Search Generative Expérience (SGE), le moteur de recherche de Google LLC basé sur une intelligence artificielle conversationnelle de type génératif, a pour objectif d’améliorer notre expérience utilisateur.
De l’indexation des sites internet à la création de contenu propre, Google a considérablement évolué. Google n’est plus un simple moteur de recherche. Google devient un moteur de réponse.
D’ici quelques mois, comme certains américains si vous vous êtes inscrits sur la liste d’attente pour vivre «l’expérience» Search Generative, vous aurez le plaisir de converser avec Google. Comment est-ce possible? Grâce à vos sites web. Grâce à vos données. Grâce à vos contenus. Grâce à votre intelligence? En partie. Google a aussi sa part d’ingéniosité.
Se pose ainsi une question légitime: avez-vous donné votre autorisation à Google pour qu’il se nourrisse de vos contenus? Pas toujours. Actuellement, sauf à ce que vous vous soyez inscrit de manière volontaire auprès de Google Search Console, Google indexe votre site internet sans votre autorisation. Google utilise des robots d’exploration (crawlers) automatisés pour explorer les nouveaux contenus et pour indexer votre site internet.
Jusqu’à ce jour, vous acceptiez que Google indexe votre site sans votre accord pour une bonne raison: la publicité gratuite par le biais du référencement dit naturel.
Sauf qu’avec Search Generative Expérience (SGE), Google ne se satisfait plus d’explorer les contenus mais se les approprie pour apporter des réponses à son nom. En somme, Google pourrait utiliser vos données sans votre accord et sans plus aucune contrepartie.
De l’appropriation illégitime de données?
«Il n’en n’est rien», vous diront les juristes de Google LLC, «nous continuons à référencer vos sites internet» en plus de fournir des réponses aux utilisateurs.
Et pour cause, admettre la disparition du référencement naturel mettrait en danger Google. Sans référencement naturel, les entreprises devraient payer pour être référencées. Or, à défaut d’avoir d’autres canaux de marketing du même calibre que Google sur le marché, les entreprises seraient contraintes de payer Google pour être référencées. Les petites entreprises ne pourraient plus concurrencer les grandes entreprises, faute de moyens équivalents, ce même si leurs sites devaient être plus complets. En d’autres mots, la disparation du référencement naturel exacerberait les accusations d’abus de position dominante contre Google: le moteur de recherche serait en mesure de dicter les conditions aux utilisateurs et aux annonceurs sans crainte de perdre une part significative de ses «clients».
Google risque gros en supprimant le référencement naturel lorsque l’on sait que l’Europe considère qu’il a abusé de sa position dominante avec «Google Shopping» ou «AdSense». Pour l’heure, Google se contente de payer les amendes auxquelles il est condamné. Cela parce qu’il en a les moyens et reste encore ce jour le grand vainqueur de la révolution numérique des années nonantes avec son algorithme Pagerank.
Toutefois, Google est aujourd’hui précédé par des concurrents de taille, notamment OpenAI (Chatgpt) qui est pionnière en termes de révolution de la recherche. Google devra ainsi trouver la juste mesure. Google doit être assez concurrent pour maintenir sa position sur le marché tout en restant non indispensable pour les utilisateurs.
Quant à l’excellent référencement de votre site internet, ne vous y accrochez pas. Une nouvelle ère commence. La pertinence des mots-clés est en partie substituée par la qualité du contenu. Pour que Google vous fasse le plaisir de renvoyer « ses » propos à votre site internet, vous devrez développer du contenu détaillé. N’est-ce pas une évolution positive ? Oui, sauf à ce que Google devienne votre premier concurrent, en répondant à votre place, à son nom, avec votre contenu, et que les utilisateurs n’aient finalement plus conscience de votre existence.
Avocate en nouvelles technologies et cybersécurité, ROULET Avocats et Fondatrice de Code+.
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