L’important aujourd’hui ce n’est ni l’inflation, ni le 10 ans US, ni le dollar, ni le prix du Brent, mais les profits des sociétés.

Le vendredi 13 octobre, les grandes banques américaines lanceront la période publication des résultats. Les résultats du S&P 500 devraient supporter le rallye de fin d’année. Factset estime une croissance des BNPA de –0.3% au 3T23 et +8% au 4T23. Lipper Alpha attend +1.3% et +10.8%. Ces deux sociétés d’analyse bottom-up prévoient une hausse supérieure à 10% des BNPA en 2024. Le moment est donc important pour savoir si on est dans une reprise des profits (bas du cycle des profits au 2T23) ou pas. Pour l’Europe, Lipper Alpha calcule un recul de 11.4% des profits au 3T23, mais une hausse de 1.6% hors énergie, et de –2.5% au 4T23, se traduisant par un recul de 2% en 2023. Pour l’Europe, ce chiffre 2023 «décevant» de –2% se compare par rapport aux +30% de 2022.

Le marché sort de sa saisonnalité défavorable (août-septembre, voir jusqu’à mi-octobre). Les trois facteurs, pétrole, dollar et 10 ans US, qui ont contribué à la faiblesse des bourses ces deux derniers mois, ne devraient plus être négatifs. Le prix du Brent a reculé de 15%, et le 10 ans US et le dollar sont dans une situation technique de retournement à la baisse. Le 10 ans US pourrait revenir sur les 4.3%. Début octobre, l’indicateur de sentiment des investisseurs Fear & Greed de CNN Money se trouvait dans une zone d’Extreme Fear, en général un signal pour une reprise des bourses.

Le S&P 500 a tenu sur ses deux supports, les 4’240 du couloir haussier et les 4’200 de la moyenne mobile des 200 jours.

2023.10.13.S&P500

La guerre Israël – Hamas devrait rester régionale et limitée, même si elle sera totale. Toutefois, les investisseurs s’inquiètent d’un débordement sur l’Iran ou sur l’ensemble du Proche-Orient qui aurait évidemment un impact sur les prix du pétrole et les bourses. Dans une situation tendue sur le pétrole avec des stocks commerciaux très bas, des Saoudiens prêts à continuer leur réduction de production pour soutenir les prix et des Russes pouvant à tout moment couper leurs exportations vers l’Europe, les prix du pétrole peuvent déraper à la moindre étincelle. Aujourd’hui, on doit tenir compte de la géopolitique avec l’explosion de l’ordre international établi à la sortie de la Seconde guerre mondiale.

Nous maintenons notre scénario d’un rallye de fin d’année supporté par les profits des sociétés, avec un objectif de 4’800 sur le S&P 500. Les disruptions mondiales se confirment chaque semaine avec une géopolitique de plus en plus explosive. Les prix du pétrole ne devraient pas monter si la guerre Israël-Hamas reste circonscrite à la région. On favorise les Big Tech, l’énergie et le secteur de la défense. Une économie de guerre – réindustrialisation des pays occidentaux, réémergence du secteur de la défense et transition énergétique – et un monde plus inflationniste favorise le secteur industriel. Le Supercycle du Luxe est derrière nous.