Les Américains sont revenus au travail hier et on a pu reprendre les mêmes thématiques que d’habitude. On a un peu moins parlé des taux directeurs américains, mais on parle toujours autant de l’Intelligence Artificielle qui nous occupe au plus haut point. La France rebondissait enfin, même si cela ne semble pas encore gagné du tout et qu’en entendant les commentaires des politiques on se rend compte que les Français vont devoir choisir entre la peste, la peste ou le choléra, ce qui ne laisse pas des masses d’alternatives et qui laisse supposer que l’été sera chaud et pas seulement du côté de la météo. Et puis y avait la BNS…
L’Audio du 21 juin 2024
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Et ça baisse
Une fois n’est pas coutume, nous allons commencer par notre bonne vieille Banque Nationale Suisse. Hier le patron de ladite banque, qui est aussi connue pour être le plus gros Hedge Fund du monde, a donc baissé les taux de 0.25% pour la seconde fois consécutive et il semble plus qu’évident que lors de son prochain et dernier meeting en septembre, Thomas Jordan devrait encore une fois remettre le couvert. Les explications ou les justifications sont multiples et variées : inflation maitrisée à nouveau, dynamique économique discutable et renchérissement du Franc Suisse qui est une valeur refuge pour les Européens qui flippent en voyant arriver l’extrême-droite, la gauche bricolée ou même pire : les ruines du macronisme au pouvoir avec leurs égos surdimensionnés.
Le patron de la BNS a expliqué qu’il s’autorisait également à intervenir sur le marché des changes s’il l’estimait nécessaire. Le SMI a donc ouvert en hausse, puis est repassé en baisse avant de finir tout de même dans le vert de 0.42%. La nouvelle n’était pas ultra-surprenante, mais la BNS a montré une fois de plus qu’elle faisait ce qu’elle voulait quand elle voulait. Une autre banque centrale qui a parlé hier a également fait ce qu’elle voulait et ce que l’on attendait. La Banque d’Angleterre a donc laissé ses taux inchangés et continue de lutter contre une inflation qui fait encore des ravages dans certains secteurs de l’économie – surtout du côté des services. L’indice anglais terminait tout de même en hausse de 0.82%, même si l’on craignait un rebond inflationniste lié à la problématique de l’énergie.
En fin de journée on notera donc une belle séance dans le vert avec une mention spéciale pour le CAC40 qui retrouvait des couleurs et repassait au-dessus des 7’600, niveau qui semble un peu obsessionnel à Paris en ce moment. L’histoire ne s’arrête pas là, nous avons encore une semaine de campagne pathétique à subir avant d’avoir une première indication de la couleur de l’avenir. Même s’il semble clair que le RN devrait remporter le premier tour, on se demande ce que l’avenir va bien pouvoir nous réserver. Et bien malin qui pourrait le dire. Cependant, il y a une forte probabilité qu’aucune des trois solutions ne sera la bonne. Tout au mieux, il y en aura une « moins mauvaise ». Hier les banques, le luxe et l’énergie ont rebondit, mais le feuilleton n’est pas terminé.
L’intelligence artificielle en mode prise de profits
La séance à New York aura été volatile. Nous sommes passés d’une euphorie totale sur l’intelligence artificielle avant se retrouver dans une espèce de sell-off généralisé sur le secteur en constatant que « c’était quand même beaucoup monté et que demain c’était l’échéance des options ». LA FAMEUSE ÉCHÉANCE des options qu’on nous ressort tous les mois pour nous faire peur, un peu comme un enfant à qui on raconte l’histoire du croque-mitaine pour le forcer à manger. L’euphorie a commencé avec Musk qui annonçait que sa société xAI se lançait dans le développement d’un Super Computer avec des puces Nvidia à profusion et des collaborations avec DELL et SMCI. Ensuite, tout a terminé dans le rouge, comme si c’était la dernière bonne nouvelle de trop. Techniquement, pour ceux qui lisent les charts avec la théorie des Candlesticks, il y a de quoi avoir la trouille.
Mais ceci dit, ce qu’il y a de bien avec Nvidia, c’est que dès que ça baisse de 3.5%, vous avez la totalité des analystes ou des fans, qui débarquent sur le marché pour t’expliquer que c’est L’OPPORTUNITÉ d’une vie et que toute baisse sur l’action doit être mise à profit pour faire les emplettes. Après, on notera une forte augmentation des paris baissiers sur Nvidia et à l’aube de la LA FAMEUSE ÉCHÉANCE des options qui fait très très peur et bien, ça met très très fort le doute en nous. À court terme en tous les cas. Du coup, Nvidia s’est fait repasser devant par Microsoft en termes de capitalisation boursière et cette nouvelle était quand même celle qui excitait le plus le marché…
Mais il y a la macro quand même
Même si la techno était le sujet le plus chaud de la journée avec un SOX en baisse de 2.7% et des titres comme Micron qui se faisaient tirer dessus à balles réelles, on a tout de même un peu parlé Macroéconomie. Oui parce qu’hier il y avait les Jobless Claims. Et ces derniers étaient un peu plus fort que les attentes, ce qui semble assez positif pour nos attentes de baisses des taux – surtout quand on rajoute à cela le fait que les chiffres de l’immobilier et de la construction sont clairement en train de patiner dans le sable – il n’en fallait pas plus pour sentir le vent d’une baisse des taux en septembre. La réflexion était simple : l’emploi se tend et le consommateur est au plus mal (ou pas loin), la FED n’aura plus d’autre choix que d’agir.
Et puis Kashkari a parlé. Alors lui, je ne sais pas, mais il doit être hyper-actif parce que c’est au moins la troisième fois qu’il donne son avis cette semaine. Et puis alors ce coup-là, on s’en serait quand même bien passé. Oui, parce qu’il a dit que selon lui l’inflation pourrait mettre encore UNE à DEUX années avant de retrouver les 2% qui est l’objectif avoué de la FED. Nom de ZEUS ! Si je dois me taper encore deux ans de chroniques pour parler de l’inflation qui va retourner à 2% UN JOUR ! Je crois que je vais friser le burn-out ! Bref, ce genre de commentaires n’aident pas non plus les marchés à trouver leur voie. Et d’ailleurs, lorsque l’on voit la clôture des indices américains, avec le Dow Jones en hausse de 0.77%, le Nasdaq en BAISSE de 0.79% (si,si, c’est possible) et le S&P500 en recul de 0.25%, on voyait bien qu’il n’était pas simple de prendre une décision et que l’on faisait surtout de la rotation de secteur en attendant d’y voir plus clair. Plus clair comme la semaine prochaine APRÈS LA FAMEUSE ÉCHÉANCE des options et lorsque l’on connaîtra le PCE…
En Asie
Ce matin en Asie la Corée du Sud a tiré sur le Nord après la troisième tentative d’incursion depuis le début du mois. Ça n’a rien à voir avec les marchés financiers, mais je ne suis pas certain que nous ayons besoin d’une nouveauté dans le genre dans la région. Ce matin le Nikkei ne fait rien, l’Inde ne fait rien, le Hang Seng recule de 1.7% et la Chine de 0.35%. L’or est à 2’376$, le pétrole continue sa remontée spectaculaire, à l’heure actuelle il est à 81.23$, en hausse de près de 12% depuis le 4 juin. On va forcément commencer à en parler à un moment ou un autre – non, parce que l’autre jour on me disait que si le pétrole baissait c’était parce que l’activité économique était en chute libre. Alors elle fait quoi là, l’activité économique ??? Et pendant ce temps, le Bitcoin s’enfonce sous les 65’000$.
Dans les nouvelles du jour, c’est assez pauvre. Notons tout de même que la semaine prochaine il y aura un débat entre Trump et Biden et que ça commence à causer élections de plus en plus. On se réjouit de voir Biden se figer en plein débat ou de nous en faire une dont il a le secret. L’ex-Madame Bill Gates vient d’ailleurs d’offrir son soutien au Président grabataire et l’héritier de la Mellon Bank vient d’offrir 100 millions à Trump et Kennedy pour leurs campagnes. Rien à Biden. Dans un autre registre, il y a Gilead qui est proche de sortir un vaccin contre le HIV – vaccin qui serait efficace à 100%. La phase 3 doit encore être complétée, mais c’est un gros pas en avant. Et puis Starlink propose dorénavant un sac à dos qui vous permettra de vous connecter n’importe où dans le monde, même dans les endroits les plus reculés. On vit vraiment une époque formidable, le mec il part faire une randonnée loin de tout pour être au milieu de la nature et il se trimballe un sac à dos en plus pour se connecter et regarder des vidéos TikTok. Moi je vais mettre en vente un sac à dos équipé d’un brouilleur pour ne PAS POUVOIR se connecter là où il y a du réseau…
Les chiffres du jour
En ce qui concerne les chiffres du jour, nous aurons les PMI’s manufacturiers ainsi que ceux des services, en France, en Allemagne et aux USA. Aux USA, il y aura aussi les ventes de maisons existantes. Pour le moment, les futures sont en hausse de 0.14% et après cette correction massive sur le Nasdaq et surtout sur Nvidia, les intervenants se demandent si on achète avant le week-end ou seulement lundi. Entre deux, il y a une échéance d’options – au cas où je ne vous l’aurais pas dit – une échéance d’options qui représente quand même 5’500 milliards – je sais bien que ça ne veut plus dire grand-chose, mais c’est le prochain objectif de capitalisation boursière de Nvidia…
Pour le reste, je n’ai qu’un mot à dire : BON WEEK-END et à lundi !
Thomas Veillet
Investir.ch
“There is no point in being confident and having a small position.” George Soros