Les indices boursiers faiblissent et la politique perturbe même les plus aguerris des guerriers de la finance.

Voilà que notre ami le 10 ans américain décide de franchir le cap des 5% de rendement pour atteindre, pendant la scéance, 5,02%, au plus haut depuis 2007. Cerise sur le gâteau, le cuivre, considéré comme une référence pour l’économie mondiale, a chuté à son plus bas niveau depuis près de onze mois, apportant une nouvelle preuve que la hausse des coûts d’emprunt et le ralentissement des dépenses commencent à se faire sentir dans tous les recoins de l’économie mondiale. Ceci semble en contradiction avec l’économie américaine qui reste encore relativement stable par rapport aux autres.

En Asie, l’humeur n’est pas à la fête. Un indice de valeurs technologiques chinoises a atteint son niveau le plus bas depuis sa création il y a plus de trois ans, la demande des investisseurs s’évaporant face à la hausse des taux d’intérêt mondiaux. La confiance a été ébranlée après que Pékin a lancé une série d’enquêtes sur le fournisseur d’Apple Foxconn, ce qui a pesé sur les actions de sa filiale cotée en bourse, Hon Hai Precision, à Taïwan. Au Japon, la banque centrale devient une nouvelle source d’anxiété macroéconomique, Ueda étant sous pression avant la réunion des 30 et 31 octobre pour relever le plafond du YCC (Yield Curve Control) dans un contexte de faiblesse du yen et de pression à la hausse sur les rendements obligataires au niveau mondial.

Mais la semaine ne fait que commencer et les chiffres de l’inflation en Australie et au Japon plus tard dans la semaine, ainsi que les données sur l’activité économique aux États-Unis et en Europe, fourniront d’autres indicateurs sur les perspectives des taux d’intérêt mondiaux. Sans oublier le conflit au Proche-Orient et celui de l’Ukraine qui reste très actif.

Pendant ce temps…

En Suisse, le SMI a reculé de 0,16% à 10’331,92 points alors que le SPI cédé 0,13%. L’industrie pharmaceutique n’a guère brillé avec Roche qui a accepté de débourser plus de 7 milliards de dollars pour s’offrir l’américain Telavant et les droits pour un traitement gastroentérologique auprès de Roivant. Le bon recule de 0,6%. Quant à Novartis, elle présente ses résultats du 3ème trimestre aujourd’hui mais le titre a tout de même baissé de 0,4%.

Par contre, en Europe, le CAC 40 a progressé de 0,5% à 6.850,47 points, tandis que le Dax allemand était stable et le Footsie britannique perdait 0,37%. Quant à l’indice EuroStoxx 50, il a terminé la séance sur une hausse de 0,42%, contre une baisse de 0,14% pour le FTSEurofirst 300 et de 0,13% pour le Stoxx 600. Il est vrai que les rendements obligataires américain et allemand ont attisé l’appétit des investisseurs cherchant des investissements moins risqués que les actions. Par contre le dollar perd 0,38% face à un panier de devises de référence , tandis que l’euro prend 0,45% à 1,0641 dollar.

Les actions américaines finissent sans grand relief. L’indice S&P 500 a perdu 7.31 points (0.17%), le Nasdaq Composite a gagné 0,27% et le Dow Jones Industrial Average a baissé de 0.58%. Les investisseurs ont gardé une attitude passive car cette semaine sera riche en publications de résultats d’entreprises (environ 1/3 des titres du SP500 publierons leurs chiffres trimestriels). Des entreprises comme Microsoft, Alphabet, Meta et Amazon feront partie de la liste.

Sur le marché de la dette souveraine, S&P a relevé la note de crédit de la Grèce au rang d’ «investment grade», une première depuis l’éclatement de la crise de la dette du pays en 2010. Toujours en Grèce, plus précisément à Athènes, la BCE tiendra une réunion de politique générale jeudi. Les traders s’attendent à ce que la banque centrale maintienne ses taux à 4 %. Affaire à suivre…

Le pétrole subit des prises de bénéfices avec le Brent qui perd 1,31% à 90,95 dollars le baril alors que le brut américain recule de 1,67% à 86,61 dollars. Mais les tensions sur les prix de l’or noir persistent.

Ce matin, l’indice MSCI le plus large des actions de l’Asie-Pacifique en dehors du Japon était en baisse de 0,28% pour atteindre le point le plus bas depuis novembre 2022. Le Nikkei japonais a chuté quant à lui de près de 1%. Les actions chinoises sont plus nuancées avec l’indice composite de Shanghai progressant de 0,32%, alors que l’indice Hang Seng de Hong Kong reculait de 0,5%. Les actions sud-coréennes ont chuté mardi, atteignant leur niveau le plus bas depuis plus de neuf mois. Les fautifs sont les fabricants de batterie qui subissent des baisses de commandes. En Australie, les valeurs minières aident l’indice de référence, en particulier es actions de Core Lithium et Pilbara Minerals qui progressent  de 6,1% et 4,9%, respectivement.

 

Sources : Reuters, zonebourse