A l’approche des fêtes, les nouvelles se font plus rares et les gestionnaires équilibrent leurs portefeuilles pour la fin d’année. La Chine semble se réveiller et Trump se rappelle régulièrement aux bons souvenirs de ses «partenaires». En Europe, les économistes attendent la BCE et aussi notre chère BNS.
Petit panda cherche à grandir à nouveau
Lundi, les principaux dirigeants chinois ont annoncé un nouveau cycle de soutien économique pour l’année prochaine en utilisant leur langage le plus direct sur la relance depuis des années, alors que Pékin se prépare à une guerre commerciale lorsque Donald Trump entrera en fonction.
Le Politburo du président Xi Jinping s’est engagé à adopter une politique monétaire «modérément souple» en 2025, ce qui laisse présager de nouvelles baisses de taux et l’abandon d’une stratégie «prudente» qui dure depuis 14 ans, revenant ainsi à l’orientation politique qui a défini le monde après la crise financière mondiale jusqu’en 2010.
Les 24 membres de l’organe ont également promis une politique budgétaire «plus proactive» lors de leur réunion mensuelle, ce qui laisse présager que Pékin augmentera le déficit budgétaire de 3% lors de la session parlementaire annuelle en mars. Cela ouvrirait la voie à une augmentation des emprunts du gouvernement central pour soutenir l’économie chancelante. La réunion de décembre du Politburo «a donné le ton le plus agressif en matière de relance depuis une décennie», ont écrit les économistes de Morgan Stanley, dont Robin Xing, dans une note de recherche, ajoutant que «si le ton est très positif, la mise en œuvre reste incertaine». Bien que les lectures du Politburo ne révèlent jamais d’objectifs économiques chiffrés, les déclarations formulées en termes vagues donnent des indices importants sur la politique future. La réunion de décembre définit l’ordre du jour de la Conférence centrale sur le travail économique, qui fixe les priorités, telles que l’objectif de croissance annuelle. Cette réunion doit débuter aujourd’hui.
Selon Lisheng Wang, analyste de Goldman China l’assouplissement budgétaire fera le gros du travail pour stabiliser la croissance, mais la composition de cet assouplissement sera probablement très différente des cycles passés, avec une plus grande attention portée à la consommation, à la fabrication de haute technologie et à la limitation des risques plutôt qu’aux investissements traditionnels dans l’infrastructure et l’immobilier. Il ajoute que lors de ses récents voyages de marketing en Chine, les investisseurs onshore s’attendent généralement à ce que l’objectif de croissance pour 2025 reste inchangé par rapport à cette année, à «environ 5%», afin de rétablir la confiance, et à ce que le déficit budgétaire officiel soit beaucoup plus élevé qu’en 2024.
Nous verrons si les titres chinois et les actions européennes du luxe rebondiront durablement ou si nous aurons juste vécu un effet d’annonce. Hier les indices européens du luxe ont cédé 1,55% alors qu’une statistique a montré que les exportations de la Chine ont ralenti en novembre et les importations décliné de manière inattendue. Mais tout n’est pas perdu comme le montre les attentes des spécialistes du pétrole. Les prix du pétrole ont légèrement augmenté mercredi, les acteurs du marché s’attendant à une augmentation de la demande en Chine l’année prochaine.
Pendant ce temps
Sur le front des banques centrales, il est acquis que la BCE baissera ses taux de 0,25 points. En ce qui concerne la BNS, si une baisse est aussi attendue, certains économistes semblent émettre l’hypothèse d’un retour a un taux d’intérêt négatif à plus long terme. A ce jour, les marchés attribuent 61% de chances à une baisse de taux d’un demi-point jeudi de la part de la Banque nationale suisse. Baisse des taux ne rime pas forcément avec bons résultats dans le secteur des actions. Les marchés boursiers européens ont clôturé en baisse mardi, le Stoxx Europe perdant 0,50%, le FTSE de Londres chutant de 0,86%, le CAC de France perdant 1,14% tandis que le DAX d’Allemagne est en hausse de 0,02%. Le SMI a clôturé en perdant 1,0%. Les trois poids lourds de la cote n’ont pas brillé avec le bon Roche qui perd 1,3%, alors que Nestlé et Novartis se replient respectivement de 1,5% et 0,7%. UBS (-2,1%) a terminé en queue de classement. Le gestionnaire d’actifs américain AllianceBernstein se prépare à poursuivre la Suisse en justice concernant la décision de réduire à néant les obligations dites AT1 de Credit Suisse lors de son sauvetage dans l’urgence croit savoir le Financial Times. Aux Etats-Unis, le Dow Jones a abandonné 0,35%, l’indice Nasdaq a cédé 0,25% et l’indice élargi S&P 500 a perdu 0,30%. La place américaine attend la publication, aujourd’hui, par le département du Travail de l’indice CPI des prix à la consommation pour le mois de novembre, guettant un possible rebond de l’inflation aux Etats-Unis. A signaler Oracle qui a terminé dans le rouge (-6,67%) à la suite de la publication lundi, après la clôture de Wall Street, de résultats trimestriels en deçà des attentes des analystes. Par contre, Alphabet a gagné du terrain (+5,32%) au lendemain de la présentation d’une nouvelle puce baptisée « Willow », une avancée majeure susceptible de rapprocher l’informatique quantique pratique de la réalité, selon le groupe.
Les attentes des politiques des banquiers centraux ont peu influé sur les changes. L’indice du dollar, qui mesure la monnaie par rapport au yen et à cinq autres devises, est resté stable à 106,36, après avoir atteint son plus haut niveau en une semaine de 106,63 lors de la session précédente. Pas de réaction des marchés obligataires mais le différentiel entre le rendement des Bunds allemands à dix ans (2,123%) et celui des OAT de même échéance (2,8800%) s’écarte légèrement cet après-midi, avec un ‘spread’ voisin de 76Pts points de base contre 88 points il y a 10 jours. Par contre, L’or au comptant était en hausse de 0,2% à 2 698,47 $ l’once et a atteint son plus haut niveau depuis le 25 novembre. Dans son sillage, l’argent au comptant a augmenté de 0,1%, le platine a gagné 0,5% et le palladium a augmenté de 0,7%.
Dans le secteur des « soft commodities », le rapport de l’USDA (Département de l’Agriculture des États-Unis) sur les estimations de l’offre et de la demande mondiales de produits agricoles pour le mois de décembre, publié mardi matin, contenait suffisamment de données favorables sur l’offre pour donner une impulsion notable aux prix du maïs et du blé. Les prix du maïs ont ouvert la voie, bondissant de 1,5%. Le blé a enregistré des gains variables, tandis que le soja a progressé d’environ 0,5% à la suite d’une large série d’achats techniques.
L’indice MSCI le plus large des actions de la région Asie-Pacifique est resté stable et celui du Japon a baissé de 0,4 %. Les actions de Hong Kong et de la Chine sont restées stables donc pas d’excitation particulière dans cette partie du monde.
Last but not least
Le CoinDesk Market Index, qui suit 126 actifs numériques, a chuté de 2,4% au cours des dernières 24 heures. Le bitcoin était en hausse de 0,2% à 96’561 dollars, selon les données de CoinMarketCap. L’Ethereum, le deuxième actif numérique en termes de valeur de marché, a chuté de 2,5% à 3’638 dollars.
Source : Reuters, zonebourse