Ralentissement économique donc baisse des taux?

Aux Etats-Unis, le «Beige Book» de la Fed a renforcé les attentes d'autres baisses de taux et en Europe la plupart des responsables de la BCE pense que les taux pourraient encore baisser cette année. Affaire à suivre.

Les données économiques ne sont, pour l’instant, guère encourageantes et affectent les taux

En repli à 47,3 ce mois-ci après 48,6 en septembre, l’indice PMI flash composite HCOB de l’activité globale en France s’est établi sous la barre du 50 du sans changement pour un deuxième mois consécutif en octobre. L’indice flash PMI composite HCOB de l’activité globale dans la zone euro s’est inscrit à 49,7 en octobre, un niveau très proche de celui enregistré en septembre (49,6), suggérant ainsi une très légère baisse de l’activité globale de la région pour un deuxième mois consécutif. Les rendements en zone euro ont terminé en repli, de nouveaux éléments confirmant le ralentissement de l’activité, ce qui pourrait inciter la BCE à assouplir ses taux plus vite que prévu. Le rendement du dix ans allemand a perdu 5,9 pb à 2,254%, celui du taux à deux ans a cédé 3,9 pb à 2,098%. Le rendement des OAT a baissé de 4 pb à 2,99%. Plus au Sud les BTP se détendent de -5,2Pts vers 3,47% et les Bonos espagnols de -5,5Pts vers 2,945%. Outre-Manche, les Gilts se singularisent une nouvelle fois en évoluant totalement à contre-courant des T-Bonds US ou des OAT, avec une nette tension de +7,5Pts vers 4,275%.

La croissance économique aux Etats-Unis s’est affaiblie en septembre dans un climat d’incertitudes pour les ménages et les entreprises avant l’élection présidentielle, selon l’enquête de la Réserve fédérale (Fed) de Chicago publiée jeudi. L’indice CFNAI s’est inscrit à -0,28 en septembre, après -0,01 en août, soit sous le seuil de 0 qui signale une croissance économique conforme à la moyenne historique. Les inscriptions au chômage ont de leur côté reculé de 15’000 la semaine dernière, alors que les économistes anticipaient une légère hausse, et les ventes de logements neufs ont rebondi en septembre à leur plus haut niveau en près d’un an et demi. Pour l’heure, le scénario d’une baisse des taux de 25 points de base (0,25 point de pourcentage) de la banque centrale américaine en novembre reste largement majoritaire, selon l’outil FedWatch de CME Group. Le taux de l’emprunt du Trésor américain à dix ans a baissé de 3 points de base, à 4,209%. Le taux du deux ans a perdu un point de base, à 4,081%.

Les marchés étaient plutôt orientés à la hausse mais l’arbre cache la forêt

À Paris, le CAC 40 a progressé de 0,11% à 7.505,86 points, tandis que le Dax allemand s’est hissé de 0,39% et le Footsie britannique s’est renforcé de 0,13%. L’indice EuroStoxx 50 a terminé la séance sur une hausse de 0,3%, tandis que le FTSEurofirst 300 inscrivait un gain de 0,09% et que le Stoxx 600 prenait 0,06%. Le secteur du luxe progresse après les bons résultats d’Hermès publiés jeudi. Le titre a pris 1,1%, tandis que LVMH a avancé de 2,5%. Kering s’est aussi affiché en hausse de 2%, malgré l’avertissement de mercredi sur son bénéfice opérationnel courant pour 2024 qui pourrait être presque divisé par deux en raison de la faiblesse de la demande en Chine. Renault (+4,7%) s’est distingué jeudi de la concurrence en confirmant ses objectifs 2024 après un troisième trimestre marqué par un chiffre d’affaires supérieur aux attentes. Michelin a abaissé mercredi sa prévision de résultat annuel en raison d’un ralentissement plus prononcé que prévu du marché automobile au troisième trimestre, et a cédé 8,2%. Edenred s’est effondré de 14,6% après avoir annoncé jeudi une croissance de son chiffre d’affaires du troisième trimestre inférieure aux attentes, en raison de la détérioration de l’environnement économique, et prévenu d’un risque réglementaire en Italie qui pourrait affecter son Ebitda d’ici 2025. Barclays a pris 3,7%, le bénéfice de la banque britannique ayant progressé plus fortement que prévu, selon les chiffres publiés. En Suisse, le SMI a terminé en hausse de 0,21%.

Aux Etats-Unis, le Dow Jones a perdu 0,33%, l’indice Nasdaq a gagné 0,76% et le S&P 500 a progressé de 0,22%. Tesla (+22%) a annoncé mercredi soir une hausse inattendue de ses bénéfices au troisième trimestre, une première depuis l’adoption d’une politique de prix plus agressive pour relancer ses ventes qui a entamé sa rentabilité depuis le début de l’année. Le résultat net du constructeur de véhicules électriques a augmenté de 17% au trimestre écoulé, à 2,2 milliards de dollars, soutenu par une accélération des livraisons. UPS (+5,3%) a publié un chiffre d’affaires supérieur aux attentes pour la première fois depuis deux ans, porté par le dynamisme de son activité américaine. Le chiffre d’affaires a progressé de 5,6% au trimestre écoulé, à 22,25 milliards de dollars, battant ainsi le consensus FactSet (22,10 milliards de dollars) pour la première fois depuis huit trimestres. IBM (-6,2%) a dégagé un chiffre d’affaires en légère hausse au troisième trimestre, la forte demande liée à l’intelligence artificielle (IA) ayant compensé un environnement peu porteur dans le conseil aux entreprises. Le groupe a toutefois publié mercredi une perte nette de 330 millions de dollars au trimestre écoulé, contre un bénéfice de 1,7 milliard de dollars l’année passée. L’action Lam Research a gagné 5,1%. Le concurrent d’ASML dans la fabrication de machines lithographiques pour la fabrication de puces a publié des résultats supérieurs aux attentes, tirés par ses ventes en Chine.

Les matières premières offrent une image contrastée

Sur le marché du pétrole, les prix remontaient en début d’échanges asiatiques: le baril de Brent de la mer du Nord gagnait 0,53%, à 70,56 dollars. Son équivalent américain le West Texas Intermediate (WTI) progressait de 0,5% à 74,75 dollars. Les prix des céréales ont été principalement en hausse suite à une série de données solides sur les ventes à l’exportation de l’USDA, publiées plus tôt dans la journée de jeudi. Les prix du maïs et du blé ont progressé modérément, enregistrant des gains de l’ordre de 0,5 % à 0,75 %. Le soja n’a pas suivi, clôturant avec des résultats mitigés. Les contrats à terme de décembre sur la farine de soja ont baissé de 1,3 %, tandis que les contrats à terme de décembre sur l’huile de soja ont augmenté de près de 2,25 %. Le cuivre était en hausse de 0,63% à Londres alors que l’aluminium baissait de 0,63%. Sur le marché du pétrole, les prix remontaient en début d’échanges asiatiques: le baril de Brent de la mer du Nord gagnait 0,53%, à 70,56 dollars. Son équivalent américain le West Texas Intermediate progressait de 0,5% à 74,75 dollars.

L’or au comptant a glissé de 0,2% à 2 730,09 $ l’once. Les prix ont atteint un record de 2 758,37 $ mercredi et ont gagné 0,4% depuis le début de la semaine. Le palladium a reculé de 0,4% à 1 152,50 dollars, mais a progressé de 7% sur la semaine. Les États-Unis ont demandé aux alliés du Groupe des Sept d’envisager des sanctions contre le palladium et le titane russes, a rapporté Bloomberg News. L’argent au comptant a baissé de 0,3% à 33,62 $, après avoir atteint son plus haut niveau depuis 2012 en début de semaine. Le platine a perdu 0,7% à 1 019,45 dollars.

Ce matin en Asie

Dans le secteur des changes, le billet vert abandonnait 0,42% face à l’euro et 0,59% face au yen. La Bourse de Tokyo était en recul dans la matinée suite à un rebond du yen et avant les législatives, tandis que les places chinoises reprenaient de la vigueur en début de séance après une séance mitigée à New York la veille. Le Nikkei perdait 0,76% à 37.853,89 points et le Topix lâchait 0,89% à 2.612,22 points. A Hong Kong, l’indice Hang Seng gagnait 0,61% à 20.613,83 points peu après l’ouverture. Au même moment, l’indice composite de Shanghai grignotait 0,18% à 3.286,27 points tandis que celui de Shenzhen avançait de 0,77% à 1.953,84 points.

 

Excellent weekend et à lundi avec Thomas…