Malgré le vent froid soufflant sur les marchés, ceux-ci se comportent relativement bien considérant ce qui se passe en Ukraine mais aussi au Proche-Orient.

Selon Kiev, Moscou a tiré jeudi pour la première fois depuis l’invasion de l’Ukraine un missile balistique intercontinental à longue portée, en représailles à l’usage par l’armée ukrainienne de missiles américains de longue portée. Nous entrons donc dans une nouvelle phase de ce conflit.

Les marchés européens des actions se sont relativement bien comportés avec le CAC 40 en hausse de 0,21%, le Footsie britannique qui gagne 0,79% et le Dax allemand qui progresse de 0,75%. A signaler en Allemagne Volkswagen en baisse de 0,64% alors qu’une grève dans les usines allemandes du constructeur se profile si un accord salarial n’est pas trouvé sous dix jours. En Suisse, le SMI a terminé sur un gain de 0,45%. Roche (+0,8%) a profité du feu vert de Swissmedic pour l’administration sous-cutanée d’Ocrevus utilisé dans le traitement de la sclérose en plaque. L’autre géant de la pharma, Novartis (+0,6%) a revu son objectif de moyen terme (croissance de 6% pour 2023-2028 au lieu de 5%) à l’occasion de sa journée des investisseurs.

À Wall Street, le S&P 500 et le Dow Jones Industrial Average ont été soutenus par les secteurs de l’énergie, de l’industrie et de la consommation de base. Les valeurs des services de communication ont été le principal frein au Nasdaq, en raison des pertes subies par Alphabet, qui a reculé d’environ 4,7%. Les procureurs américains ont fait valoir mercredi qu’Alphabet devait se défaire de son populaire navigateur Chrome pour mettre fin au monopole de Google dans le domaine de la recherche. Le Dow Jones a augmenté de 0,84%, le S&P 500 a gagné 0,24% et le Nasdaq Composite a baissé de 0,40%. Les actions de la plus grande entreprise de Wall Street, Nvidia, ont augmenté de 0,5% après avoir vacillé à la suite de la publication de ses résultats mercredi. Amazon a chuté de 2,2% après la publication d’un rapport indiquant qu’elle devra probablement faire face à une enquête de l’UE l’année prochaine pour savoir si elle favorise les produits de sa propre marque sur sa place de marché en ligne. Les actions du fabricant de machines Deere ont gagné 8% après avoir annoncé un bénéfice positif pour le quatrième trimestre, tandis que la société d’intelligence artificielle Snowflake a bondi de 32,7% après avoir revu à la hausse ses prévisions de recettes annuelles pour ses produits.

Le président de la Réserve fédérale de Chicago a réitéré jeudi son soutien à de nouvelles baisses des taux d’intérêt américains et son ouverture à un ralentissement de ces baisses. Les marchés évaluent à 55,9% la probabilité d’une réduction de 25 points de base lors de la réunion de décembre de la Fed, selon l’outil Fedwatch du CME. Il est vrai que les chiffres publiés jeudi n’étaient pas exceptionnels. L’indice des indicateurs avancés, censé préfigurer l’évolution de l’activité économique aux Etats-Unis, est ressorti en baisse un peu plus marquée que prévu en octobre (-0,4% à 99,5), a annoncé jeudi le Conference Board, qui y voit notamment l’effet des récents ouragans. Les indices des nouvelles commandes et des livraisons ont également baissé mais sont restés positifs, perdant respectivement cinq points à +8,9 et trois points à +4,5, tandis que celui de l’emploi est repassé en territoire positif, à +8,6. Les investisseurs surveilleront les données sur le sentiment des consommateurs américains (final), attendues à 0300 GMT, ainsi que les remarques du gouverneur de la Fed, Michelle Bowman, pour plus d’indices sur les perspectives de réduction des taux d’intérêt. Les T-Bonds se sont dégradés de +1,2Pts vers 4,4210% et le ‘2 ans’ se tend de +3,5Pts vers 4,3420%.

Dans le secteur obligataire européen, les rendements des obligations souveraines allemandes ont légèrement baissé et le spread avec la France s’est élargi, les marchés évaluant les tensions géopolitiques en cours. Le rendement du Bund allemand à dix ans a perdu en clôture trois points de base (pb), à 2,313%, et celui du deux ans a reculé de 2,2 pb, à 2,103%. L’écart entre les rendements français et allemands, un indicateur de la prime exigée par les investisseurs pour détenir la dette française, s’est élargi de quatre pb, à 78,8 pb, après avoir atteint 70,9 pb la semaine dernière, son plus bas niveau depuis le 31 octobre. Le rendement de l’OAT à dix ans a fini stable, à 3,101%.

Dans celui des changes, l’indice dollar prend 0,28% face à un panier de devises de référence, à 106,92 points, non loin du sommet d’un an atteint la semaine dernière, à 107,07. L’euro cède 0,49% à 1,0491 dollar et la livre sterling 0,36%, à 1,2604 dollar.

Quid des matières premières et de l’or

Le marché pétrolier est soutenu par les craintes d’une aggravation des tensions entre la Russie et l’Ukraine, reléguant au second plan l’impact d’une augmentation plus importante que prévu des stocks de brut américains. Le Brent progresse de 1,40% à 73,84 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) avance de 1,53% à 69,80 dollars.

Les prix des céréales se sont progressivement érodés tout au long de la séance de jeudi, à la suite d’une série de ventes techniques, les opérateurs restant concentrés sur le potentiel de production de l’Amérique du Sud et semblant un peu moins inquiets qu’en début de semaine de ce qui se passe dans la région de la mer Noire. Les prix du maïs ont baissé de 0,75% et ceux du soja d’environ 1%. Les pertes sur le blé ont été variables, comprises pour la plupart entre 0,75% et 1,25%.

Le cuivre LME a baissé de 0,65% et le plomb LME de 0,56%, tandis que l’aluminium LME a augmenté de 0,11% et le zinc LME de 0,91%.

L’or au comptant a augmenté de 0,7% à 2 688,70 $ l’once. La guerre en Ukraine pousse à nouveau les investisseurs vers le métal jaune. Le lingot a augmenté de près de 5% pour la semaine jusqu’à présent, sa meilleure semaine depuis le début d’octobre 2023. L’argent au comptant a augmenté de 0,6% pour atteindre 30,97 dollars l’once, le platine a augmenté de 0,6 % pour atteindre 966,14 dollars et le palladium a augmenté de 1,1% pour atteindre 1’040,58 dollars.

Ce matin en Asie

L’indice de référence japonais Nikkei 225 a augmenté de 1% après que les données sur l’inflation aient ralenti à 2,3% en octobre, contre 2,5% le mois précédent, atteignant ainsi son niveau le plus bas depuis janvier. Ces chiffres seront l’un des principaux sujets abordés lors de la réunion de politique monétaire de la Banque du Japon en décembre, au cours de laquelle certains investisseurs anticipent une augmentation du taux directeur à court terme de 0,25% à 0,5%. L’indice australien S&P/ASX 200 a augmenté de 1%. Le Kospi sud-coréen a progressé de 1,2%. Le Hang Seng de Hong Kong a perdu moins de 0,1%, tandis que le Shanghai Composite a chuté de 0,4%.

Le bitcoin s’échangeait à 98’925,87 dollars. Le bitcoin a bénéficié d’un coup de pouce après que Gary Gensler, le président de la Securities and Exchange Commission, a annoncé jeudi qu’il quitterait ses fonctions en janvier. M. Gensler a fait pression pour que les investisseurs en crypto-monnaies soient mieux protégés. L’effet Trump sur le secteur des cryptos continue.

Sources : Zonebourse, Reuters, news.metal.com, farmprogress.com

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