Le site de paris en ligne PredictIt a indiqué que les paris sur une victoire de M. Trump s'élevaient à 67 cents, contre 60 cents vendredi, et que ceux sur une victoire du président démocrate Joe Biden s'élevaient à 26 cents. La victoire de Trump serait un poids économique pour l’Europe.

Selon un article publié par Euronews, la élection potentielle de Donald Trump à la présidence des États-Unis constitue une menace importante pour l’économie de la zone euro, les économistes mettant en garde contre un possible coup de 150 milliards d’euros, soit l’équivalent d’environ 1% du produit intérieur brut de la région. Cet impact découle des répercussions commerciales négatives anticipées et de l’augmentation des dépenses de défense.

Les économistes James Moberly et Sven Jari Stehn de Goldman Sachs ont tiré la sonnette d’alarme quant à l’incertitude qui plane sur les politiques commerciales mondiales, établissant un parallèle avec la volatilité observée en 2018 et 2019. Ils affirment que la position commerciale agressive de Trump pourrait raviver ces incertitudes. Le rapport souligne que le secteur industriel allemand est plus vulnérable aux perturbations commerciales que d’autres grandes économies de la zone euro telles que la France. Après l’Allemagne, l’Italie et la Finlande devraient être respectivement les deuxième et troisième pays les plus touchés, en raison du poids relativement plus important de l’activité manufacturière dans leurs économies. Selon une étude d’Eurostat publiée en février 2024, l’Allemagne (157,7 milliards d’euros), l’Italie (67,3 milliards d’euros) et l’Irlande (51,6 milliards d’euros) étaient les trois plus grands exportateurs de l’Union européenne vers les États-Unis en 2023.

Une victoire de Trump serait également susceptible d’entraîner un regain de pressions en matière de défense et de sécurité pour l’Europe. Trump a toujours insisté pour que les membres de l’OTAN respectent leurs engagements en matière de dépenses de défense à hauteur de 2% du PIB. Actuellement, les membres de l’UE dépensent environ 1,75% de leur PIB pour la défense, ce qui nécessiterait une augmentation de 0,25% pour atteindre l’objectif.

En outre, Donald Trump a indiqué qu’il pourrait cesser l’aide militaire américaine à l’Ukraine, ce qui obligerait les pays européens à intervenir. Les États-Unis allouent actuellement environ 40 milliards d’euros par an (soit 0,25% du PIB de l’UE) au soutien de l’Ukraine. Par conséquent, le respect de l’exigence de 2% du PIB de l’OTAN en matière de dépenses de défense et la compensation de la réduction potentielle de l’aide militaire américaine pourraient coûter à l’UE 0,5% de PIB supplémentaire par an.

En conclusion, la réélection potentielle de Trump pourrait avoir des implications économiques considérables pour l’Europe, en exacerbant les incertitudes commerciales et en imposant de nouvelles charges financières et de défense au continent. Une fois de plus, l’Europe se retrouve dans la situation du ventre mou du monde dit  «développé». Et la Suisse n’échappe pas à la règle avec comme exemple le fait que les nouveaux avions F-35 seront livrés avec des moteurs obsolètes qu’il faudra remettre à niveau et Berne en payera les frais….comme avec le secret bancaire. (J’essaie de me rappeler où se situe notre pays alpin…en Europe ou aux Etats-Unis?).

Pendant ce temps

En Europe, les marchés boursiers perdent encore du terrain à cause principalement des secteurs du luxe et celui des ressources de bases. En cause Hugo Boss dont le management annonce une baisse de ses prévisions de ventes pour l’année. Kering, LVMH et Burberry suivent la mauvaise performance de Boss. Trump a frappé : les constructeurs et équipementiers automobiles européens, dont les exportations sont vitales pour leur croissance, ont souffert de la probabilité d’un retour de Donald Trump à la Maison Blanche qui pourrait mener une politique protectionniste: Porsche (-4,70%), Volvo Car (-2,71%), Mercedes-Benz (-1,41%), Forvia (-1,29%) et Valeo (-1,65%) ont été délaissés.

Dans notre beau pays alpin, le SMI recule. Richemont résiste à la deuxième vague de vente suit aux chiffres de croissance de la Chine. Le titre se traitait en hausse de 1%. Les analystes attendent jeudi prochain les résultats du 2ème trimestre de Novartis. En attendant le titre perdait 0,2% à la clôture.

Aux Etats-Unis, nouveau record pour le Dow Jones qui progresse de 1,9%. Il est suivi par le SP500 (10,6%) et le Nasdaq (+0,2%). Le département américain du Commerce a indiqué que les ventes au détail étaient restées inchangées en juin, ce qui a apaisé les craintes de voir la politique restrictive de la Réserve fédérale américaine (Fed) faire basculer l’économie américaine dans la récession. A noter la très bonne performance de Bank of America qui gagne 5,35% suite à l’annonce de très bons résultats trimestriels. Par contre l’action de Charles Schwab a plongé de 10,18% malgré des résultats en ligne avec les attentes.

En Asie ce matin, ‘indice MSCI le plus large des actions de l’Asie-Pacifique en dehors du Japon est resté stable et le Nikkei japonais a augmenté de 0,1 %. Par contre les marchés sud-coréen et taiwanais souffrent de l’effet Trump à l’image du le fabricant de puces TSMC qui a chuté de 2 % après que M. Trump a remis en question le soutien des États-Unis dans une interview accordée à Bloomberg Businessweek, déclarant que Taïwan devrait payer pour la protection des États-Unis.

Dans les marchés de la dette, belle séance en Europe avec avec -4,3Pts de base sur les Bunds à 2,427%, -3Pts sur les OAT à 3,082% et -4,5Pts sur les BTP italiens à 3.7060%. Aux Etats-Unis les rendements à dix ans sont restés stables à 4,175 % et les rendements à deux ans ont oscillé à 4,445 %.

La détente des taux propulse l’or. L’or au comptant était en hausse de 0,5% à 2 479,75 $ l’once après avoir atteint un record de 2’481,09 $ plus tôt dans la session. Parmi les autres métaux, l’argent au comptant a baissé de 0,3% à 31,29 dollars l’once, le platine s’est raffermi de 0,2% à 1’001,83 dollars et le palladium a gagné 0,4% à 962,69 dollars.

L’or noir a baissé avec les contrats à terme sur le pétrole Brent ont baissé de 13 cents à 83,60 dollars le baril et les contrats à terme sur le pétrole américain ont également baissé de 13 cents à 80,63 dollars le baril.

Les métaux industriels étaient tous à la hausse de 0,2% à 0,5% à l’exception de l’étain qui a baissé de 0,4%. Dans le secteur des céréales, le maïs le plus actif du Chicago Board of Trade était en hausse de 6 cents à 4,10-1/2 dollars le boisseau et le soja gagnait 4 cents à 10,44 dollars. Le blé de septembre le plus actif du CBOT a gagné 1/4 de cent à 532-3/4 dollars. Les données de l’USDA publiées lundi ont montré de bonnes notes pour l’état du blé de printemps et une progression constante de la récolte de blé d’hiver, mais l’Egypte et l’Algérie ont toutes deux lancé des appels d’offres pour l’importation de blé lundi dans ce que les négociants considèrent comme une réponse à la baisse des prix. Alors que la demande renouvelée a apporté un certain soutien, les offres dans l’appel d’offres de l’Égypte mardi ont mis en évidence des approvisionnements importants de blé russe à des prix compétitifs.

Last but not least

Donald Trump n’essaiera pas d’évincer le président de la Réserve fédérale Jerome Powell avant la fin du mandat du banquier central et envisagerait de nommer le PDG de JPMorgan Jamie Dimon au poste de secrétaire au Trésor s’il remportait l’élection du 5 novembre, a déclaré l’ancien président à Bloomberg dans une interview publiée mardi. JPMorgan a refusé de commenter les remarques de M. Trump. Le mandat de M. Powell en tant que président expire en 2026. Le siège de M. Powell au conseil des gouverneurs de la Fed expire en 2028. L’interview de M. Trump a été réalisée fin juin, selon Bloomberg.

 

Sources : Reuters, Euronews, Zonebourse