Les initiatives visant à repenser les façons de produire et de consommer gagnent du terrain.
Face à l’enjeu de satisfaire la hausse de la demande alimentaire liée à la croissance démographique mondiale, tout en limitant les impacts néfastes de la production sur l’environnement, les initiatives visant à repenser les façons de produire et de consommer gagnent du terrain. La viande concentre notamment les critiques en raison de son empreinte écologique élevée. D’après la FAO, l’élevage serait responsable de 15% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Ainsi, selon les prévisions du cabinet de conseil A. T. Kearney, le marché mondial de la viande s’apprête à connaître une profonde mutation au cours des deux prochaines décennies. Comme le montre notre infographie, les ventes de viande conventionnelle, c’est à dire issue d’animaux d’élevage, devraient diminuer de manière significative dans le monde. Dans le même temps, les analystes prévoient une augmentation de la consommation de viande végétale (substituts de viande) et de viande de synthèse « cultivée » en laboratoire (ou viande in vitro). Toujours d’après ces projections, ces alternatives à la viande pourraient alors dépasser les viandes d’élevage en matière de chiffre d’affaires mondial à l’horizon 2040.
Le marché des substituts végétaux à la viande est actuellement en plein essor. Le secteur a généré près de 11 milliards d’euros dans le monde en 2019, soit une croissance annuelle de plus de 18% selon les estimations de Statista. Cette croissance est encouragée par plusieurs startups, dont l’entreprise californienne Beyond Meat qui a fait son entrée en bourse l’année dernière. Si elle n’en est encore qu’à ses prémices, la culture de viande en laboratoire semble sur le papier une alternative durable à l’élevage et représente un nouvel eldorado pour les startups. Mais le procédé technologique nécessite encore des améliorations pour entrevoir une production à grande échelle et son impact environnemental réel a été remis en question récemment.
Reste à savoir si les consommateurs auront de l’appétit pour ces nouvelles viandes artificielles. Alors que les tendances alimentaires actuelles vont plutôt dans le sens d’un retour au naturel, il semble nécessaire de mener des études plus approfondies sur l’acceptation socio-culturelle de ces nouveaux aliments.
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