En 2021, le rapport de Land report nous montrait que Bill Gates était un des plus grands propriétaires de terres agricoles aux Etats-Unis. Pourquoi?
Notre ami Bill n’a jamais expliqué la raison pour laquelle il avait acheté autant de terres. En gros, il est le plus grand propriétaire terrien individuel du pays ( 110’000 hectares). Sa réponse lors d’une question a été : « Mon groupe d’investissement a choisi de faire cela. Ce n’est pas lié au climat » mais il a ajouté : « Le secteur agricole est important. Avec des semences plus productives, nous pouvons éviter la déforestation et aider l’Afrique à faire face aux difficultés climatiques auxquelles elle est déjà confrontée. »
Mais est-il le seul a le faire. Non. Selon le site lovemoney.com, l’Eglise catholique romaine possède plus de 70 millions d’hectares mais qui ne concerne pas que des terres agricoles mais aussi des propriétés situées dans des villes. Elle est suivie par Gina Rinehart (12 millioins d’hectares) qui possède des propriétés en Australie et aux Etats-Unis et en troisième position nous avons la ferme laitière chinoise «Mudanjiang City Mega Farm» (9 millions d’hectares) qui appartient à des propriétaires russes et chinois.
A l’heure où la guerre en Ukraine fait peser le risque d’un disfonctionnement du marché des matières premières, en particulier celui des céréales, il semble que ce genre d’investissement prend de la valeur.
Le dernier rapport de la FAO pinte sur le risque lié à la sécurité alimentaire dans le monde et ses conséquences (https://www.fao.org/3/CC3017EN/online/state-food-security-and-nutrition-2023/food-security-nutrition-indicators.html). En autre, les experts prévoient que «près de 600 millions de personnes seront chroniquement sous-alimentées en 2030, ce qui souligne l’immense défi que représente la réalisation de l’objectif de l’ODD visant à éradiquer la faim. Cela représente environ 119 millions de personnes de plus que dans un scénario où ni la pandémie ni la guerre en Ukraine n’auraient eu lieu, et environ 23 millions de personnes de plus que si la guerre en Ukraine n’avait pas eu lieu. La plupart des progrès devraient se produire en Asie, alors qu’aucun progrès n’est prévu en Amérique latine et dans les Caraïbes, et que la faim devrait augmenter de manière significative en Afrique d’ici 2030.». Le graphique suivant montre l’étendue de cette problématique.
«On estime que la faim touchera entre 691 et 783 millions de personnes dans le monde en 2022. Si l’on considère la fourchette moyenne prévue (environ 735 millions en 2022), 122 millions de personnes supplémentaires souffriront de la faim en 2022 par rapport à 2019, avant la pandémie».
Vu sous un autre angle voici l’évolution des prix des produits alimentaires depuis 1961 en termes nominaux et réels.
Pendant ce temps…
Les bourses européennes étaient à l’image de la météo, instable à tendance orageuse. L’indice Stoxx 600 perd 0,63% entrainé par la mauvaise performance, des semiconducteurs. Suite à l’annonce d’une baisse de ses revenus, Infineon chute de 9,33% et STMicroelectronics perd 2,72%. En Suisse, le SMI se replie de 1,12% avec Swisscom affichant la plus forte baisse (-4,5%). Novartis, Nestlé et Roche perdent respectivement 1,9%, 1,8% et 1,1%.
Les indices américains se sont légèrement mieux comportés mais finissent toutefois à la baisse. Les titres pétroliers rebondissent mais même si Micron (1,5%), Intel (1,5%) et AMD (3,5%) gagnent du terrain, l’indice Soxx perd 0,25%. En effet, Qualcomm s’effondre de 8,2%. Mais les investisseurs attendaient surtout les résultats d’Apple et d’Amazon. Pour Apple, les bénéfices sont sortis mieux que pévus mais les ventes d’I-Phones déçoivent. Après la clôture, le titre baissait de 0,5%. Par contre, les résultats d’Amazon ont convaincu les analystes et le titre gagnait 7%. En Asie, le Nikkei affiche une légère hausse tout comme l’indice KOSPI coréen. A noter que Samsung Electronics baisse d’environ 0,4% et que SK Hynix 0,67%.
Ce sont les marchés obligataires qui sont les plus surprenant. Le rendement du 10 ans américain a pris 25 pbs en 4 séances pour atteindre 4,18%. En Europe, la Bank of England rajoute 25 bps à son taux directeur et le rendement des Gilts est de 4,50% dépassant même celui des BTP italiens (4,26%). Toutefois, malgré la hausse des rendements américains, le dollar baisse contre la plupart des monnaies. L’or, l’argent et le platine sont aussi en baisse respectivement de 0,3% pour le métal jaune et de 0.8% pour les deux autres. Par contre, les métaux de base étaient orientés à la hausse à l’image du cuivre (0,5%).
L’Arabie Saoudite a décidé de baisser sa production de brut jusqu’en septembre (peut-être pour financer les achats de joueurs de foot…) et le prix du Brent monte de 1,95% à 84,82 et celui du WTI de 2,24% à 81,27 dollars. Les prix du blé et du maïs sont au plus bas depuis 3 semaines, les premiers malgré la guerre en Ukraine et les deuxièmes à cause de conditions météorologiques favorables.
Promis, juré, Thomas reprendra la chronique matinale lundi matin…