Voilà, nous y sommes. Biden se fait jeter dehors de la Maison Blanche aujourd’hui et dès demain l’ami Donald va occuper les lieux pour nous faire un show dont il a le secret. Pour être franc, il n’y a aucune certitude sur le fait qu’il va faire mieux ou moins bien que Biden. Ce que l’on sait pour sûr, c’est que l’on va s’amuser beaucoup plus. Il suffit de se souvenir de ce que Trump a fait durant son mandant précédent, pour savoir que l’on ne va pas s’ennuyer.

Le jour de Martin

Aujourd’hui, jour de l’investiture de Donald Trump, les marchés sont fermés pour cause de Martin Luther King Day et on ne va pas s’éterniser sur le marché il n’y pas grand-chose à dire et c’est demain que ça va commencer. Et ça va commencer pour de vrai avec l’arrivée de Trump au pouvoir. On l’aura attendu pendant presque trois mois et on s’attend que tout change. Là aussi, on ne va pas revenir dessus, puisque on sait tous qu’il va déréguler, baisser les impôts, forer pour inonder le marché de pétrole pour faire baisser les prix, faire exploser les cryptomonnaies avec un fonds stratégique et j’en passe et des meilleurs. Trump a déjà commencé à faire monter la mayonnaise avec la mise sur le marché de son « meme coin » perso, qui a fait les choux gras des amateurs de cryptos et qui a permis à certains de ne plus jamais travailler de leur vie.

Fight, Fight, Fight…

Le matin du 18 janvier 2025, le monde s’est réveillé avec une surprise délirante ; un événement sans précédent dans l’histoire des crypto-monnaies qui a le potentiel de perturber complètement le secteur financier traditionnel. Le président élu des États-Unis – comme on dit – quelques jours avant son investiture a lancé le « meme coin Official Trump » ($TRUMP) juste pour ses fans. – autant vous dire qu’il a déjà commencé à mettre le feu et que l’on attend la suite avec impatience. L’ « Official Trump », basé sur Solana, a connu une explosion monstrueuse et s’échange actuellement à 69$ avec une capitalisation boursière qui dépasse les 10 milliards – j’avoue que ça n’est pas très clair, vu que ça change tout le temps et très vite.

La Trump Memecoin représente un portrait de Donald Trump saignant de l’oreille droite, serrant le poing et criant « fight, fight, fight ». Cette image a été prise le 13 juillet 2024, alors qu’il faisait face à une tentative d’assassinat. C’est – soi-disant- un hommage à l’esprit combatif du président des États-Unis. Bref, le ton est donné et ça laisse imaginer ce que Trump et son équipe peuvent avoir dans leurs cartons pour ces prochains temps. La semaine commencera donc demain pour de vrai et attendant, l’Amérique entière va s’asseoir devant sa télé pour regarder Donald Trump prêter serment et changer le monde. C’est en tous les cas ce qui est prévu.

Adieu, Oncle Joe

Mais avant toute chose, il faudra se souvenir que Joe Biden est arrivé à la Maison-Blanche en janvier 2021, après une campagne marquée par une promesse centrale : restaurer l’unité d’un pays fracturé et redonner de l’élan à une économie secouée par la pandémie. Spoiler Alerte : en quatre ans il n’a pas réussi – Quatre ans plus tard, son bilan est un mélange contrasté de réussites économiques si l’on en croit les chiffres, de combats sociaux et de tensions géopolitiques. Alors que l’ombre de Donald Trump a plané au-dessus du paysage politique durant ces 12 derniers mois, ceux qui viennent ensuite s’annoncent riches en rebondissements pour les marchés et l’économie mondiale. C’est une quasi-certitude.

Le mot inflation

L’une des priorités immédiates de Joe Biden a été de stabiliser une économie gravement affectée par la crise du COVID-19. Son plan de relance massif de 1’900 milliards a permis d’injecter de l’argent chez les privés, mais aussi les entreprises et les collectivités locales. Résultat : une reprise rapide de la croissance dès 2021, un taux de chômage ramené à 4.1% et des marchés actions qui terminent au plus haut de tous les temps ou presque. Enfin, surtout en Allemagne.

Mais tout n’a pas été rose. L’injection massive de liquidités a contribué à une inflation galopante, atteignant des sommets que l’on n’avait plus vus depuis 40 ans. Malgré des efforts pour maîtriser les prix, notamment par le biais de la Réserve fédérale et une stratégie énergétique complexe, la flambée des coûts de l’énergie et des biens de consommation a frappé les ménages. La lutte contre l’inflation a monopolisé la fin de son mandat, avec des hausses de taux d’intérêt agressives pesant sur l’économie.

Écologie

Joe Biden s’est également démarqué par sa volonté de positionner les États-Unis en leader de la transition énergétique. Son Inflation Reduction Act a marqué un tournant, en allouant des centaines de milliards de dollars pour favoriser l’énergie verte et stimuler l’industrie américaine. Mais ce virage écologique a suscité des critiques, notamment chez les républicains, qui y voient un poids supplémentaire pour les entreprises et une source de tensions avec les alliés européens, eux aussi en quête de compétitivité. Sur le plan social, Biden a poussé des réformes importantes, notamment sur l’accès à la santé et l’égalité des chances. Cependant, il a dû composer avec un Congrès divisé, freinant certaines initiatives emblématiques, comme l’extension des droits des travailleurs ou les réformes fiscales. Et si l’on se concentre uniquement sur les réussites de Biden, on peut s’attendre à que Trump démonte à peu près tout, un peu à l’image de ce que Biden a fait en arrivant à la présidence.

Une politique étrangère sous pression

Sur la scène internationale, Biden a cherché à restaurer le rôle des États-Unis comme leader mondial – spoiler alerte encore : ça n’a pas fonctionné. Le retrait chaotique d’Afghanistan a bien aidé à ternir cette ambition, apparaissant comme un échec logistique et stratégique. Face à la guerre en Ukraine, Biden a adopté une posture ferme, fournissant un soutien militaire et financier massif à Kiev, mais non sans critiques sur l’impact de cette aide sur les finances publiques américaines. Enfin, la relation avec la Chine a continué de se détériorer. Entre guerre commerciale, tensions sur Taïwan et restrictions sur les technologies, Biden a maintenu une ligne dure, renforçant une rivalité qui façonne désormais l’économie mondiale.

Rupture

Alors que Joe Biden boucle son mandat et sa carrière politique – pour ne pas dire plus, le retour de Trump à la présidence crée de l’incertitude sur les marchés et dans les cercles diplomatiques. Le style clivant de Trump, ses politiques protectionnistes et ses réformes radicales, notamment sur la fiscalité et le commerce international, promettent un virage net. Les investisseurs peuvent s’attendre à des baisses d’impôts massives pour les entreprises, un focus renouvelé sur l’indépendance énergétique (avec un probable retour du pétrole de schiste) et la fameuse politique « drill, baby drill » ainsi qu’une politique économique favorisant les secteurs traditionnels comme l’industrie et les énergies fossiles. Cependant, ses relations tendues avec la Chine et son penchant pour des décisions imprévisibles pourraient également raviver la volatilité sur les marchés.

Et maintenant ?

Les quatre ans de Biden ont été marqués par des efforts pour stabiliser l’économie et renforcer la place des États-Unis sur la scène mondiale, mais les défis restent immenses : endettement croissant, fracture sociale et géopolitique sous tension. Avec Trump qui reprend les rênes, un nouvel ordre économique pourrait émerger, avec des conséquences potentiellement spectaculaires pour les marchés et les grandes orientations des politiques publiques.

Les jours à venir s’annoncent cruciaux. Une chose est sûre ; l’Amérique continuera d’être un acteur clé pour l’économie mondiale, avec des décisions qui façonneront non seulement Wall Street, mais aussi la vie de milliards de personnes à travers le globe. On se réjouit déjà d’être demain pour voir que Donald Trump nous réserve et aussi ce qu’Elon Musk nous réserve. Ça n’est pas l’été qui sera chaud, mais plutôt la fin de l’hiver.

Les chiffres du trimestre

Pour le reste, cette semaine nous allons parler chiffres économiques – même si ça n’est pas la plus grosse semaine de l’année, mais c’est surtout les publications trimestrielles qui feront parler d’elles. Après les chiffres explosifs du secteur bancaire, on s’attend à du lourd et du spectaculaire avec ce qui arrive. Netflix sera de sortie, mais aussi Texas Instruments et le luxe qui va continuer à faire parler de lui – LVMH publiera le 23 janvier.

Pour faire simple, ce lundi sera concentré sur l’investiture de Trump et l’avenir des USA et ensuite, les marchés vont reprendre leurs droits en marchant sur des œufs en fonction de ce que Trump va annoncer. Une chose indispensable que vous allez devoir faire, si ça n’est pas encore fait ; c’est vous abonner au compte du Président Américain, durant les quatre prochaines années ça sera sûrement plus utile qu’un abonnement à Bloomberg.

Passez une belle journée et un très bon lundi – bonne investiture – pour ceux que ça intéresse, je serai sur BFM Business à 11 heures dans l’émission de Lorraine Goumot, « Tout pour investir » et je vous retrouve demain matin dès que je suis de retour de Paris pour une nouvelle chronique boursière et pour parler Trump, Trump et Trump encore. Soyez forts, bon début de semaine et bon début de mandat !

À demain

Thomas Veillet
Investir.ch