Les marchés boursiers ont ouvert le bal 2019 en fanfare. Mais la confiance des investisseurs n’a pas suivi cette musique.

L’indice mondial de confiance des investisseurs publié par State Street pour le mois de janvier 2019 recule 9,4 points à 70,2. La baisse de 2,6 points à 90,3 de la confiance en Europe, le repli de 7,7 points à 66,8 de l’indice aux USA et la chute de 10,3 points ne Asie sont à l’origine du recul global de la confiance des investisseurs.

Selon Kenneth Froot de State Street « Alors que l’année 2019 progresse, notre indice mondial de confiance des investisseurs reflète une détérioration de la confiance à une vitesse exceptionnelle. Si la confiance elle-même n’est pas forcément à son plus bas niveau historique, la faiblesse sans précédent de ce mois-ci traduit un mouvement de recul extraordinaire et précipité de la part des gestionnaires professionnels. On notera que ce repli s’est poursuivi jusqu’à la troisième semaine de janvier, alors même que les cours des actions durant cette période ont récupéré par rapport aux niveaux très bas atteints avant Noël. Il est clair que les gestionnaires expriment des inquiétudes persistantes quant à la croissance mondiale et à la trajectoire de resserrement des politiques monétaires et fiscales aux États-Unis ne laissant aucune autre issue »

Source: State Street

Pour le directeur de la stratégie Global Macro de State Street, Michael Metclafe, « Ce qui est de nouveau frappant ce mois-ci, c’est qu’alors que l’attention des marchés porte sur la détérioration de la conjoncture mondiale, que ce soit les données économiques plus faibles en Chine ou les risques croissants d’une récession en Europe, la confiance des investisseurs s’affaiblit beaucoup plus rapidement aux États-Unis qu’ailleurs. Cette panique, et il n’est plus exagéré d’utiliser ce terme, est alimentée tout autant par la crainte de l’éclatement de la bulle des attentes aux États-Unis que par la faiblesse des fondamentaux dans les autres régions »

Source: State Street

La mauvaise performance des marchés en 2018 et les craintes politiques, surtout en Europe, ont laissé des séquelles chez les investisseurs. Ce sentiment est corroboré par l’indicateur Sentix. Selon Manfred Huebner, managing director chez Sentix, les mauvaises nouvelles sur le plan économique en Europe ont poussé l’indicateur à son plus bas niveau depuis novembre 2014. Les indices Sentix semblent fortement corrélés à celui de l’ifo.

Source: Sentix

L’Europe montre véritablement des signes de faiblesse. Le Brexit est une des raisons majeures de ce ralentissement. De nombreuses sociétés exposées à cette situation ne montrent guère de signes de croissance économique. L’Allemagne, prinicpal moteur de croissance de la zone euro, montre des signes de ralentissement. Le Brexit explique en partie cette tendance mais il fait aussi ajouter les effets négatifs de la guerre commerciale sino-américaine.

L’économie américaine a subit le contre-coup du « shutdown » partiel de son gouvernement. Le rythme de croissance semble avoir atteint un pic mais celle-ci reste robuste. La question de la guerre commerciale demeure et pourrait gagner en intensité après le 1er mars, date à laquelle les discussions quant à la dette du gouvernement américain seront closes (debt ceiling).

Source: Sentix

Il est difficile de lire les chiffres japonais. L’indice relève la tête en février mais reste toutefois dans un mode de décélération.

Source: Sentix

La Suisse rejoint certains pays asiatiques avec des chiffres positifs mais aussi avec des attentes négatives (Expectations -16). Le pays n’échappe pas à la morosité de ses proches voisins.

Source: Sentix