Véganisme selon le Larousse: Mode de vie alliant une alimentation exclusive par les végétaux (végétalisme) et le refus de consommer tout produit (vêtements, chaussures, cosmétiques, etc) issu des animaux ou de leur exploitation.

La trame

Les amoureux des animaux et les gens qui se soucient de sauver la planète sont fiers, à juste titre, de leurs efforts pour adopter une alimentation à base de plantes, réduire leur utilisation du plastique ou mettre en œuvre une série de mesures d’efficacité énergétique à la maison ou au travail.

Mais jusqu’à présent, les végétaliens et les écologistes n’ont eu d’autre choix que de profiter de la cruauté envers les animaux et de la dévastation de l’environnement par leurs options d’investissement. Alors que l’intérêt pour l’investissement socialement responsable (ISR) continue de croître, la disponibilité de produits financiers qui rejettent explicitement l’exploitation animale a été limitée, voire totalement absente sur la plupart des marchés.

La cotation du Vegan Climate Exchange Traded ETF (ticker VEGN) à la Bourse de New York (NYSE), le 10 septembre 2019, devrait changer cela.

« Notre objectif est d’aider les végétaliens et les défenseurs des animaux à enlever la souffrance dans leurs portefeuilles », explique Claire Smith, PDG de Beyond Investing. « Tant de gens compatissants font de grands efforts pour éviter d’acheter des produits qui contiennent des ingrédients animaux ou qui ont été soumis à des tests cruels, mais lorsqu’il s’agit de leurs options d’investissement, ils soutiennent activement, bien que souvent sans le savoir, les entreprises et les industries qui exploitent et torturent les animaux. Notre ETF leur offre la possibilité d’investir conformément à leurs valeurs. Et parce que nous aimons les humains autant que les autres animaux, nous avons aussi des filtres de défense et de droits humains. » (Beyond Investing, Tampa, Floride, 12 août 2019)

Les personnages principaux

Les végans et les défenseurs du climat sont les acteurs de cette histoire. Le climat est source d’inquiétude et comme le mentionne le dernier rapport du GIEC publié le 8 août dernier, les terres émergées sont soumises aux pressions de l’activité humaine et du changement climatique. Une meilleure gestion des terres peut contribuer à faire face aux changements climatiques. Il faut donc mettre l’accent sur la durabilité car lorsque le sol est dégradé, il devient moins productif.

Debra Roberts, coprésidente du Groupe de travail II du GIEC indique que «les régimes alimentaires équilibrés riches en aliments d’origine végétale tels que les céréales secondaires, les légumineuses, les fruits et les légumes, et les aliments d’origine animale produits de façon durable dans des systèmes à faibles émissions de gaz à effet de serre offrent de bonnes possibilités d’adaptation aux changements climatiques et de limitation de ces changements

Par exemple, nous savons qu’alimenter un bovin requière une quantité astronomique d’eau et que celle-ci est une denrée rare dans certains pays. Donc réduire – voire cesser – de consommer de la viande représente un poids important dans la réduction du réchauffement climatique.

C’est ici qu’interviennent les végans. En excluant toute forme de consommation de produits issus d’un animal, ils contribuent à l’équilibre et à la conservation de notre planète Terre. Le site vegansociety.com indique la manière dont le monde est perçu par ceux-ci et quels sont les modes et les produits de consommation recommandés.

L’épilogue

Les défenseurs du climat et les végans se rejoignent sur plusieurs points. Il semble évident que le 21ème siècle représente un espace temps charnière. L’être humain doit choisir quel sera le monde de «demain». Sur ce point, l’opinion publique semble être d’accord, du moins intellectuellement.

Mais peut-on imaginer un produit d’investissement qui permette de s’identifier en tant que végan et défenseur du climat? Sur le papier, nombre d’investisseurs seront d’accord sur les principes d’investissement.(cf. prospectus en anglais)

Source: Beyondinvesting.com

Cependant, à la lumière des principales positions de ce produit (qui répliquera un indice existant, US Vegan Climate Index), quelques doutes peuvent raisonnablement naître. Microsoft, Facebook, Apple, Intel, Mastercard et Visa sont-ils les véritables représentants des valeurs défendues par les personnages de cette histoire?

Pour Apple, admettons que le nom de la société ainsi que le célèbre design blanc et épuré de ses objets high tech puissent prêter à confusion. Mais rappelons que la fabrication de semi-conducteurs requière des métaux rares dont l’extraction est hautement polluante. Ajoutons le traitement des déchets informatiques qui se pratique dans des pays «éloignés» pour ne pas trop déranger notre bonne conscience. Nous savons aussi que l’utilisation d’Internet est très gourmande en énergie, donc en production de chaleur. Les exemples sont légions.

De plus, comme le font remarquer certains analystes d’ETF, les frais de gestion de ce produit sont de 0,60% alors que la moyenne des frais d’ETF labellisés «socialement responsable» est de 0,44%.

Last but not least, comme l’indice de référence ne comporte que des titres américains et surtout de grandes capitalisations, la performance est proche de celle du S&P 500, voire du NASDAQ. Rappelons que les ETF répliquant l’indice S&P 500 ont généralement des frais de gestion de moins de 0,10%. Quid?

 

Indice VEGAN en vert. Source: FT.com

Alors oui, le pognon est aussi végan, à l’image du billet vert (le dollar) ou du «blé», de «l’avoine», de «l’oseille»…