Envoyer une photo via son smartphone, consulter le fil d'actualité de son appli préférée, regarder une vidéo sur YouTube, certaines activités numériques du quotidien peuvent s'avérer gourmandes en énergie… Et pas toujours neutres en émissions de gaz à effet de serre.
Dans une étude parue l’année dernière, Greenspector a évalué l’empreinte carbone d’une sélection de réseaux sociaux. Pour chacune des applications, le niveau d’émission (en gEqCO2) a été estimé en tenant compte de la consommation de ressources (volume de données échangées) et d’énergie, mesurées lors d’un scénario utilisateur d’une durée de 1 minute sur un smartphone Galaxy S7 (Android 8). Le scénario utilisateur correspondait à un défilement des contenus du fil d’actualité d’un compte actif.
Comme le met en évidence notre graphique, le réseau social dont le visionnage du fil d’actualité a l’impact écologique le plus important est TikTok, soit un niveau d’émission de près de 5 grammes équivalent CO2 par minute. C’est plus de 2 fois la moyenne mesurée pour les dix applications sélectionnées (2,1 gEqCO2) et environ 7 fois plus que YouTube (0,66), Facebook (0,73) et LinkedIn (0,75), qui figurent quant à elles parmi les applis dont l’empreinte carbone est la plus faible.
Comme l’expliquent les auteurs de l’étude, le niveau d’émission relativement élevé de TikTok est lié au fait que cette plateforme se base exclusivement sur le visionnage de vidéos et que les contenus sont préchargés dans le fil d’actualité dès le démarrage de l’appli. En conséquence, TikTok se classe parmi les mauvais élèves tant pour sa consommation d’énergie que pour le volume de données échangées. Pour YouTube en revanche, les auteurs relèvent que « les seules vidéos se lançant lors du fil d’actualité […] sont des miniatures et ce, après 2 secondes », ce qui réduit significativement l’impact. Deuxième réseau social le plus polluant de ce classement (4,5 gEqCO2 par minute), Reddit est plutôt sobre du point de vue énergétique, avec une consommation inférieure à la moyenne. Mais son niveau d’émission élevé est imputé à la quantité de données échangées lors du test, plus du double que la moyenne des applis étudiées.
Il faut garder à l’esprit que le calcul de l’empreinte carbone des applications est un exercice complexe qui prend en compte de nombreux facteurs et dont la méthodologie est amenée à être perfectionnée. Les valeurs communiquées restent des estimations mais permettent toutefois de comparer le degré de sobriété numérique des applications sur la base d’une fonctionnalité commune et centrale, la consultation du fil d’actualité.
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