) qui a terminé lanterne rouge.

Rebond aux Etats-Unis

Le Dow Jones a gagné 0,92%, l’indice Nasdaq a avancé de 1,41% et l’indice élargi S&P 500 a pris 1,08%. Le constructeur aéronautique Boeing a bondi (+6,84%) après les commentaires de son directeur financier. Brian West a assuré que l’entreprise était peu exposée à l’instauration de tarifs douaniers par le président Trump, précisant que ses approvisionnements provenaient majoritairement des Etats-Unis. Tesla a été recherché (+4,68%), après que l’agence Bloomberg a annoncé une première étape dans le développement de ses robotaxis en Californie où l’entreprise a reçu une première autorisation pour transporter des passagers. Le rendement du 10 ans s’est détendu à 4,24% contre 4,28% la veille.

Ce matin en Asie

Au Japon, les marchés étaient fermés pour cause de vacances, mais les contrats à terme sur le Nikkei ont progressé de 0,2%. En Chine, l’indice CSI300 a perdu 0,66%, tandis que l’indice composite de Shanghai a baissé de 0,46%. L’indice Hang Seng de Hong Kong a chuté de 1,5%.

Le dollar était plus faible ce matin et a perdu 0,27% par rapport au yen, à 148,25, tandis que l’euro s’est stabilisé à 1,0908 dollar, son plus haut niveau depuis cinq mois. La livre sterling a atteint un sommet de quatre mois à 1,3015$ en début de séance, avant la décision de la Banque d’Angleterre plus tard dans la journée, où l’on s’attend à ce qu’elle maintienne ses taux d’intérêt.

L’or au comptant a peu changé à 3’048,37$ l’once après avoir atteint un sommet historique de 3’055,96$ plus tôt dans la session.

Le prix du cuivre sur le London Metals Exchange a atteint son plus haut niveau depuis plus de cinq mois jeudi, les marchés étant attentifs à d’éventuels droits de douane américains sur le cuivre. Le prix du nickel a été le moins performant du secteur des métaux de base et a baissé de 1,9%, les inquiétudes concernant l’offre ayant été atténuées par les nouvelles selon lesquelles le principal complexe de traitement du nickel en Indonésie n’a pas été affecté par les récentes inondations.

Les contrats à terme sur le blé à Chicago ont augmenté, récupérant les pertes de la session précédente, le dollar ayant réduit ses gains et le ralentissement des expéditions de céréales de la part du principal fournisseur, la Russie, ayant soulevé des inquiétudes sur les approvisionnements. Le soja a augmenté pour la première fois en trois séances, tandis que le maïs a progressé pour la deuxième journée consécutive.

Les prix du pétrole ont augmenté dans les premiers échanges jeudi sur la base d’une baisse des stocks de carburant aux États-Unis et d’une augmentation des tensions au Moyen-Orient. Le Brent a gagné 40 cents, soit 0,57%, à 71,18 dollars le baril, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) a gagné 34 cents, soit 0,51%, à 67,50 dollars.

Que serait une journée sans Trump?

Aujourd’hui, le président Donald Trump devrait signer un décret qui facilitera le démantèlement du ministère américain de l’éducation, faisant ainsi un pas vers la réalisation d’une promesse de campagne. Selon une information, le décret vise également à garantir que, tout au long du processus, il n’y aura pas d’interruption dans la fourniture des services, des programmes et des avantages dont les Américains dépendent. M. Trump demandera à sa secrétaire à l’éducation, Linda McMahon, récemment confirmée, de prendre toutes les mesures nécessaires pour préparer la fermeture du ministère de l’éducation et le transfert de ses compétences aux États. Le décret stipule également que tout programme ou activité recevant des fonds restants du ministère de l’éducation ne doit pas promouvoir la diversité, l’équité et l’inclusion (DEI) ou l’idéologie du genre.