Petite lecture peu divertissante pour égayer les vacances scolaires.

En Suisse, la prévoyance vieillesse, invalidité et survivants repose sur trois piliers: la prévoyance étatique, la prévoyance professionnelle et la prévoyance privée. Tout bon citoyen helvétique pense le savoir mais…jetons un coup d’œil sur le calcul des rentes AVS selon le document de la Confédération.

«Le montant de la rente AVS dépend de la durée pendant laquelle l’assuré a cotisé à l’AVS ainsi que du montant de son revenu annuel moyen. L’assuré qui présente une durée de cotisation complète a droit à une rente complète. La durée de cotisation est complète si l’assuré a toujours été assujetti à l’AVS depuis son 20e anniversaire jusqu’à l’âge de référence et qu’il a rempli son obligation de cotiser. Il faut avoir cotisé 44 ans pour présenter une durée de cotisation complète.» Mais il faut aussi calculer le revenu moyen. «Le revenu annuel moyen est constitué avant tout par le revenu de l’activité lucrative. La somme des revenus est d’abord revalorisée selon l’évolution moyenne des salaires et des prix, puis divisée par le nombre d’années de cotisation. Si le revenu annuel moyen est inférieur ou égal à 14 700 francs, le montant de la rente complète est de 1’225 francs par mois ou de 14’700 francs par an. Il s’agit là de la rente minimale. S’il est de 88’200 francs ou davantage, le montant de la rente complète est de 2’450 francs par mois ou de 29’400 francs par an (montants pour 2024). Il s’agit là de la rente maximale.»

Il est relativement compliqué de savoir combien de retraités touchent la somme maximale mais ce que nous comprenons facilement c’est qu’il est compliqué de payer ses factures s’il n’y avait pas l’apport du deuxième pilier. « ‘L’objectif de la prévoyance professionnelle est de compléter les rentes AVS de manière à permettre aux assurés de conserver dans une large mesure leur niveau de vie antérieur. La prévoyance professionnelle est obligatoire pour les salariés qui gagnent au moins 22’050 francs par an auprès d’un employeur. Pour la partie obligatoire de la prévoyance professionnelle, la loi donne aux caisses de pension des prescriptions détaillées. Elle définit en particulier les prestations minimales auxquelles les assurés ont droit. Dans la partie surobligatoire, les caisses de pension ont une grande marge de manœuvre. Mais elles ne doivent en aucun cas descendre en dessous des prestations définies dans la loi pour l’assurance obligatoire. L’avoir de vieillesse, dans la prévoyance professionnelle obligatoire, ne peut être rémunéré à un taux inférieur au taux d’intérêt minimal fixé par le Conseil fédéral (1,25% en 2024). Dans la partie surobligatoire, les caisses de pension peuvent appliquer un autre taux.»

Comme un petit salaire cotisera peu à l’AVS, il en sera de même pour le deuxième pilier. Pour ce segment de la population les cantons apportent un soutien financier. Mais parlons des classes moyennes, ciment de la société. Elles ont le privilège de souscrire à un troisième pilier donc une partie des cotisations est exonérée d’impôt.

AVS LPP
Source : administration fédérale

Dans un monde parfait il y aurait une grande classe moyenne qui paierait des impôts et qui profiterait aussi d’une fiscalité attractive ce qui devrait aider à remplir les caisses de l’Etat qui jouerait son rôle de régulateur sociétal. Beaucoup de « si » donc image bien trop parfaite.

L’Etat a besoin d’argent

Vu l’importance de l’effort d’assainissement nécessaire pour que les exigences du frein à l’endettement soient respectées, le Conseil fédéral a chargé le groupe d’experts de proposer, en s’appuyant sur un réexamen approfondi des tâches et des subventions, les mesures portant sur les dépenses qui permettront d’alléger les finances d’au moins 3 milliards à partir de 2027 et d’au moins 4 milliards à partir de 2030. Les mesures d’allégement portant sur les dépenses que propose le groupe d’experts dépassent les besoins en matière d’assainissement formulés dans l’actuelle planification financière. La première concerne la suppression de l’allégement fiscal accordé sur les retraits en capital dans le cadre des 2e et 3e piliers. Ces retraits devraient être imposés de la même façon que les rentes. On éliminera ainsi l’incitation fiscale qui amène certaines personnes à retirer leur capital à des fins d’optimisation fiscale. Cette mesure générerait pour la Confédération 200 millions de recettes supplémentaires par an, au bas mot. Par ailleurs, le domaine de la TVA offre lui aussi un formidable potentiel de génération de recettes supplémentaires et d’amélioration de l’efficacité par la suppression des dérogations et l’uniformisation de la structure des taux de TVA.

Selon les journalistes, les avantages fiscaux du troisième pilier devraient fondre rapidement. Karin Keller-Sutter serait fortement intéressée à taxer davantage le retrait du troisième pilier.

En gros, la Confédération voudrait taxer davantage les retraits du troisième mais aussi du deuxième pilier et, pourquoi pas, baisser le rendement sur la part obligatoire du deuxième pilier (même si le peuple a dit non).

Conclusion

Il devient très difficile de prévoir sa prévoyance car les règles changent rapidement et donc le pouvoir d’achat aussi. Peut-être que le Conseil fédéral devrait se pencher sur certaines dépenses comme l’achat d’avions de combat qui coûteront certainement plus cher que prévu (je ne dis pas qu’il ne faut pas en acheter mais est-ce que e choix est judicieux?). Mais surtout chaque individu doit chercher une solution qui lui est propre et ne pas trop se reposer sur l’Etat.

Et que s’est-il passé dans les marchés?

En Europe, le temps est maussade. L’indice Stoxx Europe 600 a cédé 0,7%, à 521,5 points. A Paris, le CAC 40 et le SBF 120 ont perdu 1% chacun, de même que le DAX 40 à Francfort. Le FTSE 100 a lâché 0,5% à Londres. Les titres des matières prmières font face à une série de mauvaises nouvelles. Le gouvernement nigérian a bloqué la vente par la compagnie pétrolière et gazière britannique Shell de ses actifs pétroliers et gaziers à terre et en eaux peu profondes dans le delta du Niger, pour un montant de 2,4 milliards de dollars, a rapporté Reuters lundi, citant l’autorité de régulation du secteur amont du pays. Shell n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire de MT Newswires. Shell a également déclaré lundi qu’une fuite de pétrole provenant d’un pipeline terrestre dans son parc énergétique et chimique de Singapour s’était arrêtée. La société a déclaré avoir détecté des reflets de pétrole dans le canal d’eau entre les îles Bukom Besar et Kechil. La société minière britannique BHP Group fait face à un procès en responsabilité qui a débuté lundi au Royaume-Uni concernant l’effondrement du barrage de Mariana au Brésil. Les avocats représentant plus de 600’000 Brésiliens ont déclaré qu’un éventuel règlement au Brésil n’aurait pas d’incidence sur les procédures au Royaume-Uni.

En Suisse, le SMI a terminé en recul de 0,53%. Dans le camp des poids lourds, Nestlé (+0,1%) a soutenu l’indice. Coca-Cola va mettre fin au 31 décembre à un partenariat de plusieurs décennies avec Nestlé pour la distribution de son thé glacé Nestea en Espagne. Le géant veveysan de l’alimentaire assure que ce produit phare du groupe continuera d’être distribué dans la péninsule ibérique, malgré un apparent litige sur les droits de fabrication avec la société américaine. Roche (-0,03%) est resté pratiquement à l’équilibre. Il publie ses chiffres trimestriels et sur neuf mois mercredi. Les analystes attendent un chiffre d’affaires trimestriel de 14,9 milliards de francs et de 44,76 milliards sur neuf mois.

Aux Etats-Unis, le Dow Jones a abandonné 0,80%, l’indice Nasdaq a gagné 0,27% et l’indice élargi S&P 500 a lâché 0,18%. Parmi les secteurs, l’immobilier a connu la plus forte baisse, tandis que la technologie a été le seul secteur à gagner. Boeing a été la meilleure performance du Dow Jones et l’une des meilleures du S&P 500, avec une hausse de 3,3%. Le constructeur d’avions a conclu un nouvel accord de principe avec le syndicat International Association of Machinists and Aerospace Workers pour mettre fin à une grève, ont déclaré Boeing et le syndicat samedi.

Dans le marché de la dette, le rendement américain à 10 ans a augmenté de 9,9 points de base à 4,17% intraday, tandis que le taux à deux ans a augmenté de 6,6 points de base à 4,02%. Aucune chiffre à l’agenda dans l’Eurozone mais on assiste pourtant à un bond du rendement des OAT à 3,019%, les Bunds affichent 2,286%, les BTP italiens 3,511%, les ‘Bonos’ espagnols 2,993% et  Outre-Manche, les ‘Gilts’ se tendent de +12,5Pts vers 4,1810%.

Dans le secteur des matières premières, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en décembre, a gagné 1,68%, à 74,29 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain avec échéance en novembre a progressé de 1,94%, à 70,56 dollars. Les métaux souffrent de la hausse du dollar à l’image du cuivre qui perd 1,26%. Les prix des céréales ont commencé cette semaine avec des résultats majoritairement haussiers après qu’une série de ventes flash annoncées à l’USDA a déclenché une série d’achats techniques qui ont fait grimper les prix du maïs et du soja de plus de 1 % lundi. Le blé n’a pas suivi le mouvement, affichant des résultats légèrement mitigés au cours de la séance.

L’or a atteint lundi un nouveau record historique à plus de 2.740 dollars l’once, porté par le risque géopolitique, sur fond de crainte de représailles d’Israël sur l’Iran, après les récentes attaques de missiles de Téhéran sur son territoire.

Ce matin en Asie

La bourse japonaise est relativement inchangée. L’indice du dollar, qui mesure la monnaie américaine par rapport à six autres devises, se situait à 103,96 en Asie, après avoir atteint son plus haut niveau de 104,02 depuis le 1er août lundi. L’indice est en voie de gagner plus de 3% au cours du mois.

 

Sources : Zonebourse, ATS, Reuters, Administration fédérale