Tendance haussière pour les actions, mais à court terme une pause est souhaitable.
Le S&P 500 a facilement réintégré son couloir haussier avec une progression de 11% depuis le 27 octobre. A très court terme, les indices présentent une situation technique surachetée et les indicateurs de sentiment des investisseurs sont hauts. Une pause est probable, même souhaitable, mais nous pensons que le rallye devrait se poursuivre en décembre. La saisonnalité est favorable et les profits sont meilleurs qu’attendu. Le S&P 500 se trouve dans une zone de résistance entre 4’550 et 4’600. Une cassure à la hausse se traduirait par un bond vers les 4’800, et dans le cas contraire, l’indice pourrait revenir sur un support à 4’350, mais toujours dans un marché haussier.
Début 2023, nous écrivions sur une progression de 25% du MSCI Monde pour l’année. Nous n’en sommes pas loin, et l’année n’est pas encore terminée. Nous attendons la fin 2023/début 2024 pour émettre un pronostic sur l’évolution des bourses en 2024, dans l’attente de statistiques découlant de 2023. Mais déjà, il faut savoir que la 4ème année d’un cycle présidentiel américain est statistiquement la plus faible des quatre années.
Une partie du rallye de fin d’année dépendra des investisseurs institutionnels qui jusqu’ici ont été très prudents; historiquement, ils reviennent plus fortement dans le marché les 4-6 dernières semaines d’une année lorsque les performances des indices sont élevées, ce qui est le cas en 2023 avec une progression de près de 18% du S&P 500. Comment expliquer aux clients une sous-exposition aux actions alors que le marché fait 20+%? Il y a beaucoup de liquidités investies dans les money markets; une partie, pourraient-elles se rediriger vers les actifs plus risqués en cette fin d’année?
Cet optimisme est renforcé par les bons résultats des sociétés, américaines en particulier. Factset a une nouvelle fois révisé à la hausse ses estimations de croissance des profits US à +4.3%, contre –0.3% début octobre, avec un pourcentage élevé des surprises positives (82%). On se trouve dans une reprise du cycle des profits. Lors des appels téléphoniques avec les analystes, la référence aux termes «inflation» et «récession» a considérablement diminué, montrant que ces deux sujets ne sont plus une préoccupation.
Les prix du pétrole sont proches d’un bear market avec un recul de 17% par rapport au plus haut de fin septembre. Les raisons font débat: les hedge funds ont ouvert d’importantes positions short, l’offre est plus importante qu’attendu et la demande devrait reculer en 2024. Pour notre part, la réalité est une offre supérieure aux estimations et des hedge funds qui jouent les prix à la baisse, alors que la demande n’a jamais été aussi importante. L’offre mondiale ne dépend plus seulement de l’OPEP; les Etats-Unis atteignent une production record à 13.2 millions de barils par jour, ainsi que le Canada, le Brésil et la Guyane. Le plus surprenant est la baisse de 10% des prix depuis le début de la guerre Hamas-Israël le 7 octobre; il n’y a pas de prime géopolitique. Nous pensons que la spéculation à la baisse des hedge funds explique les prix du pétrole, alors que les fondamentaux avec une demande soutenue en 2024 et un déficit d’investissement dans la production sont haussiers pour les prix. La réunion de l’OPEP+ du dimanche 26 novembre a été reportée sur fond de désaccord entre les membres du cartel sur les objectifs de production face à la baisse des prix du brut. Faute d’accord sur une coupe supplémentaire de production, les cours pourraient chuter lourdement; si ce scénario se concrétisait, il y aurait alors des opportunités d’achat sur les compagnies pétrolières.
Il y a également un effet saisonnier: la demande est moins soutenue entre septembre et février, les réserves de l’hémisphère Nord pour l’hiver se remplissant en été. La National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) et le World Meteorological Organization (WMO) s’attendent à un El Niño modérément fort cet hiver avec une hausse globale des températures.
Dans 6 jours, le pétrole sera à «l’honneur» avec la COP28 à Dubaï, la conférence sur le climat, présidée par le ministre émirien de l’énergie, du 30 novembre au 12 décembre.
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