On le sent instinctivement. L’heure n’est plus à l’escalade. Cela se confirme d’ailleurs dans les chiffres.

Ainsi, les indices géopolitiques GPR, qui font référence en matière de jauge de ¨température Géopolitique¨, sont formels. Notamment, celui de l’Ukraine avait littéralement explosé depuis le début de l’année. On notera que, en dépit de la dureté de la situation sur le terrain, il a plutôt baissé en intensité depuis quelques mois.

2022.11.25.Ukraine GPR index

Ailleurs en Europe il en va de même, comme en Scandinavie où la Finlande retrouve un niveau inférieur à juillet 2018, lorsque Trump avait formellement soutenu la Russie lors du sommet de Helsinki (désavouant le FBI qui accusait Moscou d’avoir commis de l’ingérence électorale lors des présidentielles).

2022.11.25.Finland GPR index

Plus concrètement le scénario du pire a clairement été évité lors de plusieurs élections récentes à haut degré de risques.

  • Meloni, la nouvelle Première ministre italienne, ne remet pas en cause l’atlantisme de l’UE
  • Les élections américaines de mi-mandat n’ont pas débouché sur une crise institutionnelle
  • Bolsonaro a perdu, mais beaucoup plus tranquillement que ce que l’on craignait

À y regarder de près, bien sûr, la guerre en Ukraine n’est pas terminée. Mais la Russie, après des menaces préliminaires de retrait, a fait volte-face et confirmé sa participation à l’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes après avoir reçu des «garanties écrites». La crise alimentaire qui menaçait certains pays d’Afrique ou du sud de la Méditerranée, notamment l’Égypte, ne se produira probablement pas.

Le temps a certainement aidé, mais les stocks européens de gaz naturel sont tout de même pleins. À moins d’un hiver particulièrement froid, il n’y aura probablement pas de pénurie ou de rationnement en Europe.

Finalement, le G20 a vu un président Biden revigoré et un dirigeant chinois un peu plus calme. Certes, Joe et Xi ne partiront pas en vacances ensemble. Mais malgré tout, les discussions du G20 entre les États-Unis et la Chine ont été plutôt constructives que prévu. Nous avons même observé une sorte d’alignement des intérêts tactiques, c’est-à-dire éviter une détérioration incontrôlable du conflit ukrainien, notamment en ce qui concerne le risque nucléaire. Il est important de noter que l’Inde partage cet avis.

Les Démocrates qui rient…

L’histoire politique américaine et les derniers sondages prédisaient le pire pour l’administration Biden lors des élections de mi-mandat. Même une crise institutionnelle. Loin de là. Et tant mieux pour la démocratie! Finalement, Papy a bel et bien résisté et est sorti de l’élection avec un nouveau souffle. Mieux, les Républicains montrent des signes de vouloir repenser/réorienter leur positionnement après les défaites retentissantes de nombreux candidats soutenus par Trump.

Au niveau de la saisonnalité des marchés, si l’on en croit une analyse de Fidelity, le cycle présidentiel de quatre ans vient de passer son pire moment et grâce au blocage du Congrès, nous n’aurons probablement pas de chocs fiscaux au cours des deux prochaines années…

2022.11.25.Presidential Cycle

Le dégonflement de la prime de risque géopolitique est confirmé par la consolidation de la monnaie refuge de prédilection – le dollar – et par la baisse des prix de l’énergie…
On croise les doigts pour que cela dure. Ce serait – enfin – indéniablement une bonne nouvelle pour l’inflation et pour les marchés financiers.

 

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