UBS a publié son rapport de septembre 2020 sur l’état de l’immobilier dans le monde. C’est en Allemagne que la bulle semble la plus forte. En Suisse, seule Zurich semble être «à risque».

Selon la dernière étude, Munich et Francfort sont les deux villes dont le risque mesuré est le plus haut. En Suisse, Genève reste dans une zone de surévaluation mais Zurich rejoint la zone de risque de bulle immobilière.

Source : UBS

La hausse moyenne des prix (ajustés à l’inflation) a été de plus de 5% durant les 4 derniers trimestres. Munich, Francfort et Varsovie ont vu les plus fortes hausses alors que Madrid, San Francisco, Dubai et Hong Kong sont celles dont les prix ont baissé.

L’étude met aussi en lumière la difficulté de comparaison de dernières données. Pourquoi? Premièrement, le nombre de transactions immobilières a fortement baissé depuis le début de l’année (cause de coronavirus). Deuxièmement, la majorité des acheteurs potentiels n’ont pas souffert de perte de revenus (pour l’instant). Il faut aussi tenir compte du fait que les gouvernements ont pris des mesures telles la baisse d’impôts ou la suspension des saisies immobilières.

L’incertitude règne donc en maître. Que se passera-t-il si l’économie mondiale ne reprend pas un rythme soutenu et si les taux de chômage devaient augmenter? Des facteurs politiques (HK) ou climatique (feux en Californie) s’ajoutent aux questions économiques.

Dans ce contexte les experts d’UBS se demandent s’il ne faudrait pas vendre l’immobilier. La question se pose non pas pour les propriétaires de leur résidence principale mais surtout pour les investisseurs cherchant du rendement. En effet, les rendements des loyers sont historiquement faibles (tout comme ceux de la dette gouvernementale) et les risques de défaut de paiement sont relativement élevés. Selon un sondage de l’Association suisse des locataires (ASLOCA), près de 44% des Suisse ont plus de difficulté qu’auparavant au moment de payer leur loyer. Les résultats de cette étude ont été publiés le 2 octobre et reflètent l’état d’esprit de la population face aux incertitudes liées à la crise du Covid-19. Cette situation n’est pas propre à la Suisse, il suffit de lire la presse internationale pour comprendre que le moral des populations n’est guère au beau fixe.

La situation pour les futurs détenteurs d’immobilier de rendement est donc relativement compliquée et le tableau suivant montre une image très parlante.

Nombre d’années de location pour payer un appartement
Source : UBS

Ce type d’investisseur parie sur une appréciation d’un bien plus que sur son rendement pour pouvoir dégager un réel bénéfice. Cette approche du marché est risquée dans les villes ou régions dans lesquelles les rendements sont bas à cause du prix élevé des biens immobiliers.