Depuis quelques années, les Rappeurs avec 12 de QI et les Footballeurs avec…euh..disons : un QI ont décidé de ne plus se contenter d’avoir des voitures de sport, mais ils ont décidé qu’ils leur fallait également des SUV « sportifs ». Il ne suffisait plus de faire des « burns » avec des Lamborghini Huracan ou des « La Ferrari » en allant à l’entraînement…

 

L’Audio de l’Audi …Q8

Dorénavant il fallait avoir des gros 4×4 et s’afficher en vrai baroudeur qui a les bras tatoués jusqu’aux chevilles.

Donc, je ne sais pas si vous l’avez constaté mais les marques automobiles se sont dans lancées dans le croisement de leurs coupés sportifs avec des SUV familiaux. Chez BMW, ça a donné le X6 – qui est à peu près aussi beau qu’un crapaud qui se serait fait marcher dessus par un bœuf de 1280 kilos – et à peu près aussi efficace dans le terrain que je le suis avec un ballon de foot. C’est à dire nullissime.

Chez Mercedes on a sorti le GLC coupé, c’est un question de goût, personnellement j’ai fait des dessin avec les doigts quand j’étais enfant qui étaient bien plus beau que ça. Mais c’est une question personnelle et je ne veux pas m’opposer au style de certains.

Puis Lamborghini s’y est mis aussi. Ils ont crée l’URUS qui n’est ni une voiture de sport, ni un SUV, ni un SUV sportif, mais qui se rapproche plus d’un Transformer. En voyant les lignes de l’URUS, à l’intérieur comme à l’extérieur, on ne serait même pas surpris si elle se dépliait, se mettait debout et commençait à vous tirer dessus à la mitrailleuse lourde.

Pour sa défense, elle a 650 chevaux. Ça devrait donc calmer tout le monde. Toujours est-il que pour aimer l’intérieur de l’URUS, il faut au moins jouer au PSG.

Toujours est-il que ce matin on m’a téléphoné pour savoir si je voulais tester le cousin du Lamborghini, soit celui qui est né sur la même plateforme, l’Audi Q8. C’est donc un cousin très éloigné. Si l’on regarde les lignes de la bête ; son toit tombant sur l’arrière ses fenêtres sans montants, tout laisse supposer que c’est quand même un « coupé » dans l’esprit. Les ailes élargies et le kit S suffisent à en faire un coupé sportif. C’est en tous les cas ce que tout bon département marketing tentera de faire passer. Pour être franc, il n’est pas aussi agile que la Golf GTI ou l’Audi S3, nettement moins, mais alors nettement moins punchy que la RS4, mais en même temps, il ne faut pas rêver.

C’est également un SUV. Un demi-frère de famille recomposée du Q7, en plus cher. C’est donc encore un nouveau concurrent pour les Cayennes et autres Range Rover Velar qui montent le week-end à Megève pour faire croire qu’ils sont des skieurs de l’extrême sur les pistes vertes.

Ceci dit, en arrivant devant le Q8, j’ai été obligé de prendre quelques instants de réflexion. Au premier coup d’œil, il donne l’impression d’être un Q5 qui a pris des anabolisants avant de se faire marcher dessus par l’URUS qui était devenu un Transformer. Mais il a quelque chose de bovin, pas de bovin style vache fribourgeoise qui produit de la crème double pour les meringues, mais bovin du style taureau de concours qui court après tout ce qui est rouge et qui s’agite un peu trop. Ça doit sûrement être le résultat de son co-sanguinisme avec la Lambo. Il est donc bovin et racé, juste agressif comme il faut.

Déjà là, je l’aimais bien.

Après il y a l’intérieur. Le Q8 s’est fait greffer l’intérieur de la toute dernière génération des Audi A6 et A7. C’est à dire du tactile à tout va. Il n’y a plus un bouton pour pousser dessus, c’est des iPhones et des Samsung S9 un peu partout. Compteurs digitaux, double écran tactile pour le « centre multimédia » comme on dit aujourd’hui. Avant on disait « autoradio ».

C’est beau, c’est moderne. On se croirait dans la Guerre des étoiles à bord d’un vaisseau de la résistance piloté par Skywalker – on peut rêver. Le seul défaut, c’est que ça laisse des traces de doigts un peu partout. Alors si en plus vous mangez des chips, du saucisson et une assiette valaisanne pendant que vous conduisez, il y aura des taches sur l’écran. En revanche c’est très pratique pour relever les empreintes pour la police scientifique de Miami. Juste au cas où. Encore faut-il être victime ET à Miami.

Ces considérations mises à part, dès que l’on est à l’intérieur on n’a plus envie de sortir. Le silence absolu qui est seulement brisé par le staccato caractéristique du diesel de 286 chevaux qui équipe le véhicule de test. Il devrait aussi sortir avec une version diesel moins puissante et une essence TFSI de plus de 300cv, en attendant le SQ8 qui devrait inévitablement arriver un jour. Mais en attendant l’espace intérieur est presque zen. Je me suis fait une journée à près de 700 kilomètres et jamais je n’ai ressenti la moindre fatigue ni la moindre envie de dormir au volant. De toute façon le contrôle de trajectoire ne m’aurait pas laissé faire.

45 minutes après la remise des clés, j’étais déjà convaincu. Après j’ai vu le prix affiché de la voiture, là je suis allé jouer au loto et je suis reparti en direction des Alpes Bernoises, parce qu’après tout c’est là bas que toutes le voitures prennent leur quintessence, pour autant que l’on arrive à doubler les cyclistes dans les cols.

À la conduite la Q8 est comme toutes les voitures de dernières génération, facile à conduire, même si le diesel a un peu de peine en première et sur le kick-down, on aimerait un peu plus de réactivité, mais le problème est connu, d’où l’indispensable SQ8 en essence à mon sens. Par contre les 286 chevaux sont amplement suffisants pour se faire retirer le permis et coller une balle dans chaque genou par la police. En montant le Grimsel j’ai eu de la chance, ils étaient en train de remballer l’appareil photo-souvenir. Bon, en même temps j’étais derrière un touriste belge qui n’avait jamais vu une montagne, à 38 à l’heure je ne risquais pas grand-chose.

La suite et la fin de la chronique du Q8 sur Bitume.ch

 

Merci à AMAG Genève pour le prêt du véhicule