VW Volkswagen California Lorsque vous avez la chance d’être considéré comme « journaliste automobile » - à peu près – vous passez beaucoup de temps devant votre mail à attendre les propositions de tests. Des fois vous devez supplier ou faire des appels du pied insistant et des fois, ça vient tout seul. Par contre lorsque le groupe Volkswagen m’a proposé le dernier « California », il y a eu comme un moment de flottement – me parlaient-il de partir faire un test en Californie ? Mais je revenais rapidement à la raison sachant que la Californie, entre les incendies et le COVID, ça paraissait bien loin. Me voici donc sur internet en train de chercher ce que pourrait bien être un « California ».-Et c’est là que le goût de l’aventure et du retour dans les années 70 m’est apparu.

L’Audio Made In California

Télécharger le podcast (.mp3)

Le VW California, c’est la version 2020 du fameux mini-bus VW de l’époque. Bon, le mini-bus c’est vite vu, parce que comme tous les véhicules qui ont été « récupérés de l’époque» et modernisés, ils ont tous eu tendance à devenir obèses. Regardez la Mini de l’époque et celle d’aujourd’hui, regardez la Beetle et regardez la Golf I qui a la taille et le poids de la Polo d’aujourd’hui. Eh bien le California, c’est pareil. Il a pris du poids, du volume et on l’a bourré de gadgets pour lesquels il faut une licence en Cluedo et en Tetris pour comprendre comment TOUS les utiliser.

Mais parlons tout d’abord du véhicule pour ce qu’il est : un véhicule au bord de l’utilitaire – sauf que là tout de suite, la charge utile, c’est vous et votre famille ou vous et votre planche de surf. Je précise qu’il faut une petite famille ou une grosse planche de surf, l’espace restant tout de même réduit – je me demande d’ailleurs comment ils faisaient dans les années 70 pour voyager à 4 ou 5 là-dedans, sachant que c’était déjà 50% plus petit qu’aujourd’hui. En dehors de l’aspect utilitaire et camionnette de livraison, le California possède un moteur diesel de 204 chevaux et – eurêka – il n’y a pas d’hybridation « même légère » comme c’est devenu la mode depuis 6 mois – comme si le COVID avait poussé les constructeurs à mettre un moteur électrique dès qu’ils avaient trois centimètre cube de dispo sous le capot.

De la technologie, de la technologie et du vintage

Les 204 chevaux sont nettement suffisants pour se balader par monts et par vaux – et amplement suffisants pour se faire choper au radar – vu que dans certaines villes de Suisse les limitations de vitesses sont plus en train de se rapprocher d’un concours d’immobilisme que d’une manche du championnat du monde WRC. Par contre il ne faut pas se faire d’illusions pour les concours de drifts, ça ne sera pas suffisant. Pour reste, le van est bourré de technologie – et il faut même du temps pour trouver à quoi servent tous ces boutons mystérieux. En revanche, il est étonnant qu’en 2020, il faille encore mettre la clé dans le contact. Et que la porte du véhicule ne s’ouvre pas si vous n’avez pas appuyé sur la télécommande auparavant. Probablement pour garder l’esprit « Vintage ». Néanmoins je ne vous dit même pas combien de fois je me suis assis dedans avec la clé au fond de la poche et que j’ai dû me contorsionner pour la ressortir et démarrer. Enfin.

Et puis ensuite vous commencez à rouler et vous avez un sentiment de liberté assez fou, cette impression de pouvoir vous arrêter déplier la cabine qui est sur le toit et le hauvent latéral et faire comme chez vous, n’importe où. Bon, jusqu’à que la police locale vienne vous voir et vous demande de dégager parce que « c’est pas un camping ici, bordel »… Et qu’en plus vous ne faites pas partie de la communauté des gens du voyage – ce qui aurait simplifié les choses quand même. Mais peu importe, la liberté c’est aussi l’idée de pouvoir vous arrêter n’importe où si c’était pas illégal. Après en théorie, vous pouvez dormir à plusieurs dedans – pour ce qui est de dormir sur le toit, il faudra avoir envie de grimper pour y dormir APRÈS avoir trouvé comment on l’ouvre, mais ça peut être drôle – tout en gardant à l’esprit que ça reste une tente de camping en toile et que s’il fait vraiment froid, ça va rapidement se compliquer.

La douche, suis pas sûr

L’équipement intérieur est bien pensé, il y a tout. Des lits, un frigo, une douche – si vous VOULEZ vraiment vous doucher à l’extérieur du mini-bus à la vue de tout le monde et par tous les temps – il y aussi des plaques chauffantes que n’ai pas osé utiliser parce que c’est au gaz. Et puis il y a même de la vaisselle qui vous rappelle à tous les virages qu’elle est là. Ça c’est sûr, on ne peut pas l’ignorer.

En conclusion, le VW California m’a donné envie de rouler – encore plus que d’habitude – mais plus pour l’envie d’aller quelque part, que pour le trajet. Il m’a donné envie de me mettre au surf, de me laisser pousser les cheveux et d’aller camper vers Biarritz – et puis je me suis rendu compte qu’on était en septembre, que j’ai presque 50 ans, que l’Atlantique c’est super-froid et que mon physique se rapproche plus des mecs qui regardent le surf à la télé que ceux qui le pratique – et puis les 5 étoiles avec des vrais lits et des douches chaudes, c’est bien aussi.

Thomas Veillet

Bitume.ch

Fiche Technique :

Puissance : 204 chevaux

Puissance fiscale : 12 cv

Longueur : 4,90 m

Largeur : 1,90 m

Hauteur : 1,99 m

Poids : 2300 kg

Vitesse Max : 203 km/h (avec la vaisselle attachée derrière)

0-100 Km/h en 9.8 secondes

Consommation moyenne : 7 litres aux 100 km