Jeudi dernier, l'Union européenne a franchi une nouvelle étape dans les efforts mis en place pour réglementer l'économie numérique et contenir les géants américains de la tech.
Le Conseil de l’Union européenne a adopté une position commune sur deux réglementations proposées par la Commission européenne en décembre 2020: la loi sur les services numériques (DSA) et la loi sur les marchés numériques (DMA).
Alors que la première vise à tenir les propriétaires de plateformes numériques (par exemple Meta) responsables de ce qui se passe sur leurs plateformes (« ce qui est illégal hors ligne doit être illégal en ligne »), la seconde est conçue pour renforcer la concurrence sur les marchés numériques, où une poignée d’entreprises dominantes exercent leur suprématie. Selon l’UE, il s’agit plus particulièrement des « services d’intermédiation en ligne (c’est-à-dire: places de marché, magasins d’applications), moteurs de recherche, réseaux sociaux, services de cloud, publicité en ligne, etc. ».
Si l’on s’en tient à cette liste d’activités, on voit clairement quelles sont les entreprises visées par ce nouveau projet de loi, à savoir principalement les GAFAM. Ces dernières années, l’UE ainsi que plusieurs États se sont attaqués aux géants technologiques à maintes reprises, infligeant plus d’une fois des amendes antitrust d’un milliard de dollars à des entreprises comme Alphabet ou Apple.
Comme le montre notre graphique, la puissance et l’influence financières de ces cinq groupes, souvent qualifiés de « Big Tech », sont inégalées en Europe. Alors qu’Apple, Microsoft, Alphabet et Amazon affichent des capitalisations boursières supérieures ou proches de 2 000 milliards de dollars, celle de l’entreprise européenne la mieux valorisée, le géant du luxe LVMH, atteint à peine 400 millions de dollars. En fait, même réunies, les cinq entreprises avec les capitalisations boursières les plus importantes d’Europe n’atteignent pas la valeur de l’une des quatre sociétés mentionnées ci-dessus.
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